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sait faire ces travaux. Yahya adressant ensuite la parole à son fils Djafar, lui dit: ««Voilà bien une maison et des domestiques; mais avec quoi fournira t-il à leur entretien ? >>>>>

THÈME 149e.

Générosité de Yahya, fils de Khaled, vizir de Raschid

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(suite.)

«<«Je lui ai donné»», «répondit Djafar», ««une telle ferme avec toutes ses dépendances, et je lui en passerai contrat>>>>>. «<«<Fort bien»>», «dit le vizir en se retournant vers Fadhl, son autre fils»; ««mais jusqu'à ce qu'il ait reçu quelque revenu (5) de ces terres, où trouvera-t-il de quoi fournir à sa dépense?»» — «« Je lui dois) dix mille pièces d'or»», «répondit Fadhl», «<«<et je les ferai porter chez lui»». — ««Dépêchez-vous l'un et l'autre»», «reprit Yahya», ««de satisfaire aux engagements que vous avez contractés envers lui»>». «Djafar me fit effectivement une donation de la ferme, et Fadhl fit porter chez moi la somme qu'il m'avait promise; en sorte que je me trouvai tout d'un coup riche, et dans une grande aisance».

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THÈME 150e.

Générosité de Yahya, fils de Khaled, vizir de Raschid (suite.)

«Je gagnai dans la suite, avec ces premiers fonds, de grandes richesses dont je jouis encore aujourd'hui. Aussi, prince des Croyants, je n'ai manqué, Dieu le sait, aucune occasion de chanter leurs louanges et de faire des vœux pour eux, afin de satisfaire à ce que je dois a leur générosité; mais jamais je ne pourrai m'en acquitter entièrement. Si tu veux me faire mourir pour cela, fais ce qu'il te plaira».

Raschid, attendri, le laissa aller, et rendit à chacun la liberté de pleurer sur la fin tragique des fils de

(برمك) Barmek

(Extrait de Fakhr-eddin Razi, traduction de Sylvestre de Sacy.)

THÈME 151e.

Le Lac Fétide (Mer Morte) (l). Ce lac repousse ce qu'on y jette, et ne renferme ni poisson, ni aucun être vivant, comme l'ont remarqué l'auteur de la Logique (läbidi ualo) et d'autres philosophes qui ont vécu avant ou après Aristote bbw). Le Jourdain () verse dans ce lac les eaux du lac de Tibériade (b); ce dernier sort du lac Keferla et el-Karoun? (,), aux environs de Damas. Arrivé au lac Fétide, le

Jourdain le traverse jusqu'à la moitié, sans mélanger ses eaux avec celles du lac, dans le centre duquel il s'engouffre. On ne s'explique pas comment un fleuve aussi considérable que le Jourdain n'influe pas sur la crue ou la diminution des eaux du lac.

THÈME 152e.

Le Lac Fétide (suite.)

D'ailleurs, on a fait relativement au lac Fétide de longs récits que nous avons reproduits dans nos An

et dans l'Histoire اخبار الزمان nales historiques Nous y avons parlé aussi الكتاب الاوسط) moyenne

des pierres qu'on retire de ce lac, et qui ont deux formes analogues à celle du melon. Ces pierres, con

الحجر اليهودى) nues sous le nom de pierres de Jude

ont été décrites par les philosophes, et sont employées en médecine contre les calculs urinaires. On les divise en deux espèces; les mâles et les femelles; les premières sont employées pour le traitement des hommes et les autres pour celui des femmes. On extrait également de ce lac le bitume nommé el-homar

.(חמר sUI)

THÈME 153e.

Le Lac Fetide (suite.)

Il n'y a pas, dit-on, dans le monde d'autre lac qui ne renferme ni poissons, ni, en général, aucun

être vivant, excepté celui dont nous parlons, et un autre lac sur lequel j'ai navigué dans l'Aderbaïdjan (); il est situé entre les villes d'Ourmiah (,) et de Meragah (x), et reçoit dans le pays le nom de Keboudan (). Plusieurs auteurs anciens ont expliqué les causes de cette absence complète d'êtres animés dans le lac Fétide; mais, bien qu'ils n'aient fait aucune mention de celui de Keboudan, il est permis de conclure, par analogie, que ce phénomène est déterminé par les mêmes causes dans les deux lacs.

THÈME 154e.

( غدير من الذهب ) I Etang des barres for

Nous devons expliquer ce que signifie l'étang des barres d'or. Le palais du Maharadja () domine un petit étang, qui communique avec le principal golfe du Zabedj (); le flux amène l'eau de mer dans ce golfe, et le reflux en enlève l'eau douce. Tous les matins le trésorier du roi arrive porteur d'une barre d'or fondu pesant un certain nombre de livres, dont je ne puis évaluer le poids exact, et la jette dans l'étang en présence du roi. A l'heure du flux () l'eau monte et recouvre cette barre avec celles qui y sont déjà déposées; mais la marée basse () les laisse à découvert, et elles brillent aux rayons du soleil, sous les yeux du roi, qui est assis dans sa salle d'audience, située au-dessus de cet étang.

THÈME 155e.

L'Étang des barres dor (suite.)

On continue ainsi, pendant toute la durée de son règne, à jeter chaque jour une barre d'or, et personne n'ose y toucher; mais à la mort du roi, son successeur fait retirer tous ces lingots, sans en laisser un seul. On les compte, on les fond, et on les distribue aux membres de la famille royale, tant aux hommes qu'aux femmes et aux enfants, aux officiers et aux serviteurs, en observant le rang et les prérogatives de chaque classe. Le surplus est distribué aux pauvres et aux infirmes. Le nombre et le poids de ces barres sont inscrits dans un registre, et l'on dit que tel roi a vécu tant d'années, et qu'il a laissé dans l'étang royal tant de barres d'or, pour être distribuées après sa mort entre ses sujets. C'est une gloire, à leurs yeux, d'avoir régné longtemps et d'avoir laissé un grand nombre de ces barres.

THÈME 156e.

(الأوال) La Baleine

On rencontre dans la mer de Zendj (1) le poisson nommé el-owal (baleine), qui atteint quelquefois une longueur de quatre à cinq cents coudées omari, mesure usitée dans le pays; mais sa longueur ordinaire est de cent coudées. Souvent, par les temps de calme, il sort hors de l'eau l'extrémité de ses

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