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pendant son séjour dans la Basse-Égypte où il avait été envoyé en mission pour traiter avec le roi Protée les affaires d'Hélène, et en parlant du naufrage qu'il fit après, Euripide 2 nous communique, qu'il trouva des navires Sidoniennes dans la Basse-Égypte, qui le raménèrent chez lui. Plus évidents encore que ces preuves sont les mythes concernant ce peuple, que nous trouvons conservés chez Apollodore. "

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Les relations intimes établies entre les tribus Asiatiques et les habitants de la Basse-Égypte, sont prouvées par l'origine du nom d'Égypte, qu'il fait dériver du père qui fut la souche de ce peuple et qui s'appelait Aegyptus. Il était le fils de Bélus (Bel ou Baal) et d'Amphirroë, la fille du Nil. Le nom d'Amphirroë ne peut être considéré comme un nom propre, dans le sens ordinaire que l'on attache à cette expression; c'est plutôt un nom symbolique qui signifie: celle qui est arrosée de tous côtés, désignation donnée aussi à Memphis, parceque cette ville était entourée partout de canaux dérivés du Nil. A un autre endroit l'on trouve Memphis designée sous le nom d'Amphirroë d'où il suivrait qu' Aegyptus serait le fils de Bélus et de Memphis. " Memphis, capitale de la BasseÉgypte et Bélus, la principale divinité des tribus Asiatiques sont ainsi représentés comme les parents d'Aegyptus. Le sens de ce mythe répond donc d'une manière affirmative à la question qui nous occupe, savoir: Que les Grecs ont eu connaissance des rapports entre l'Égypte et la Phénicie. Quelque peu nombreux qu'elles soient, les preuves enoncés nous suffisent; seulement il nous importe. beaucoup de savoir si nous pouvons acquérir quelques éclaircissements quant à l'époque où ces relations ont

commencé a s'établir. Nous lisons chez Diodore que l'arrivée des tribus étrangères en Égypte et leur domination temporaire, lui fut connu et il s'accorde avec le récit de Manethoos sur ce sujet, toutefois sans désigner les peuples conquérants par leurs noms. Lui aussi emprunte ce qu'il nous communique à des sources connues; nous reviendrons sur cela quand nous examinerons les traditions Romaines.

IV.

LES ROMAINS.

La tradition romaine à pour base principale les récits de Manethoos et peut-être aussi ceux de Josèphe. En comparant les différentes traditions, cette assertion devient évidente.

Quand on examine attentivement les citations que Josèphe emprunte à Manethoos, on est frappé de la confusion d'idées qui s'est introduite dans les écrits du premier, ce que l'on ne remarque pas chez le second. En nous communiquant les traditions de Manethoos, Josèphe nous raconte en premier lieu le séjour des Pasteurs à Avaris, puis leur départ de là; plus loin il cite l'oppression que subirent les impurs où lépreux et la liberté qui leur fut rendue plus tard; après il fait mention du pacte qu'ils firent avec les Pasteurs bannis d'Hierosolyma et la conquète de l'Égypte.

Le chef du peuple allié s'y appelle Osarsiphos et Josèphe en s'arrètant à ce nom, s'exprime ainsi :,,Il est certain

que nos ancétres, qui s'appellairent Pasteurs, ont abandonné l'Égypte 393 ans avant le départ de Danaus pour Argos. Manethoos dit quelque part que nos ancêtres sont arrivés par milliers en Égypte, qu'ils ont assujetti les habitants et que plus tard ils se sont retirés de là, pour aller se fixer dans le pays qui s'appelle la Judée où ils ont fondé la ville d'Hierosolyma et bâti un temple. Il se permet en suite des plaisanteries au sujet des Israélites en racontant des choses absurdes. Il nous confond par exemple avec les lépreux et nous considère comme ayant fait partie des Égyptiens qui furent chassés de l'Égypte, à cause des maladies impures dont ils étaient affectés.”

Comme nous l'avons déjà remarqué plus haut, Manethoos fait mention de Hyksôs et d'impurs ou lépreux et parmi les derniers il compte Moïse.

