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Djebel-bou-Andas. Ce contrefort complète, comme on le verra plus bas, la ligne de partage entre le bassin du Bou-Sellam et celui de l'Oued-Aguerioun.

Comme la chaîne des Babor, cette deuxième chaine est coupée par un cours d'eau assez important, le BouSellam, qui descend du versant sud du Magris, coule d'abord au sud, puis, tournant brusquement au nord, franchit la chaîne où il a pris naissance, entre le DjebelTafat et le Guergour, à travers une gorge d'une profondeur considérable et de l'effet le plus pittoresque, où il existe une source thermale qui jouit, dans le pays, d'une grande réputation.

La région comprise entre la chaine des Babor et cette deuxième chaîne est très-accidentée; elle est, néanmoins, cultivée presque partout. La partie Est produit des céréales en abondance; en se rapprochant de l'Oued-Sahel, le pays devient plus difficile; mais il est, néanmoins, couvert de populeux villages, très-fertile et très-cultivé. Les Kabiles y ont des jardins de toute beauté, et y cultivent l'olivier sur une très-grande échelle.

Enfin, au sud du Magris, à environ dix-huit lieues, passe la grande ligne de partage du versant méditerranéen et du bassin des Chott.

Cette grande chaîne, qui traverse l'Algérie dans toute sa longueur, porte, dans la partie comprise dans le cercle de Setif, le nom de Djebel-bou-Taleb. Cette montagne, qui ferme, du côté du sud, l'horizon de la plaine de Setif, sépare le Tell proprement dit du bassin des Chott, appelé, dans cette partie de l'Algérie, Hodna. Il est couvert tout entier d'une forêt qui fournit en abondance des

cèdres et des pins d'Alep, le chène-vert, le genévrier, le thuya, etc.

Cette chaîne très-abrupte ne peut être franchie commodément que par les cols de Soubella et de Ras-elAïoun. Elle est habitée par une population d'origine berbère très-industrieuse et qui, avant la conquête française, tirait un grand parti de la mine de plomb située dans la fraction du Hal-Hamma.

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Au milieu de la vaste plaine qui sépare le Djebel-Magris du Djebel-bou-Taleb, sort brusquement de terre une chaîne d'une constitution bizarre. Cette chaîne, qui n'est qu'un énorme rocher aride, court de l'est à l'ouest, comme tous les autres. Vers son milieu, une solution de continuité de trois lieues de longueur la divise en deux parties le Djebel-Youssef, à l'est, dont l'extrémité orientale est marquée par le piton de Sidi-Brao, et le DjebelSadim, à l'ouest. De cette combinaison de montagnes résulte, pour la ville de Setif, un coup d'oeil des plus pittoresques; en effet, pour le spectateur placé dans celle ville, la plaine des Rir'a, vue par la coupure qui sépare le Djebel-Youssef du Sadim, se déroule comme la scène d'un théâtre immense, dont les pics du Bou-Taleb forment le fond.

Telle est, à grands traits, l'esquisse du réseau des montagnes qui sillonnent le cercle de Setif. Au point de vue hydrographique, il est compris tout entier dans les deux bassins de l'Oued bou-Sellam et de l'Oued-Aguerioun.

Le bassin du Bou-Sellam est fermé, au nord, par la première des chaines de montagnes dont nous avons parlé, c'est-à-dire à partir du confluent de la rivière avec l'Oued-Sahel, par le Djebel-Gueldaman.

L'Oued-bou-Sellam descend des versants sud du DjebelMagris; il est formé par cinq ruisseaux, l'Oued-Mahouan, l'Oued-Mohammed-el-Hannach, l'Oued-Ouricia, l'OuedGoussinet et l'Oued-Fermatou, qui se réunissent au nord de Setif. La rivière prend alors le nom de Oued-bou-Sellam; elle court d'abord au sud-sud-ouest, passe à trois kilomètres à l'ouest de Setif, et va butter contre le DjebelSadim. Elle tourne alors au nord-nord-est, et vient franchir la chaîne dans laquelle elle prend sa source entre le Djebel-Tafat et le Guergour. Dans toute cette partie de son cours, le Bou-Sellam arrose la riche plaine des Amer, des Ouled-Mosli et des Rerazla; à partir des gorges du Guergour, il coule, au contraire, dans un pays très-accidenté. Arrivé au pied des Guifsar, il tourne brusquement à l'ouest et va tomber dans l'Oued-Sahel, en face du pic d'Akbou.

