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quefois elles tombent, et laissent l'arbre dépouillé. L'encens, ou le benjoin, est une substance résineuse qui se trouve dans les rameaux de l'arbre (styrax benzoin). Il y en a plus dans le pays des musulmans que dans celui des infidèles.

THÈME 266e.

Du camphre).

Quant aux arbres qui donnent le camphre, ce sont des roseaux semblables à ceux de nos contrées; la seule différence est que, dans les premiers, la partie comprise entre deux nœuds, ou le tuyau, est plus longue et plus épaisse. Le camphre se trouve dans l'intérieur de chaque tuyau, et lorsque l'on rompt le roseau, on remarque dans la partie interne de tous les tuyaux, entre les nœuds, un tuyau pareil de camphre. Le secret étonnant en cela, c'est que le camphre ne se forme dans ces roseaux qu'après que l'on a immolé à leur pied quelque animal; si on ne le fait pas, il n'y a pas de camphre. Le meilleur, appelé dans le pays alhardalah (5), celui qui a atteint le plus haut degré de froid, et qui tue un homme à la dose d'un drachme, en congelant la respiration, est le camphre près du roseau duquel on a sacrifié un être humain. On peut remplacer la créature humaine par de jeunes éléphants.

THÈME 267e.

العود الهندى De Taloes indien

L'aloès de l'Inde (ig) est un arbre qui ressemble au chêne, si ce n'est que son écorce est mince; ses feuilles sont exactement comme celle du chêne, et il ne produit point de fruits. Son tronc n'atteint pas un grand développement, ses racines sont longues, étendues au loin, et c'est dans celles-ci que se trouve l'odeur ou le principe aromatique. Les rameaux et les feuilles de l'arbre n'ont pas d'arome. Dans le pays des musulmans, tous les arbres d'aloès sont considérés comme une propriété; mais dans le pays des infidèles, la plupart sont abandonnés. Ceux qui sont regardés chez eux comme une propriété particulière, ce sont les aloès qui croissent à Kakoulah (x), et qui donnent la meilleure qualité de bois d'aloès. Il en est ainsi pour ceux de Kamarah dont l'aloès est également d'une qualité supérieure; on le vend aux habitants de Sumatra (8) pour des étoffes. Il y a aussi une espèce d'aloès Kamary qui reçoit des empreintes, à la manière de la cire. Quant à la variété nommée athas (), l'on en coupe la racine, et on la cache sous terre plusieurs mois; elle conserve toutes ses qualités, et c'est une des meilleures sortes d'aloès.

,(القمارة)

(Extrait des Voyages d'Ibn Batoutah, tome IV, traduction de MM. Defrémery et Sanguinetti.)

THÈME 268e.

Les Végétaux.

Les végétaux tiennent le milieu entre les minéraux et les animaux. Au-dessus des minéraux assujettis à une cristallisation inerte absolue, ils ne sont pas aussi parfaits que les animaux, étant privés de la sensibilité et de la loco-mobilité, attributs distinctifs de ces derniers. Ils ont cependant quelques propriétés communes avec eux. La loi que s'est imposée l'auteur de la nature, a été de douer chaque être des facultés nécessaires au maintien de son existence, et à la conservation de son espèce, et de lui refuser les autres, qui ne pourraient que lui être à charge et nuisibles. Or, de quelle utilité seraient aux plantes la sensibilité et la loco-mobilité, si essentielles au contraire aux animaux?

THÈME 269e.

Les Végétaux (suite).

Mais, de quelle admiration ne devons-nous pas être transportés envers le Créateur, lorsque nous voyons la manière dont s'opère la germination! Une graine, un noyau, tombent-ils dans un terrain humide où ils puissent recevoir l'influence du soleil, bientôt ils se fendent; par la vertu d'une force particulière dont les a doués l'auteur de la nature, ils

attirent de la terre, des molécules terreuses imperceptibles, et de l'eau, des particules aqueuses d'une ténuité extrême; puis ces différentes substances élémentaires s'agglomérant et se combinant dans les germes au moyen d'autres forces qu'ils ont reçues. du Créateur, nous voyons la graine produire une plante parfaite, garnie de racines, et dont bientôt la tige se pare de feuilles et de fleurs; et de l'amande du noyau s'élever un arbre immense, affermi par de profondes racines, dont les branches couvertes de feuilles se chargent à l'envi de fleurs et de fruits.

THÈME 270e.
Le platane.

C'est un des arbres les plus grands, les plus élevés et les plus vivaces. Après un long espace de temps, il devient friable dans l'intérieur, et son tronc se change en une matière propre à servir d'amadou. Les scarabées fuient ses feuilles, et quelques oiseaux en placent dans leurs nids, pour en éloigner ces insectes, qu'elles font mourir. On fait cuire sa feuille, après l'avoir lavée, et on l'applique comme emplâtre, avec succès, pour prévenir les fluxions sur les yeux; son écorce, bouillie dans le vinaigre, est utile pour la brûlure et les maux de dents. Son fruit, que l'on appelle djouz alserr(), amalgamé avec de la graisse, est un bon spécifique contre la morsure des insectes.

THÈME 271e.

L'hirondelle.

Cet oiseau, sans cesse occupé à fuir les pays froids pour chercher ceux où règne la chaleur, semble suivre le printemps. Aux approches de l'été, l'hirondelle rassemble ses petits, et regagne avec eux le nid qu'elle avait laissé dans une contrée lointaine, et pas un seul ne manque à revenir vers son ancienne habitation. Leurs nids composés de terre et de poil mêlés ensemble, pour qu'ils se soutiennent mutuellement, acquièrent par ce mélange une solidité comparable à celle du lut nommé lutum sapientiae (x). Une chose digne d'admiration, c'est qu'après avoir construit une partie de leur nid, elles lui laissent le temps de sécher avant d'achever l'autre partie, parce que, si elles le terminaient du premier coup, il tomberait par son propre poids. Une hirondelle désire-t-elle de se construire un nid, toutes les autres lui prêtent leur secours; et lorsqu'il est achevé, elles apportent de l'eau dans leurs becs pour en aplanir l'intérieur, le lisser et en faire disparaître toutes les inégalités. Elles sont dans l'usage de placer des feuilles de rue (1) dans leur nid, afin d'en éloigner les serpents, les mouches et les cousins.

السداب (1)

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