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la conduite des affaires. Son influence personnelle n'a pas dépassé le cercle restreint de sa tribu d'origine. Il lui reste beaucoup à faire pour atteindre à la hauteur où Belkacem s'était placé et jouir de ses attributions.

Sans contrarier ostensiblement les efforts d'Abdallah sur ses tribus, le moment me semble venu de tenter dans son commandement, l'introduction plus directe de notre autorité.

Il s'agit, en un mot, de substituer avec prudence et réserve, au système qui, jusqu'ici, consistait à soutenir l'autorité d'un grand chef, la politique plus féconde qui tend à rapprocher davantage de nous les indigènes, à nous faire pénétrer dans les détails de l'administration intérieure des tribus, à faire comprendre à tous et les intentions dont nous sommes animés par rapport aux populations et les avantages d'un contact plus immédiat avec nous.

THÈME 219e.
(Lettre.)

Thème donné aux candidats à la Prime de 1ère classe (session de 1887).

Le Gouverneur Général de l'Algérie à Si Mohammưa bên Marabout de Kerzaz, Maroc.

....

(Après les saluts d'usage).

J'ai reçu la lettre par laquelle vous me demandez d'autoriser la rentrée en Algérie, avec grâce pleine

et entière, du nommé Djelloul ben Ahmed, des Oulad Naïl, qui est venu se placer sous votre protection, après s'être évadé d'une de nos prisons où il était détenu.

Malgré le vif désir que j'ai de vous être agréable, il n'est pas en mon pouvoir de donner satisfaction au voeu que vous exprimez. Djelloul ben Ahmed, en participant à l'attaque d'une caravane, a commis un crime pour lequel il a dû être déféré à la justice française; il s'est échappé avant d'avoir comparu devant elle et a été condamné par contumace. Aucune autorité de notre pays ne peut modifier ce verdict.

Si Djelloul, repentant de sa faute, vient se remettre entre nos mains, il sera traduit devant le tribunal compétent qui, alors, prononcera sur son sort d'une manière définitive, après avoir entendu ce qu'il peut avoir à dire pour sa défense.

Telle est notre loi et, quelle que soit mon amitié pour vous, je ne saurais aller contre ce qu'elleordonne.

THÈME 220e.
(Lettre.)

Thème donné aux candidats à la Prime de 1ère classe (session de 1888).

Le Gouverneur Général de l'Algérie au Ministre des Affaires Étrangères.

M. le Consul Général de France à Tunis, a bien voulu me donner communication des instructions,

dont copie ci-jointe, préparées par le premier Ministre de Son Altesse le Bey, au sujet des Algériens installés dans la Régence.

Je les considère comme susceptibles, en principe, de produire de bons résultats en régularisant la situation de nos nationaux; mais le détail des clauses qu'elles comportent me paraît de nature à soulever quelques objections.

La faculté donnée à tout Algérien passant en Tunisie d'opter immédiatement pour la nationalité tunisienne, par une simple déclaration, me semble une naturalisation par trop exempte de toute formalité. C'est pour ainsi dire offrir une prime à nos nationaux émigrant sans autorisation, à nos malfaiteurs contumaces, que de leur faire savoir qu'aussitôt la frontière passée et au moyen de quelques lignes d'écriture, ils se trouveront à l'abri de toute revendication, de toute demande d'extradition de notre part.

Le pays qui négligerait certaines précautions, en ouvrant à deux battants les portes de la naturalisation aux étrangers, risquerait, à juste titre, de passer pour un lieu d'asile mis à la libre disposition des vagabonds et des criminels des contrées limitrophes.

Tout en admettant, comme mesure d'ordre, l'inscription immédiate des arrivants sur un registre, je demanderai donc que celle-ci ne leur conférât pas, de prime abord, une nouvelle nationalité et que, tout en les mettant, suivant leur option, sous la juridiction tunisienne ou sous la juridiction française, elle réservât leur naturalisation définitive, qui ne pourrait être

obtenue qu'après un temps plus ou moins long de résidence.

THÈME 221e. 1)
(Lettre.)

Lettre adressée à M. le Général commandant la subaivision de Sétif par Chérif ben Akhlouf, Cheikh de la tribu des Khelidja et Khalifa du Caïd du Bou Sellam.

(Après les compliments d'usage.)

J'ai reçu votre lettre en date du 19 du mois courant, portant le numéro 1256, dans laquelle vous me donnez l'ordre de vous adresser, dès la réception de votre lettre et sous l'escorte du spahis, le nommé el-Arbi Ahaddad, domicilié près de Sidi Yahya.

J'ai l'honneur de vous informer qu'au reçu de votre ordre, j'ai écrit au cheikh de la fraction des Friha d'amener le dit individu, parce qu'il habite sur le territoire de sa tribu. Le cheikh me l'a adressé sous la conduite d'un de ses administrés, nommé Lahlou Akrour; mais, en route, le prisonnier s'est échappé. Déjà hier matin, avant l'arrivée de votre lettre, el-Arbi avait déménagé sa tente et l'avait envoyée sur le territoire des Beni Amoûch. Il était resté seul de sa personne dans la fraction des Friha au

(1) Voyez mon Manuel Algérien, page 161 (Lettre n°. 3).

moment où le cheikh l'avait fait arrêter. Il est actuellement chez les Beni-Amoûch, car il est originaire de cette tribu.

Tels sont les faits dont j'ai à vous rendre compte. (Formule de salutations.)

Signé: Chérif ben Akhlouf.

(Traduit de l'arabe par l'auteur de ce livre.)

THÈME 222e.

(Lettre.)

Louange à Dieu seul.

Si Ali ben Mohammed, serviteur de l'empereur du Maroc, Gouverneur d'Oudjda, à M. le Gouverneur Général de l'Algérie.

(Après les compliments d'usage.)

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Nous avons reçu de votre Seigneurie la lettre dans laquelle vous voulez bien appeler la protection divine sur la province confiée à notre administration. M. le général commandant la province d'Oran, a dû porter à votre connaissance certains faits que votre sincère amitié pour nous vous aura fait apprécier avec satisfaction. Il vous aura sans doute informé du désir que nous avons manifesté de continuer et de resserrer les bonnes relations qui existent entre les deux Empires, en assurant la tranquillité des tribus et la sécurité des frontières, adoptant en cela

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