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traduction Hébraïque de Ha-uar, mots qui tous les deux signifient départ. Josué aussi cite un endroit du même hom, mais écrit au pluriel Zoanim. 25

Cependant San ne se trouve pas situé à l'endroit que Manethoos nous indique comme le lieu où se trouvait Avaris, mais il parait que l'on se trompe aussi quant à la situation de Pélusium; d'ailleurs il n'y a rien qui en fait de preuves, saurait remplacer les monuments.

Tanis ou San ou Ha-uar est situé au bord du lac Serbo, qui comme plus tard le bras du Nil Tanitique, ne jouit pas d'une bonne renommée 26 à cause du séjour des Hyksôs dont on a trouvé des monuments dans ces lieux. Il y a en premier lieu les quatre Sphynx de San. 27 Nous remarquons de suite la différence qui existe entre ceux-ci aux physionomies sémitiques et les Sphynx Égyptiens véritables. M. de Rougé 28 en donne cette description: ,,Les yeux sont petits, le nez vigoureux et arqué en même temps que plat, les joues sont grosses en même temps qu'osseuses, le menton est saillant et la bouche se fait remarquer par la manière dont elle s'abaisse aux extrémités. L'ensemble du visage se ressent de la rudesse des traits qui le composent et la crinière touffue qui encadre la tête, dans laquelle elle semble s'enfoncer, donne au monument un aspect plus remarquable encore."

Les inscriptions qui se trouvent sur ces quatre Sphynx sont très difficiles à déchiffrer. Il est probable qu'ils ont figuré devant le temple érigé par Apophis, dont nous parlerons plus loin, et dans ce cas ils ont été nommés d'après le nom de ce roi.

Outre ces Sphynx il y a trois statues de rois appartenant à la treizième dynastie. Les inscriptions que l'on

y trouve sont de date postérieure et originaires des rois pasteurs. La première statue est celle de Ra-smenkhka " et porte le nom d'Apophis que celui-ci fit tailler dans la pierre. Cette statue après avoir été découverte 3o, a été une seconde fois enfoncée dans le sable. Le pendant de celle-ci est la statue de Sévekhoteph III, qui se trouve au Louvre et la troisième est celle connue sous le nom de Colosse de Tel-mokdam 32 pourvue d'une inscription de Menephtah et d'un roi Hyksôs du nom Sutechti. 93

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Nous possédons ainsi une collection de monuments de la treizième dynastie qui sont aussi des témoignages de la quinzième, puis de véritables monuments de Hyksôs, que l'on ne connaissait pas il y a quelques années.

Le Louvre en possédait bien un seul 3 mais ce n'est que depuis peu de temps, que l'on à pu y découvrir le nom d'Apophis. *5

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Tous ces monuments intéressants ont jeté beaucoup de lumière sur une partie bien obscure de l'histoire. Ils nous ont fait connaître l'époque de l'arrivée des tribus étrangères et c'est par eux que nous savons que le règne de la treizième dynastie n'a pas été troublé par des invasions. Ce sont les documents d'origine Égyptienne toute pure, qui se trouvent dans les musées du Louvre et de Leide qui nous l'assurent. M. Lepsius et M. Bunsen sont d'avis que la prise de l'Égypte eut lieu pendant que la douzième dynastie était en pouvoir, bien que M. de Rougé eût démontré que le Colosse de Sevekhoteph III est d'un style Égyptien des plus purs et que cette statue avait été trouvée selon M. Mariette dans la basse Égypte, où les tribus étrangères avaient règné. Toutefois le fait que nous possèdons trois monuments de la Basse Égypte, tous du temps de la

treizième dynastie, prouve évidemment que l'invasion des pasteurs n'a pu avoir lieu avant que la quatorzième dynastie règnait sur l'Égypte ; mais il y a plus encore.

Selon le récit de Manethoos les Hyksôs dévastèrent tout par feu et par armes, démolirent les temples et exterminèrent tout ce qui s'appelait Égyptien. Il est possible que Salatis fut un oppresseur, mais il est certain aussi qu'Apophis ne s'est pas rendu coupable de semblables violences, témoin les monuments qui ont été conservés des dynasties antérieures et les statues des Pharaons que l'on a laissé intacts et leurs inscriptions respectées. Ce sont là des preuves irrécusables que les Hyksôs n'ont pas tout détruit, mais qu'ils ont au contraire accepté, en partie du moins, la religion Egyptienne et qu'ils ont écrit dans l'idiome de ce pays. Il est donc plus que probable que Manethoos s'est laissé induire en erreur ou bien que l'antipathie contre la domination des étrangers fut la cause que son coup d'oeil n'a pas été impartial sur ce fait de l'histoire, prévention assez expliquable d'ailleurs, chez le prêtre de Sébennyte.

