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Kemoun-Ibn-Feredj-Ibn-Tauba, et à la famille de Mobarek-IbnAbed--Ibn-Atia--Ibn-Atoua. Selon une ancienne habitude, les Aulad-Serour et les Aulad-Djar-Allah se tiennent dans leur voisinage et vivent sous leur protection. A présent, deux chefs de cette famille se partagent le commandement, savoir: Sedjim-IbnKethîr-Ibn-Djemâa-Ibn-Ouchah, et Ahmed-Ibu-Khalifa-Ibn-Rechach-Ibn-Ouchah. Il en est de mème de la famille de MobarekIbn-Abed, l'autorité s'y trouve partagée entre Nedjah-Ibn-Mohammed-Ibn-Mansour-Ibn-Obeid--Ibn-Mobarek, et Abd-AllahIbn-Ahmed-Ibn-Einan-Ibn-Mansour, qui, tous les deux, ont hérité de ce droit de leur oncle paternel, Radjeh-Ibn-OthmanIbn-Mansour. Le commandement des Aulad-Djar-Allah est exercé les Aulad-Einan-Ibn-Selam, famille de cette tribu.

par

Acem, Mocaddem, Dahhak et Eïad étaient fils de MochrekIbn-Athbedj. Quant à Latif, il était fils de Hondodj, fils de Mochrek. Ces familles se distinguaient parmi les Athbedj par leur nombre et leur puissance. Les tribus d'Acem et de Mocaddem abandonnèrent la cause des Almohades pour se joindre à Ibn-Ghania; aussi Yacoub-el-Mansour les transporta à Temsna, en Maghreb, où il les établit avec les Djochem, tribu dont nous parlerons dans la suite. Les Eïad et les Dahhak restèrent en Ifrîkïa les premiers se fixèrent dans la montagne de la Calà (ainsi appelée à cause de la proximité de la Calà-Beni-Hammad), et ayant subjugué les tribus qui y demeuraient, ils en perçurent les impôts [pour leur propre compte]; mais, lorsque le sultan les eut réduits à l'obéissance, avec l'aide de la tribu de Riah, ils se chargèrent de protéger les sujets de l'empire qui habitaient cette localité et d'en percevoir les impôts pour le compte du gouvernement. Ils occupèrent cette montagne dans toute sa longueur, depuis l'orient jusqu'à l'occident, c'est-à-dire, depuis Thénïa-Ghanïa et El-Cassab jusqu'au pays où les Beni-Yezîd, branche de la tribu de Zoghba, font leur demeure. Ceux qui habitent auprès de Ghanïa s'appellent les Mehaïa; ils obéissent à la famille des Aulad-Difel. Les Beni'z-Zobeir, autre tribu de la même origine, s'y tient avec eux. Ensuite viennent les Mortafé et les Kharadj, tribus sorties de la mème souche que les Mehaïa.

Les Mortafè forment trois branches : les Aulad-Tebban, gouvernés par la famille de Mohammed-Ibn-Mouça; les Aulad-Hannach [les Hanencha] qui reconnaissent pour chefs les Beni-Abdes-Selam, et les Aulad-Ghandous qui obéissent aux Beni-Saleh. Le nom des Aulad-Hannach s'applique également aux Hannach et aux Tebban.

Quant aux Kharadj, ils ont pour chefs les Beni-'l-Abbas-IbnKhodeir, branche des Aulad-Zaïda.

Près d'eux et du côté de l'occident, se tiennent deux branches de la tribu d'Eïad, les Aulad-Sakhr et les Aulad-Rahma. Ils occupent l'extrêmité du territoire possédé par les tribus descendues d'Athbedj, et ils se trouvent ainsi voisins des BeniYezid-Ibn-Zoghba.

La tribu de Dahhak se divisait en un grand nombre de branches, et chez eux, le commandement suprême s'était partagé entre deux émirs, Abou-Atïa et Kelb-Ibn-Maniè. Lors du commencement de la puissance des Almohades, Kelb enleva toute l'autorité à Abou-Atïa, et celui-ci, dit-on, passa en Maghreb [avec sa famille]. S'étant établi dans le désert de Sidjilmessa, il se fit remarquer par ses entreprises, jusqu'au moment où les Almohades le tuèrent, ou le déportèrent en Espagne. C'est là ce que racontent les personnes qui se sont occupées de l'histoire de cette tribu. Les Dahhak nomades continuèrent à fréquenter le Zab jusqu'à ce qu'ils furent soumis par Masoud-Ibn-Zemam et les Douaouida. Ils firent ensuite cause commune avec leurs vainqueurs; mais, obligés plus tard, par leur faiblesse, de renoncer à la vie nomade, ils se fixèrent dans le Zab et y bâtirent les villes où ils se tiennent aujourd'hui.

