Images de page
PDF
ePub

THÈME 214e.

(Lettre.)

Thème donné aux candidats à la Prime de 2e classe (session de 1888).

Le Ministre des Affaires Étrangères au Gouverneur Général de l'Algérie.

Je vous ai fait connaître, en temps utile, les instructions que j'avais adressées à notre Agent à Tunis, pour lui expliquer les motifs de notre attitude à l'égard de la tribu des Oulad Aziz, réfugiée sur le territoire algérien. Je le chargeais, notamment, de faire ressortir, auprès du Gouvernement du Bey, les considérations qui nous avaient portés à n'accueillir qu'avec des réserves les suggestions du Général Khired-Din, et à nous maintenir dans une ligne de conduite plus conforme aux précédents et aux principes qui nous dirigent.

Le Général Khir-ed-Din a compris sur le champ la justesse des considérations qui nous avaient guidés en cette circonstance et n'a pas fait difficulté de reconnaître que sa démarche lui avait été plutôt inspirée par une première vue de l'affaire que par une appréciation réfléchie des droits et des devoirs réciproques. Nous avons donc lieu de regarder cet incident comme terminé.

En ce qui concerne la violation de territoire dont vous m'avez entretenu, vous savez que le Gouvernement tunisien s'est montré disposé à en punir sé

vèrement les auteurs. L'infraction dont nous avons à nous plaindre n'aurait, d'ailleurs, aucune portée dont nous ayons à nous préoccuper et elle aurait été toutà-fait involontaire de la part des vingt-cinq cavaliers tunisiens qui s'en sont rendus coupables dans l'ardeur de la lutte.

THÈME 215e.

Thème donné par l'École supérieure des Lettres d'Alger (session de Juin 1889).

(Diplôme de langue arabe.)

Le rossignol et la fourmi.

Les amours du rossignol et de la rose sont célébrés par la plupart des poètes orientaux, notamment par Saadi dans une fable intitulée: « Le rossignol et la fourmi»; et dont voici le commencement traduit en français:

Parmi les divers arbustes qui ornaient un jardin frais et délicieux, un rossignol adopta un rosier dont les fleurs faisaient tous ses amours. Au pied de ce même buisson une fourmi avait établi sa petite demeure, qu'elle prenait soin d'approvisionner pour les jours de disette. Cependant le rossignol ne faisait que voltiger jour et nuit dans tous les angles du bosquet, qui retentissait sans cesse des plus douces chansons. La fourmi ne laissait pas un instant perdu pour

le travail; tandis que ce chantre mélodieux, énivré par ses propres accords, voyait le temps s'écouler avec la plus grande insouciance. Amant passionné, il contait en secret ses amours à la rose; mais le vent du matin les trahit; et la fourmi, instruite et témoin des agaceries du rossignol et des caresses de la rose: «Pauvres fous », se dit-elle; «nous verrons, dans un autre temps, quel fruit ils doivent retirer de tout ce vain badinage, alors qu'il n'y aura plus de rose à cajoler ni de riante verdure où prendre ses ébats ».

THÈME 216e.

Thème donné par l'Ecole supérieure des Lettres d'Alger.. (Diplôme de langue arabe.)

Lorsque le Prophète se présenta devant l'assemblée des Benou Thakif, habitants du Taïf, pour y soutenir la vérité de sa mission, l'un d'eux lui dit: «Dieu n'a-t-il donc pas trouvé d'autre envoyé que toi»? Et un autre ajouta: «Certes, je ne veux jamais discourir avec toi: car si tu es l'envoyé de Dieu, tu es un trop grand personnage pour que je réplique à tes discours: si tu mens contre Dieu, il ne me convient pas de t'adresser la parole ». A ces mots, le Prophète se leva pour s'éloigner, désespérant de la conversion des Benou Thakif, mais ils ameutèrent contre lui les jeunes turbulents et les esclaves qui le

poursuivirent d'injures et de cris, au point que ces rassemblements l'obligèrent à se réfugier dans un enclos. Alors tous ces insensés le quittèrent et il s'écria: «O mon Dieu, c'est à toi que je me plains de ma faiblesse, de mon manque de ressources et du mépris où je suis tombé parmi les hommes. O toi le plus miséricordieux des miséricordieux; toi, le maître des faibles, tu es mon Seigneur; à quel autre que toi pourrais-tu vouloir que je m'adressasse ?>

THÈME 217e.
(Lettre.)

Thème donné aux candidats à la Prime de 1ère classe (session de 1885).

L'Administrateur de Ténès au Caïd des Beni Merzoug.

M. X....., boucher à Ténès, m'informe que, s'étant transporté, le 30 octobre dernier au marché de votre tribu pour y faire des achats de bestiaux, il y a vu un indigène prêchant ouvertement la guerre sainte et le mépris des Français. M. X...., qui parle couramment l'arabe, n'a pu se méprendre sur la nature des propos tenus par cet agitateur, et j'ai tout lieu de croire qu'il m'a dit la vérité. Des renseignements pris par ce négociant auprès de divers indigènes, il résulte que cet homme n'est autre que le nommé Sid Abd el-Kader ben Châa, des Beni Ourâgh, condamné, en 1872, par le Conseil de guerre d'Al

ger, à cinq ans d'emprisonnement, pour avoir pris part à l'insurrection des Beni Menacer. Ce même individu avait déjà été condamné à deux ans de prison, par la Cour d'assises d'Algér, pour coups et blessures volontaires sur la personne d'un de ses cousins, avec lequel il s'était pris de querelle à propos d'un lot de terrain dont ils revendiquaient tous les deux la propriété.

Faites arrêter immédiatement Ben Châa et saisissez tous les papiers que vous trouverez dans sa tente ou sur lui.

Fait à la date du 23 Octobre 1885, correspondant au 15 Moharram 1303 de l'hégire.

THÈME 218e.
(Lettre.)

Thème donné aux candidats à la Prime de 1ère classe (session de 1886).

Monsieur l'Administrateur,

Je vous ai déjà donné des instructions sur la direction que le voulais voir prendre à notre politique. Afin d'en laisser une trace durable, je vais vous répéter ici quelles sont mes intentions à cet égard.

....

La mort violente de Belkacem ben nous prive du concours et des lumières d'un chef habile. Son frère Abdallah, renommé comme guerrier, n'a pas le même degré de finesse et la même intelligence de

« PrécédentContinuer »