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Que l'on vous rende hommage, vous qui faites accroitre mon bonheur et prenez place parmi les pieux.

Adieu!" Ce monument, selon toute apparence, semble avoir été erigé du temps des Ptolomées par un Israélite qui appartenait au culte Égyptien. Le second monument qui puisse servir à notre recherche c'est le Papyrus de Turin trouvé parmi d'autres par Hamaker en 1823 et copié par Seyffarth. Celui-ci est encore d'origine Juive et selon la traduction de Gésénius on y lit:,,Dieu mon seigneur, arrachez ton serviteur misérable à l'oppression, mon véritable seigneur c'est Jéhova."

Un troisième monument sont les papyrus du duc de Blacas, trouvés par celui-ci à Rome chez un marchand d'antiquités Égyptiennes dans l'année 1825. Ce sont quatre fragments. Le n°. 1 est expliqué par Gésénius de la manière suivante:,,Le discours que l'on y trouve à rapport à un temps futur, il parait que quelqu'un s'adresse a son roi en lui parlant d'un peuple auquel il ne faut plus distribuer des vivres et dont les usances doivent être condamnées aussi longtemps qu'il n'aura executé l'ordre qu'il avait reçu de bâtir une ville. Le peuple en question fut déja en disgrâce près du père du roi actuel. La personne parlante est apparemment celle qui dans le fragment n°. II apparait sous le nom de Bar-Hanès, vu que là le roi s'entretient avec un personnage de ce nom qui est le préfêt des guerriers, à qui le roi accorde force louanges a cause de ses faits d'armes, du butin qu'il à su faire tout en menageant ses jours et qui sera nommé premier dignitaire civil. Les fragments III et IV ont rapport à la même circonstance. Toutefois il est presque impossible de fixer l'époque. Gésénius les ramène au temps du séjour des

Israélites en Égypte, ce que nous croyons peu vraisembable. Nous possédons encore un libatoire rapporté du Sérapeum, avec une inscription en caractères Phéniciennes. Cette incription a été traduite de plusieurs manières mais qu'elle que soient les différentes explications auxquelles on est arrivé, on est d'accord sur le point principal et l'on convient que c'est un Phénicien qui l'a consacré a Apis, le taureau sacré, 30

En résumant ce que nous venons de dire, notre conclusion est celle-ci : nous trouvons en Phénicie la tradition d'une fondation très ancienne de colonies sur les côtes de l'Égypte. Ces rapports entre l'Égypte et la Phénicie sont confirmés par les Grecs d'une part, et de l'autre par les monuments qui ont été conservés en Égypte. Ces colonisations ont eu lieu à partir de la Palestine, jusqu'à la côte du Delta.

Pour fixer l'époque juste de ces évènements, il nous faut consulter l'histoire de l'Égypte même.

II.

LES ÉGYPTIENS.

L'étude des traditions Égyptiennes trouve pour ses recherches un fonds de documents authentiques, comme nul autre peuple de l'antiquité n'a légué aux générations.

Les habitants de la vallée du Nil enrégistrèrent les évènements historiques qui se passaient parmi eux, soit qu'ils en taillèrent le récit dans le granit ou dans le calcaire des rochers, livres impérissables dont nous pouvons encore

de nos jours feuilleter les pages imposantes, soit qu'ils les inscrirent sur les feuilles du papyrus., dont plusieurs rouleaux de grandeur différente soigneusement cachés dans des urnes, nous ont été conservés, souvent intactes et comme étant écrits d'hier.

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Nous possédons ainsi l'histoire rapportée de deux manières différentes mais contemporaines. Impossible d'avoir des bases plus solides pour ériger l'édifice de l'histoire. Outre ces monuments antiques nous possédons encore un fil conducteur dans les méandres historiques, dans les écrits attribués à Manethoos de Sébennyte qui vécut du temps de Ptolemée Philadelphe et appartenait à une famille sacerdotale. Il fit l'histoire de sa patrie en décrivant les 30 dynasties qui se succédaient au pouvoir suprême et fit usage pour ses recherches des monuments de pierre et des livres des prêtres.