La tribu de Latif se partagea en plusieurs ramifications: d'abord, les Yetama-Ibn-Keslan-Ibn-Khalifa-Ibn-Latîf, lesquels se composent des familles appelées Doui-Motref, Doui-Bou-'l-Khalil et Doui-Djelal-Ibn-Moafa; puis les Locamena (les Locman), descendants de Locman-Ibn-Khalifa-Ibn-Latif. De cette brache proviennent les Aulad-Djerîr-Ibn-Alouan-Ibn-Mohammed-Ibn-Locman et la famille de Beraz-Ibn-Man-Ibn-Mihya-Ibn-Djora-Ibn-Alouan. Les Djéber se disent descendus de Mihya-ibn-Djora; et c'est à

Difel, fils de ce même Mihya, que les Beni-Mozni, gouverneurs actuels de la province du Zab, rapportent l'origine de leur an

cêtre Mozna.

La tribu de Latif avait été très-nombreuse d'abord et s'était adonnée à la vie nomade, mais sa faiblesse toujours croissante l'ayant empêchée de s'y livrer davantage, elle se vit enlever par les Douaouida la possession des plaines qu'elle avait fréquentées. Alors, la confédération formée par toutes les familles de cette tribu se brisa; leurs chefs s'en allèrent chacun de leur côté et une partie d'entr'eux passa en Maghreb avec les autres membres de la tribu d'Athbedj. Déchue de sa puissance, la tribu de Latif se soumit aux Riah et aux Douaouida, et se fixa à demeure dans le Zab où elle se bâtit des bourgades et des villes, comme Doucen, Gharibou, Tehouda, Tennouma et Badis. Ses descendants se trouvent encore dans ces localités; ils sont sujets tributaires de l'émir du Zab; mais, soutenus par le souvenir de leur ancienne puissance, ils conservent leur fierté héréditaire, et, protégés par leurs bourgades, ils sont constamment en guerre avec leurs voisins. Le gouverneur du Zab a soin d'entretenir ces inimitiés dont il sait faire son profit en forçant chaque parti à payer l'impôt.

La famille des Amour est une de celles qui s'attachèrent à la tribu d'Athbedj. Autant que je puis le savoir, elle tire son origine d'Amr-Ibn-Abd-Menaf-Ibn-Hilal, et elle a pour sœur la famille de Corra-Ibn-Abd-Menaf. Les Amour ne peuvent être les descendants d'Amr-Ibn-Abi-Rebià-Ibn-Nahik-Ibn-Hilal, puisque nous ne trouvons aucun lien de parenté qui puisse les attacher aux Riah, aux Zoghba et aux Athbedj, tous descendants d'IbnAbi-Rebià, tandis que nous découvrons entr'eux et les autres branches de la tribu de Hilal, telles que les Beni-Corra, de certains rapports qui permettent de leur assigner pour ancêtre commun, soit Amr-Ibn-Abd-Menaf, soit Amr-Ibn-Roueiba-Ibn-AbdAllah-Ibn-Hilal, «< personnages connus, » dit Ibn-el-Kelbi 2.

1 Amour ou plutôt Omour est le pluriel du nom propre Amr.

2 Abou-'n-Nadr-Mohammed-Ibn-es-Saïb, surnommé-Ibn-el-Kelbi,

Les Amour forment deux branches, les Morra et les AbdAllah. Ils n'ont jamais exercé de commandement dans la tribu de Hilal, et tant par leur petit nombre que par le défaut d'union entre leurs chefs, ils n'ont pu se livrer aux habitudes de la vie nomade. Ils demeurent, les uns dans le plat pays, et les autres dans les montagnes. Leurs cavaliers sont peu nombreux. Le territoire qu'ils occupent s'étend depuis l'Auras, du côté de l'orient, jusqu'au Mont-Rached et au Mont-Keçal [ du • côté de l'occident]. Ils se tiennent ainsi dans le Désert et dans le Hodna, car leur faiblesse numérique les empêche de monter dans le Tell d'où ils seraient certainement repoussés par les troupes préposées à la garde des hauts plateaux. Aussi, ne les rencontre-t-on que dans les endroits stériles et aux environs du

Désert.