Le Bou-Sellam, qui, en réalité, n'est lui-même qu'un torrent, n'a pas d'affluents considérables. Les seuls qui méritent d'être cités sont, à droite, l'Oued-Kharoua du Djebel-Anini, l'Oued-Bachbach; à gauche, l'Oued-Bahira, qui descend du Bou-Taleb, et l'Oued-el-Mahin.

Le bassin de l'Oued-Aguerioun, d'une étendue beaucoup moindre, est compris entre les Babor au nord, le Magris et l'Anini au sud, le contrefort qui réunit l'Anini au Bou-Andas à l'ouest, et une ligne de collines peu importantes qui réunissent le Djebel-Medjounès au Babor, à l'est.

L'Oued-Aguerioun descend, sous le nom d'Oued-Berd, de la gorge qui sépare le Babor du Tababort; il longe le versant sud de la chaine du Babor jusqu'à hauteur du pic Adrar-ou-Mellal; là il tourne au nord, prend le nom

d'Qued-Aguerioun et se fraie un passage à travers l'énorme chaine par une gorge d'une profondeur immense et qui n'a exactement que la largeur de son lit. La chaîne franchie, l'Oued-Aguerioun descend, sans avoir d'autres obstacles à surmonter, vers le golfe de Bougie, où il se jette.

Le seul affluent un peu important de cette rivière est l'Oued-bou-Chama, qui descend des versants nord du Magris, coule d'abord à l'ouest, dans une direction diamétralement opposée à celle de l'Oued-Berd, puis tourne brusquement au nord, après avoir dépassé le Djebel-Mentanou, et se jette dans l'Oued-Berd.

Le cercle de Setif proprement dit est divisé administralivement en une banlieue civile, puis en dix-neuf kaïdals et douze cheïkhats, tant en pays arabe qu'en pays kabile.

Le territoire civil forme, autour de la ville, une banlieue presque circulaire de vingt-quatre kilomètres environ de diamètre. Il a été pris exclusivement dans la tribu des Amer.

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Guergour; Amoucha; Sahel-Guebli; Beni-Che

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bana; Beni-Ourtilan; - Beni-Iala ;

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Illoula; Arrach; Beni-Seliman.

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Les cheïkhats sont :

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Beni-Aïdel et

Sebtia; Beni-Tizi; Beni-Smaïl; Beni-Meraï;

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-Beni-Menallah;

Beni-Dracen; - Larbâ; - Lallem; Oulad-Salah. A

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l'exception du premier de ces cheikhals, tous les autres se trouvent dans la région montagneuse des Babor.

La partie arabe, généralement en plaine et couverte d'abondants pâturages, est riche en bestiaux et en céréales. Elle est comprise dans l'immense plateau ondulé qui s'étend de la Medjana jusqu'à Tébessa. Dénulée comme tout le reste du plateau, elle produit beaucoup de céréales et convient admirablement à l'élève du bétail et des chevaux. Lorsque, au printemps, les récoltes ont atteint une certaine hauteur et qu'une légère brise fait onduler les épis, les plaines de Setif, qui s'étendent à l'infini, offrent aux regards l'aspect d'une er irisée des couleurs les plus chatoyantes; mais en été, quand le soleil a desséché et brûlé la plaine, tout le terroir ressemble à un immense paillasson fauve et poudreux.

Les habitants vivent groupés en douar sous la tente. Ils changent de campement plusieurs fois dans l'année, selon les exigences du moment, sans franchir le périmètre de leur tribu. Si les pâturages sont abondants sur tous les points du pays, chacun reste chez soi; mais dans les mauvaises années, quand la plaine est desséchée, que les pluies ont été insuffisantes pour favoriser la végétation, ou bien qu'une invasion de sauterelles a ravagé certaines étendues de pays, chacun cherche à établir la réciprocité de parcours avec des tribus voisines plus favorisées. Ces relations amicales sont déterminées suivant des conventions traditionnelles pour se prêter un secours mutuel.

Quelques familles, renonçant à l'existence de la tente, ont construit des mechta ou gourbis, sortes de chaumières, d'où elles ne s'éloignent pas.

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