Josèphe, qui fait la même distinction, range les Israélites parmi les Hyksôs. En nous abstenant d'examiner, s'il peut alléguer pour justifier cette assertion, d'autres motifs que le sentiment de nationalité froissé, nous nous bornerons à constater que la confusion qui régne dans les récits historiques à partir de Manethoos, loin de diminuer, va en s'augmentant.

Voyons maintenant ce que nous trouvons chez Diodore, qui, comme nous le remarquions déjà, à cause de sa conformité avec les historiens Romains, peut être rangé parmi eux; nous y lisons:

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,,Dans ces temps là il se trouvait en Égypte grand nombre d'étrangers, dont les opinions religieuses et les manières de sacrifier différaient considérablement des usances

Égyptiennes, de sorte qu'ils étaient regardés par ceux-ci comme des gens qui scandalisaient les dieux du pays.

Pour se débarrasser de ce fléau, les Égyptiens résolurent de les chasser de chez eux, ce qu'ils mirent à exécution. Les plus braves et les plus considérés parmi ces étrangers bannis, se transportérent en Grèce sous le commandement de Danaus et de Cadmus, tandis que les autres plus forts en nombre, partirent pour le pays qui s'appelle aujourdhui la Judée, région à cette époque déserte et inhabitée. Le chef de cette colonie s'appelait Moïse, homme éminent par son intelligence et sa force physique.

Après avoir établi son peuple dans les différentes parties du pays, il fit bâtir la ville d'Hierosolyma et le temple que l'on y garde en grand honneur.

Il enseigna un culte divin et des cérémonies sacrées et fut le législateur du jeune état, dont il divisa les sujets en douze tribus, d'après les douze mois de l'année. Il leur défendit de faire l'image de Dieu, parce qu'il jugeait que le ciel qui embrasse le monde était toutpuissant et seul Dieu, dont il était impossible de faire une image."

Jusqu'ici le récit de Diodore. Il est évident qu'il à puisé aux sources de Josèphe et de Manethoos, quoiqu'il ne fasse pas mention des Hyksôs et qu'il partage l'opinion de Manethoos, qui désigne Moïse comme le chef des lépreux.

L'historien romain ne se distingue pas de son collégue Grec par des rapports plus clairs ou plus originaux. Justin 3 nous donne à quelques exceptions une histoire analogue à celle que nous connaissons déjà. Selon lui, les Israélites seraient originaires de Damas, un état considérable en Syrie, qui devait son nom au roi Damascus, dont les successeurs furent Azelus, Adores, Abraham et Israël; ce dernier jouit d'une plus grande célébrité que

ses prédécesseurs parce qu'il avait dix fils. Après avoir partagé son peuple en dix partis qu'il appelait tous juifs d'après Juda, il en donnait le pouvoir suprême à ses fils. Le plus jeune des frères, Joseph, jeune homme d'une rare intelligence, fut écarté secrètement par ses aînés et vendu à des marchands étrangers qui le mènèrent en Égypte. Arrivé là et vendu une seconde fois, il s'initia vite, guidé par ses dispositions naturelles, dans les secrets de la magie et sut captiver en peu de temps la bienveillance du roi. Il fut tellement habile à expliquer des songes, qu'il annonça plusieurs années d'avance une stérilité de la terre qui menaçait le pays d'une disette affreuse, dont les conséquences auraient été incalculables si le roi, persuadé par son favori, n'eut ordonné des mesures afin d'emmagasiner pendant plusieurs années une partie des récoltes.

Ce Joseph avait un fils Moïse, qui fut héritier des connaissances de son père et qui outre cela était remarquable par la beauté de sa personne. Mais les Égyptiens exhortés par l'oracle, chassèrent de leur pays les nombreux habitants souffrants de la gale et d'autres maladies impures, afin de mettre un obstacle aux ravages de la peste.

Élu chef des expulsés, Moïse emporta les vases sacrés des Égyptiens qu'il avait volé, mais qu'il fut obligé de leur rendre, lorsqu'ils les réclamèrent les armes a la main. Moïse reprit le chemin de Damas, sa patrie et se reposa pendant quelques jours près du Mont Syna, à cause des fatigues que le peuple avait eu à endurer pendant les sept jours qu'ils mirent à traverser le désert d'Arabie et pendant quel temps ils furent privés de nourriture. Il consacrait pour les siècles à venir le septième jour, qui

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