Les Beni-Corra, branche de la tribu des Amour, sont trèsnombreux, mais ils vivent dispersés dans les autres tribus et dans les villes.

La famille Abd-Allah-Ibn-Ali [ Ibn-Amr] exerce jusqu'à un certain point le commandement sur les Amour. Abd-Allah eut deux fils, Mohammed et Madi, dont chacun devint père d'une tribu. Mohammed eut aussi deux fils, Einan et Azîz, également pères de tribu; il en fut de même de Chokr et Farès, fils d'Einan.

Les Aulad-Mihya descendent de Chokr; Mihya étant fils de Saîd, fils de Sobeit, fils de Chokr. Une autre tribu qui tire son origine de Chokr, est celle des Aulad-Zekrîr-Ibn-Sabîh-Ibn-Chokr.

Les Aulad-Farès, les Aulad-Azîz et les Aulad-Madi, habitent le flanc du Mont-Auras qui regarde Biskera, métropole du Zab, et ils occupent aussi toute la région qui s'étend de là vers l'occident, jusqu'au territoire habité par les Ghomra 2. Ils ont beaucoup à souffrir de la part de leurs voisins et maîtres, les

célèbre généalogistę et interprète du Coran, mourut en l'an 146 de l'hégire (763-4 de J.-C.), à Coufa, sa ville natale. - (Voy. la traduction d'Ibn-Khallikan, vol. II, p. 27.)

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1 Ils ont même donné leur nom au Djebel-Rached, montagne qui s'appelle maintenant Djebel-Amour.

2 Cette région est maintenant occupée par les Aulad-Naïl.

Riah, et surtout des Aulad-Mohammed, branche des Douaouida, qui parcourent régulièrement leur territoire pour y faire acte d'autorité. Ils obéissent au seigneur du Zab, parce qu'il demeure près d'eux et que sa protection leur est utile; aussi, ne manquet-il jamais de requérir leurs services au besoin : tantôt, c'est pour escorter une caravane, tantôt, pour aider ses troupes à faire le siége de quelque ville de la province du Zab, et tantôt pour exécuter d'autres commissions.

Le droit de commander à toutes les branches des Amour, appartient surtout aux Aulad-Chokr. Cette famille se fixa dans le Mont-Rached [le Djebel-Amour]; mais elle se livra, plus tard, à des querelles intestines qui amenèrent l'expulsion des AuladZekrir par les Aulad-Mihya-Ibn-Said. La famille vaincue, alla s'établir dans le Mont-Keçal, à l'occident du Mont-Rached, et la guerre civile se maintint très-longtemps entre les deux partis.

Les chefs de la tribu de Zoghba s'étant ensuite partagé ce pays, les Aulad-Mihya, habitants du Mont-Rached, se trouvèrent placés sous l'autorité de la tribu de Soueid, branche des Zoghba. Upe confédération se forma entre ces deux peuples, pendant que les Aulad-Zekrir, habitants du Keçal, contractèrent une alliance avec leurs nouveaux maîtres, les Beni-Amer.

Les Noder, une des branches nomades de la tribu de Zoghba, s'immisçaient dans ces querelles, prêtant leur appui tantôt à l'un des partis, et tantôt à l'autre, comme nous le raconterons dans notre chapitre sur les Zoghba.

Un peu avant notre temps, les Aulad-Mihya eurent pour cheikh un nommé Amer-ben-bou-Yahya-Ibn-Mihya. Cet homme jouissait d'une haute réputation chez eux, s'étant jeté dans la dévotion, il fit le pèlerinage de la Mecque et rencontra en Egypte le principal cheikh des Soufis, Youçof-el-Kourani, et apprit de lui les doctrines de cette secte. Rentré au milieu de son peuple, Amer en convertit la plus grande partie aux opinions qu'il venait d'adopter. Il fit alors la guerre aux Noder, cette population nomade qui infestait le pays, et il ne leur donna aucun répit, jusqu'à ce qu'un certain jour, étant à la chasse, il tomba

Dans le texte arabe il faut lire Bád-el-Aiyam.

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