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selon les coutumes juives est appelé Sabbath, parce que ce jour avait mis un terme a leur faim et afin qu'ils ne vivraient plus ensemble avec des étrangers dans l'avenir, en se souvenant qu'ils avaient été chassés de l'Égypte par la crainte qu'ils communiqueraient la contagion."

Nous voyons que Justin, lui aussi, consulte Josèphe ou Manethoos, mais garde le silence au sujet des Hyksôs en désignant Moïse comme le chef des lépreux.

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Tacite se trouve à la même hauteur des connaissances historiques; il cite les mêmes évènements, mais modifiés cà et là, à sa manière. Son dernier livre de l'histoire commence par le récit de l'expédition de Tite en Palestine et la conquête de Jérusalem. En traitant cette matière, il entre aussi en quelques détails au sujet de cette ville et de son origine et cite plusieurs dérivations du nom du peuple qui l'habite et entre autres celle-ci : „Du temps qu' Isis possédait la souveraineté de l'Égypte, une grande partie d'un certain peuple qui s'était accru considérablement peu a peu, aurait émigré, sous la conduite de deux chefs, Hiérosolyme et Judée. Selon d'autres, ce peuple serait descendu d'une nation qu' Homère avait déja connu, les Solymi, qui bâtirent une ville qu'ils appelèrent d'après leur propre nom Hierosolyma. Toutefois, les historiens les plus dignes de foi déclarent unanimement, qu'a une certaine époque, une épidémie désola l'Égypte entière et fit dépérir tout homme qui gagnait la maladie; que le roi Ochoris consulta l'oracle d'Ammon, qui lui ordonna de purger son royaume et de chasser cette nation impure, comme les disgraciés des dieux. Tout ce peuple fut donc rassemblé et banni du pays, puis chassé vers des lieux déserts ce qui les rendit

tristes et désespérés. Mais Moïse, un des bannis, parla à ce peuple en lui disant, qu'il ne fallait plus èspérer de secours ni des dieux ni des hommes, mais qu'ils n'avaient qu'à mettre leur confiance en lui comme dans un messager divin. Les tribus l'acceptèrent comme tel et entreprirent sous sa conduite une excursion incertaine, sans savoir où ils allaient. Ce qui leur manquait le plus pendant leurs courses, c'était de l'eau pour boire, mais un jour on vit paraitre un troupeau d'ânes sauvages qui s'avancèrent vers un rocher au pied duquel se trouvait un bosquet ombragé et Moïse en les y suivant trouva de l'eau en abondance.

Après six jours de voyage ils arrivèrent en Judée, y bâtirent une ville et un temple et chassèrent les habitants. Moïse donna de nouvelles lois, tout à fait opposées à celles des autres peuples. Ils regardent comme sacré, ce qui chez nous est réputé profane et de cette manière ils ont consacré dans l'intérieur de leur temple l'image de l'animal qui les à sauvé autrefois, quand ils se trouvèrent errants dans le désert et succombèrent de soif." Nous trouvons ainsi le récit de Tacite tout a fait en accord avec ceux de Justin, de Diodore et de Manethoos, mais ce dernier seul est la source originale où tous les autres ont puisé, quoique les différents historiens aient orné leur récits en les entremèlant de plusieurs légendes. Chaque écrivain a sa manière particulière de reproduire l'histoire et ces particularités mettent toujours hors de doute, le rapport qui existait entre la Palestine et l'Égypte.

Il nous est impossible de décider si les écrivains Romains ont connus et consulté d'autres sources que Diodore, Josèphe et Manethoos, bien que le cachet original

qui les caractérise tous, puisse donner lieu a le croire. Les accuser d'avoir agi arbitrairement, trancherait la question d'une manière facile mais sans toutefois la résoudre. Nous nous contenterons pour le présent d'établir la thèse Que les Romains ont eu connaissance des rapports qui existèrent entre les tribus de la Palestine et de l'Égypte.

V.

LES BERBÈRES.

,,Avant de faire son entrée en Canaän, Josué fit trois propositions aux habitants de ce pays, savoir: Ceux qui désiraient émigrer avaient la permission de s'en aller, ceux qui désiraient la paix, n'avaient qu'a se rendre, tandis que ceux qui préféraient de combattre pouvaient se préparer au combat.

