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dirons que la Société archéologique de Constantine ne veut changer ni son titre ni son but, et qu'elle persévérera, même sans encouragements, dans ce que M. le Rapporteur veut bien appeler l'innocente démangeaison d'écrire pour l'instruction et l'agrément d'une société d'amis choisis et bienveillants; et nous voulons le prouver.

Déjà, nous avons des matériaux pour notre quatorziėme volume, qui, nous osons le croire, ne sera pas plus dénué d'intérêt que les précédents. -Au nombre des pièces qui y figureront, nous pouvons dès à présent citer : 1o l'Histoire de Gigelli, ville qui fut la première station de la puissance turque en Algérie, et dont les Français furent durant quelque temps les maîtres; ce sera la continuation du grand ouvrage de M. L. Ch. Féraud; 2o une Notice sur les anciennes rues de Constantine, que la pioche fait disparaître l'une après l'autre pour transformer la vieille cité musulmane en ville française, par M. Oppetit: c'est de l'actualité.

Est-ce tout? Non. Il nous reste à exprimer, à notre tour, quels regrets profonds nous a fait éprouver la mort. prématurée de M. Berbrugger, le doyen des savants de la Colonie. Dans la Revue africaine, M. Cherbonneau, son ami, a retracé en détail la vie du fondateur de ce journal et de la Société historique algérienne; que pourrions-nous ajouter? Rien. M. Cherbonneau a parlé au nom de tous; il a peint tout ce que nous avons ressenti.

Une autre perte a été également sensible, surtout aux arabisants: c'est celle de M. Bresnier, professeur à la chaire arabe d'Alger, auteur de plusieurs ouvrages trèsestimés et nécessaires à l'étude de la langue arabe. Enlevé presque en même temps que M. Berbrugger à ses

élèves, à ses nombreux amis, M. Bresnier a été, dans la Revue africaine, l'objet d'un article nécrologique de M. Cherbonneau.

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P.-S. Au moment où nous venons de terminer cet avant-propos, nous lisons, dans le Moniteur de l'Algérie du 25 décembre 1869, sous la rubrique Échos de Paris, un paragraphe où il est dit que l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres a eu à élire un correspondant, en remplacement de M. Berbrugger, décédé, et qu'au nombre des postulants se trouvait le savant M. Cherbonneau, qui a dirigé avec tant d'éclat la Revue archéologique de Constantine. »

Sans doute, M. Cherbonneau, par la multiplicité des Mémoires qu'il a rédigés pour notre Revue, a tenu une large place parmi nos épigraphistes. Néanmoins, et pour rendre hommage à la vérité, nous devons faire connaître à l'auteur anonyme de l'article du Moniteur de l'Algérie, qui l'ignore probablement, que la Société n'a jamais délégué à un directeur la publication de ses œuvres. Le choix des travaux qui lui sont remis a toujours été, et est encore à présent, fait par une commission de trois membres renouvelée annuellement. M. Cherbonneau a fait partie de cette commission durant son séjour à Constantine; mais il n'a jamais disposé que de sa voix pour l'admission dans le Recueil ou pour le rejet des Mémoires présentés : autrement, la Commission aurait été annihilée et inutile.

Nous pourrions peut-être ajouter que si M. Cherbonneau a eu parfois quelque influence sur les verdicts rendus, il n'en a profité que pour faire prédominer presque exclusivement ses articles archéologiques Depuis son départ, notre cadre s'est élargi; notre Recueil a inséré tous les

travaux intéressant l'Algérie: histoire, ethnographie, études de mœurs, etc.; et c'est depuis lors surtout que nos relations avec les Sociétés savantes d'Europe se sont le plus étendues.

Il serait désirable que le Moniteur de l'Algérie voulût bien reconnaitre l'erreur dans laquelle il est involontairement tombé, en donnant place à cette rectification.

LISTE ALPHABÉTIQUE

DES MEMBRES TITULAIRES

1869

MM. ARNOLET, imprimeur-libraire, à Constantine.
BATTANDIER, maire de Constantine.

BORGET, receveur des domaines, à Souq-Ahras.
CAHEN, grand rabbin, à Constantine.
CHALLAMEL (A.), libraire-éditeur, à Paris.
COSTA, antiquaire.

CHAMBIGE, notaire.

DE LAS CASES (Mgr), évêque de Constantine. FAIDHERBE, C., général commandant la subdivision de Bône.

FÉRAUD (L.-C), interprète militaire de 1re classe,
correspondant du ministère de l'instruction publi-
que pour les travaux historiques.

FERRIE (l'abbé), curé de Bréa, province d'Oran.
GILLOTTE, avocat-défenseur, à Constantine.

JOFFRE, juge, à Constantine.

LAGRENÉE, 0., lieut.-colonel, commandant du génie à Constantine.

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