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culte de Typhon en Égypte Égypte comme il florissait après la XXme dynastie. Voyons d'abord quels sont les éléments qui y sont conservés du culte de Melech et ensuite ceux qui existent encore du culte d'Adar.

Comme nous l'avons fait observer déjà, il y a une grande analogie entre le Melech Phénicien et le Typhon de l'Égypte. C'est la planète de l'hiver, la mer stérile, la chaleur dévorante, le principe du mal dans le monde moral et dans le monde physique, comme Typhon était le côté méchant de Melech. A l'un comme à l'autre l'on offrit des sacrifices humains. Manethoos nous communique,,qu'Amosis, que nous connaissons déjà, abolit ces sacrifices à Héliopolis. Pendant que ceux-ci étaient en vigueur, on les immola en l'honneur de Héra, après avoir été examinés soigneusement tout comme les taureaux sacrés et pourvus d'un sceau. On fit trois sacrifices par jour qu'Amosis fit remplacer par des gateaux appropriés à ce but." D'après une autre citation de Manethoos fit bruler en Élytheia des hommes vivants que l'on appelait Typhoniques, dont les cendres furent dispersées ensuite aux vents, afin qu'ils seraient anéantis à tout jamais. Cela eut lieu publiquement pendant les canicules." Selon toute apparence ce récit est le même que celui qui précède et dont M. Fruin prétend qu'il est loin d'être exact. Le témoignage d'Hérodote est loin de s'accorder avec ce que nous venons d'alléguer au sujet des sacrifices humains. " Il prétend au contraire que les Égyptiens n'eurent jamais l'habitude de sacrifier des hommes et que les Grecs, qui rapportent de telles histoires, ne font que prouver leur ignorance en fait d'usances et d'habitudes Égyptiennes. Grand nombre d'auteurs partageant l'opinion de Hérodote,

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assurent qu'en Égypte il ne fut jamais question d'immoler un homme pour les sacrifices, ce qu'ils prouvent sur l'autorité des monuments, qui n'en font jamais la moindre allusion. Quoi qu'il en soit il est démontré que les prêtres Égyptiens n'ignoraient pas absolument l'ancienne coutume, témoin ce que rapporte Diodore qui prétend que les prêtres s'en servirent pour expliquer le mythe de Busiris, qui contient qu'à une époque très reculée, les rois d'Égypte avaient l'habitude d'immoler des hommes pour les sacrifices Typhoniques et puis, que le sceau dont les victimes furent marqués par les sacrificateurs, représentait un homme agenouillé, les mains liés sur le dos et le cou courbé sous un glaive. M. Marsham et Jablonsky considèrent cela comme un reste de l'ancienne coutume des sacrifices humains, opinion dont la vraisemblance est rehaussée encore par un antique témoignage, qui veut,,que les sacrifices humains furent remplacés plus tard par des gateaux sur lesquels on imprima le sceau, représentant un homme qui avait les mains liés sur le dos et qui était à genoux comme attendant l'immolation." Quelques uns de ces sceaux nous ont été conservés et se trouvent au musée du Louvre. Champollion en a décrit et dessiné un en bois, qui a servi probablement pour les gateaux d'offrande; il représente trois hommes les mains liés sur le dos. 8 M. Wilkinson en a décrit deux autres, représentant un homme avec un glaive attaché au cou et les mains liés sur le dos, exposé au pilori. 9 Aussi parmi les tombeaux de Thèbes on trouve des représentations qui rappellent le sacrifice humain en l'honneur du serpent. En Égypte, plusieurs espèces de serpents furent gardés en honneur. Parmi ces serpents il y en avait un qui

fut regardé comme la personnification du bien et appelé Uraeus, dont l'image en caractère hiéroglyphique signifie l'immortalité ou l'existence prolongée. Une autre espèce fut considérée comme le principe du mal et envisagée comme une forme de Set-Typhon, tel qu'on croit le voir au firmament comme l'adversaire d'Osiris, le soleil. C'est à ce dernier qu'auraient été offerts les sacrifices dont nous parlions. Une semblable réprésentation d'un sacrifice se trouve dans le tombeau no. 5 a Thèbes; ici les victimes sont sacrifiées à une divinité inconnue et une autre représentation nous montre l'offrande où les victimes sont des Égyptiens véritables.