En résumant ce qui précède nous arrivons au résultat que pendant le règne de la quatorzième dynastie, une invasion de tribus Palestino-Phéniciennes a eu lieu

en

Égypte. Ces tribus plus généralement connues sous le nom de pasteurs du pays de Chet ou les Hyksôs, possédèrent la Basse Egypte, s'assimilèrent les moeurs Égyptiennes, pratiquèrent le culte Égyptien, écrivirent l'idiome Égyptien et habitèrent la place forte Avaris, ce qui traduit en Hébreu signifie Zoan. Ils y règnèrent environ 417 années, depuis l'an 2101 jusqu'a 1684 av. n. ère selon la chronologie de M. Lepsius, lorsqu'

Amosis les chassa. La quatorzième dynastie est appelée celle des Choites, originaire de Chois (Delta occident). Il est très probable que cette dynastie, comme l'indique M. Robiou, a règné en même temps que les Hyksôs, d'où suivrait que dans la succession des règnes, la quinzième dynastie suit immédiatement la treizième. 37 Sur ce départ nous dirons encore quelques mots.

Manethoos nous communique que le successeur de Mephratuthmosis avait assiégé Avaris et que les pasteurs s'étaient éloignés après avoir rendu la ville à certaines conditions; qu'ils avaient traversé les déserts de Syrie et s'étaient établis en Judée où ils bâtirent la ville d'Hiérosolyma ou de Jérusalem. 38 Après l'expulsion des pasteurs par Thutmosis, comme le raconte Manethoos, une série de rois se succèda jusqu'a Amenophis, dont on rapporte ce-ci Il voulut, à l'exemple de son ancêtre, voir les dieux et quand il eut exprimé ce désir, il reçut la réponse qu'il serait éxaucé sous la condition qu'il purifierait tout le pays des lépreux et des autres gens impurs.

Le roi enchanté de cette réponse, ordonna immédiatement que tous ceux dans le pays qui seraient trouvés ayant quelque mal physique, seraient rassemblés. La multitude réunie de cette façon, compta huit myriades d'hommes, que le roi fit conduire aux carrières qui se trouvaient au côté oriental du Nil, pour y travailler tout comme les ouvriers destinés spécialement à ce genre de travail.

Parmi les lépreux bannis se trouvèrent quelques prètres très érudits. Amenophis fils de Paäpios, sage et prophéte, qui portait le même nom que le roi, craignant que la colère des dieux serait excitée par la violence infligée aux

prètres, prévit que l'on verrait arriver des gens qui délivreraient les lépreux pour régner ensuite pendant treize années sur l'Égypte, mais ne se sentant pas le courage de le dire au roi de vive voix, il l'écrivit. Le roi saisi d'épouvante écrivit sans tarder, littéralement ceci :,,Parce que ces gens ont travaillé depuis longtemps dans les carrières, on a prié le roi de leur indiquer un endroit pour se reposer et spécialement qu'il leur serait donné une ville sans habitants qui a appartenue autrefois aux pasteurs et que l'on appèle Avaris. Le roi veut bien leur accorder cela."

Selon les anciens théologiens, la ville en question est un lieu Typhonique, c'est à dire, appartenant au malin esprit.

Quand les lépreux étaient entrés dans la ville et s'y étaient établis de manière qu'ils pouvaient prendre l'offensive, ils choisirent comme conducteur ou chef, certain Osarsiphos, prètre de Héliopolis, auquel ils prêtèrent serment d'obéissance absolue.

Celui-ci leur donna une loi qui contenait qu'ils ne se prosterneraient plus devant les dieux des Égyptiens et qu'ils ne s'abstiendraient plus de se servir des animaux considérés comme saints par les Égyptiens; qu'au con

traire ils étaient autorisés de les tuer et de se nourrir avec leur chair, n'étant plus liés à quoi que ce soit qui ne fut compris dans le serment.

Cette affaire arrangée et après avoir pris quelques autres mesures, toutes opposées aux moeurs Égyptiennes, le législateur fit rebâtir les murs de la ville par une grande partie du peuple et se prépara à la guerre contre Amenophis. Il manda ensuite quelques prêtres et quelques

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