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Alors les Gergésites qui croyaient en Dieu, prirent la fuite et se rendirent en Afrique.” C'est ainsi que s'exprime la tradition Hébraïque et elle ajoute, que quelque temps après, les tribus qui s'étaient enfuis reviennent pour faire valoir leurs droits sur le pays de Canaän; là-dessus nous lisons ce qui suit:,,Quand les fils de l'Afrique étaient arrivés, pour comparaitre avec les Israélites devant Alexandre de Macédoine ils parlaient ainsi." Le pays de Canaän nous appartient car il est écrit Nom: 32, 2." Un juif savant sut convaincre Alexandre de la nullité de leurs arguments." Voilà la tradition et il y en a qui sont d'avis que ces citations ont été

empruntés à un document apocryphe qui traite de la conquète de Canaän. 3

Les anciennes chroniques font descendre aussi les Africains des tribus de Palestine et rapportent que les AfricoPhéniciens et les Carthaginois doivent leur origine au petit fils de Noë. *

Les tribus qui habitent l'Afrique septentrionale y seraient arrivés en traversant le Delta, lorsqu'ils étaient mis en fuite par Josué. Nous possédons un rapport conforme à celui-ci du temps d'Alexandre Sévère (234 années après J. Chr.) qui nous communique que les habitants des îles Baléares descendaient des Cananéens qui prirent la fuite devant Josué et que la ville de Cadix en Espagne fut bâtie par des Jébusites et autres tribus Cananéennes. "

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Tous ces gens fuyant devant Josué auraient érigé un monument à Tingis en Numidie en signe de leur origine. Le plus ancien historien rapporte a ce sujet ce que voici : ,,Lors de leur défaite par Josué, les Cananéens, fuyant leur exterminateur, passèrent en Afrique naviguant sur Tingis, fait constaté par une inscription gravée sur des colonnes en Afrique, inscriptions conservées jusqu'aujourd'hui et littéralement ainsi concues :,,Mis en fuite par le brigand Josué, nous princes des Cananéens, nous sommes venus habiter ici." Cette citation a été probablement empruntée de Procope, qui était au service de Bélisaire, le général de Justinien. Dans sa description de la guerre contre les Vandales et les Maures, il rapporte: ,,que le littoral de la Palestine fut dans la possession des tribus Phéniciens et que les Gergésiens et les Jébusites mis en fuite par Josué s'étaient rendus en Égypte. Qu' arrivés là ils furent de nouveau chassés par les habitants

et se retirèrent en Lybie ou ils bâtirent plusieurs villes. Ils peuplèrent la côte jusqu'aux colonnes d'Hercule (Gibraltar). Toutes ces tribus parlaient la langue Phénicienne, ce qui est prouvé par une source en Tingis où l'on voit écrit en caractères Phéniciens:,,Nous avons pris la fuite pour Josué le brigand le fils de Nave."7 Ces mythes sont d'une grande valeur pour la comparaison avec les légendes des tribus alliés aux habitants de l'Afrique septentrionale. Tous ces habitants sont nommés Berbères. M. Deveaux est le dernier qui à écrit sur eux et est arrivé au résultat suivant. Le fond de la population Kabyle est de race Berbère et par conséquent de race Caucasique. La race Berbère forme le noyau de la population qui habite la partie de l'Afrique qui s'étend depuis le littoral jusqu'à une zone encore inexplorée, peut-être jusqu'en Éthiopie." M. Texier, dans sa critique de cet ouvrage ajoute à ce-ci :,,Nous savons par Procope l'époque où cette partie de la côte d'Afrique fut envahie par les tribus Phéniciennes, par des Gergésiens et des Jébusites. Ces derniers étaient chassés de la Phénicie par les Hébreux qui étaient arrivés sous la conduite de Josué. Après un court séjour en Égypte les Phéniciens furent contraints de se rétirer en Afrique où ils étendirent leurs habitations jusqu' aux colonnes d'Hercule. Ils bâtirent une place forte en Numidie où se trouve à présent la ville de Tingis (Tanger).

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Tout ce que nous savons de ce peuple s'accorde avec cette origine Palestinienne; les récits des anciens historiens en font mention de la même manière que leur propres légendes populaires et celles d'autres nations; d'ailleurs cette assertion est mise hors de doute par leur

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