Il parait que la vache rousse à remplacé plus tard le sacrifice humain, à cause qu'elle a la même couleur que l'on attribue à Typhon; ce sacrifice eut lieu pendant les canicules, époque où l'on ne sacrifia que des étrangers qui présentaient la couleur de Typhon. C'est Plutarque qui fixe cette époque des offrandes, et Porphyrius rapporte que trois hommes furent immolés chaque jour.

C'est cette offrande qui fut aboli par Amosis, l'expulsateur des Hyksôs. Il parait ainsi que les Hyksôs immolèrent des victimes humaines à leur dieu, ce qui ne nous étonnera plus depuis que nous connaissons leur origine: leur offrande était le sacrifice humain habituel des tribus Asiatiques. Le culte de Set était devenu un culte de Melech ce qui rend plus probable encore que ce culte, hostile à celui des Égyptiens, fut la cause d'une guerre. Cette guerre contre les Sémites fut donc de nature religieuse et la religion de Set modifiée d'après les rites Phéniciens, continua à fournir une pierre d'achoppement pour les Égyptiens civilisés. La religion qu'ils proffessérent répugnait

au culte immoral des pasteurs émigrés, au culte exécrable de Melech.

Passons maintenant à la recherche des traces du culte Phénicien d'Adar, qui se trouvent dans celui de Set.

Nous avons démontré qu'en Égypte l'on rendit honneur à Set comme dieu des combats. C'était ce dieu qu'adoptèrent les Hyksôs et à qui ils rendirent honneur, comme généralement on avait l'habitude de le rendre à Adar. Les animaux consacrés à Mars furent les mêmes que l'on consacra à Set, auxquels on ajouta en Égypte l'oryx, la vache rousse, l'hippopotame et le crocodille. Selon Plutarque l'offrande de l'âne était connu en Koptos, 12 où il fut précipité du haut d'un roc èscarpé, afin de lui casser le cou.,,On s'en servait pour l'offrande à cause de la couleur rouge, qui était aussi celle de Typhon. Les habitants de Busiris et de Lycopolis detestèrent l'usage de la trompette, parce que le son de cet instrument ressemble au braîment de l'âne. Cet animal d'ailleurs est consideré impur, c'est pourquoi ils sacrifient des pains d'offrande avec l'image d'un âne garrotté, pendant les mois Payni et Paophi.

Ceux qui adorent le dieu du soleil sont engagés à ne pas porter d'or et de ne pas donner de nourriture aux ânes.... l'or avait la même couleur que celle de Typhon. Les Égyptiens tuèrent toute vache rousse, qui lorsqu'on y trouvait un seul poil blanc ou noir furent déclarés impropres à l'offrande." A un autre endroit Plutarque donne pour motif de la consécration de l'âne à Typhon, l'extrême paresse et l'extrême stupidité de cet animal. Il nous communique aussi que parmi les bètes fauves le crocodille et l'hippopotame étaient consacrés à Typhon. A Hermopolis se trouva une statue de l'hippopotame dressé

sur ses pattes de derrière et à la fête, qu'on célébrait au premier mois Tobi, jour qui fut appelé le jour de l'arrivée d'Isis en Égypte venant de la Phénicie, furent apportés des pains d'offrande pourvus de l'image d'un hippopotame garotté.

Selon Hérodote 13 le pourceau fut consideré en Égypte comme un animal tellement impur, que son seul attouchement causait une souillure. Comme consacré à Typhon l'on trouve encore souvent l'oryx sur les monuments et les scarabées, tandis que les chiens et les coqs, comme offrandes Typhoniques, manquent tout à fait.

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C'est ainsi que nous retrouvons Set-Typhon avec quelques attributs d'origine Phénicienne et où le culte s'est modifié selon la coutume du peuple, nous y retrouvons le culte de Melech et d'Adar. Toutefois il s'y rattachent aussi des éléments Égyptiens, dont le dieu emprunte un nouvel éclat et qui le distinguent des autres dieux Sémitiques et Égyptiens. En même temps la question se trouve résolue de quelle manière ces éléments se trouvaient réunis dans le Set-Typhon. Examinons à présent comment nous le retrouvons chez le peuple d'Israël.

IV.

LE CULTE DE SET-TYPHON EN ISRAËL.

Nous avons taché de démontrer plus haut que les Israélites et les Hyksôs étaient intimement liés les uns aux autres. Selon Manethoos ce fut Moïse qui était le chef des émigrés impurs, qui bâtirent plus tard la ville

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