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On a beaucoup discuté sur l'authenticité de ses écrits, mais on peut considérer a présent les récits de Manethoos comme fondés sur des bases solides et les monuments qui existent encore en sont les preuves irrécusables. Lepsius dans son ,,Königsbuch" a fait revivre Manethoos. 2 Il a comparé les différentes chronologies Égyptiennes de plusieurs historiens de l'antiquité qui sont arrivés jusqu'à nous. Il y a ajouté les noms des rois que l'on a trouvé sur les monuments qui datent de différentes dynasties. Maintenant, avec un peu de connaissance des hiéroglyphes Égyptiennes, chacun peut faire la comparaison qui prouve en général l'exactitude de Manethoos.

Dans le chapitre précédant nous avons démontré que les Phéniciens possédaient des traditions d'une fondation très réculée de colonies Égyptiennes et que le témoignage

de quelques monuments rendent ce fait très probable. Voyons à présent ce que nous en trouvons mentionné par l'hiérogrammate de Sébennyte; examinons si l'arrivée des Phéniciens lui a été connu et ce qu'il nous en communique, confrontons ensuite son récit avec les monuments afin de constater la réalité de ce fait historique.

Nous lisons chez Manethoos:,,Pendant le règne du roi Amuntimaüs, il arriva que Dieu était irrité contre nous pour des causes que j'ignore et l'on vit arriver des hommes de basse extraction, maîtres vaillants qui envahirent le pays et s'en rendirent maître sans peine et sans combat. Et quand ils avaient assujetti les princes ils brûlèrent les villes et démolirent les temples; ils se montrèrent très cruels envers les habitants qu'ils massacrèrent ou en firent des esclaves, sans en excepter les femmes et les enfants. Ils choisirent un roi d'entre eux qui s'appelait Salatis. Ce prince qui habitait Memphis levat des impôts dans tous les lieux et mit des garnisons dans les places fortes. Cette mesure fut prise pour rendre plus formidable la frontière orientale, car il redoutait une invasion des Assyriens qui étaient trés puissants. Il trouva un endroit situé à l'est de la branche du Nil Bubastique, que l'antique théologie appelait Avaris. Il rebâtit cette ville, l'entoura de murs épais et y plaçait un garnison de 240,000 hommes.

Après lui régnèrent Béon Apachnas, Apophis, Annas et Assis. C'étaient les six premiers rois. Ils firent continuellement la guerre et voulurent exterminer les Égyptiens. Cette tribu étrangère est appelée les Hyksôs, ce qui signifie princes-pasteurs; Hyk veut dire dans le langage sacré Roi et Sôs, Pasteur, ce qui réuni

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donne Hyksôs. Il y en a qui prétendent que ce furent des Arabes et dans un autre document on trouve une autre signification donnée à ce mot. Là Hyk est traduit en prisonnier ce qui parait aussi plus vraisemblabe à Josèphe. Ces rois et leurs successeurs, raconte Josèphe, se sont maintenus dans la possession de l'Égypte pendant 511 années, lorsque le roi Mephrathutmosis leur fit la guerre et les chassa de l'Égypte. Enfermés dans un endroit appelé Avaris, où selon Manethoos tous les trésors des pasteurs étaient entassés, Thutmosis fils de Mephrathutmosis se décida à prendre cette place forte par la force et il attaqua ses remparts avec 480,000 guerriers; mais comme il commença à douter de la réussite de l'entreprise, il leva le siège sous condition qu'ils quitteraient l'Égypte avec sauf-conduit pour un endroit qu'ils pussent choisir. Ceci étant accepté, ils prirent avec leurs familles, leurs trésors et 240,000 guerriers, le chemin qui mène à la Syrie en traversant le désert et de peur pour la supériorité de la puissance des Assyriens, qui règnaient à cette époque en Asie, ils batîrent dans le pays qui porte à présent le nom de Judée, une ville assez grande pour renfermer tant de milliers d'hommes, qu'ils nommèrent Hiérosolyma."

Voilà le contenu du vieux fragment qui traite une partie de l'ancienne histoire de l'Égypte, qui a été l'objet de recherches sérieuses et dont les opinions sont très différentes. On a discuté beaucoup sur l'époque à la quelle l'invasion des tribus étrangères a eu lieu, on différe sur la manière d'écrire les noms de leurs rois et on est allé même jusqu'à considérer cet évènement comme une fiction de Manethoos, composée d'après le récit de l'auteur de la Génèse.

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