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avoir ce point stratégique, nommé Tiklat de nos jours.

Mais la Société serait coupable d'ingratitude, si, à propos des découvertes de l'espèce, elle ne rendait pas justice au zèle et à l'intelligence de M. Costa, un de ses membres, qui s'est donné la mission de surveiller toutes les fouilles qui se font à Constantine et aux environs, et de prendre lui-même un soin minutieux des antiquités qu'on y découvre. La Société l'en remercie.

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La précieuse traduction du Kitab-el-Adouani, dont M. Ch. Féraud a bien voulu enrichir notre volume de l'an dernier, a donné lieu à une lettre sur le fleuve sabbatique par M. Oppetit. Elle clôt notre publication.

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Après cette analyse sommaire des matières contenues dans notre treizième volume, il nous reste à dire que nos relations avec les Sociétés savantes d'Europe augmentent toujours; que nos publications sont de plus en plus recherchées, même par ceux qui ne s'occupent pas des sciences, et que des échanges nous ont été proposés. Ce nous est une douce chose de voir estimer nos travaux ainsi que le fait, par exemple, le dernier compte-rendu du Comité des Sociétés savantes de France, compte-rendu que nous croyons devoir transcrire ici :

« Vous me permettrez de ne pas séparer la Revue africaine de la Société archéologique de Constantine. Seulement, j'aurai moins à dire sur celle-ci, où le caractère. spécial que son titre annonce est encore plus prononcé que dans la première. Du reste, en inaugurant une nouvelle série avec son onzième volume, elle annonce que, ses ressources s'étant accrues, elle s'efforcera de donner

à ses Mémoires et Notices une plus grande variété, et que, dans ce but, elle y fera place aux documents intéressant l'histoire et la linguistique des races et des choses du pays.

› L'un des premiers travaux de ce genre qui se présente à nous est celui de M. Tauxier, sous-lieutenant au 74e de ligne, sur la détermination et le sens de plusieurs mols de l'ancienne langue numide. Pour découvrir de quelle langue sémitique cet idiome se rapproche le plus, M. Tauxier se propose d'étudier la composition des noms de villes et de peuplades d'Afrique conservés par les géographes, les itinéraires et les procès-verbaux des conciles, de déterminer les radicaux de ces noms, et de les comparer aux mots des dictionnaires chaldaïques, hébreux, hymiarites, éthiopiens, arabes, touaregs et kabiles, afin d'en retrouver la signification. Cette étude, dit-il, exige malheureusement une réunion de documents telle, qu'on ne peut la trouver que dans les bibliothèques des grandes villes. Venant d'Afrique, en garnison au camp de Châlons, je suis obligé de différer mes recherches; j'ai pensé cependant que vous voudrez bien accueillir, comme spécimen des découvertes que l'on peut faire dans cette voie, les minces résultats que j'ai pu obtenir jusqu'ici. » Nous avons cité ce passage, parce que, en même temps qu'il fait honneur à M. Tauxier, il montre bien ce que méritent de respect et d'indulgence ces modestes et laborieux collaborateurs obligés, comme lui, de se partager entre leurs devoirs professionnels et leurs études de prédilection.

> M. Ab. Cahen, rabbin consistorial de la province de Constantine, dans sa Lettre sur les Juifs de l'Algérie et de Tuggurt, explique les causes de la haine que ses coréligionnaires montrèrent contre les Espagnols, lors de l'expé

dition du comte O'Reilly, en 1775. Descendant, pour la plupart, des Israélites chassés d'Espagne à la fin du XIVe siècle, persécutés par les Espagnols à Oran, à Bougie, à Tunis, ils n'avaient guère plus à se louer de la civilisation chrétienne que de la barbarie musulmane. Aussi, célébrent-ils encore aujourd'hui, les 9 et 10 juillet, un anniversaire institué par eux à la suite des expéditions malheureuses de 1542 et de 1775. M. Cahen, poursuivant ces études, dont il élargit le cadre, nous présente, dans le volume suivant et sous ce titre : les Juifs dans l'Afrique septentrionale, un mémoire étendu où il établit l'origine des Israélites du pays, parle du rôle qu'ils ont joué et traite de leurs mœurs et coutumes.

› L'histoire de Constantine sous la domination turque, par M. Vayssettes, 1517-1837, est l'achèvement d'une ébauche que nous avons eu l'occasion de signaler précédemment dans la Revue africaine. Ce qui a été publié alors n'embrassait qu'une période de trois quarts de siècle environ, tandis que le travail entier sera l'histoire de plus de trois siècles. La première partie, insérée dans le onzième volume du Recueil des Mémoires de Constantine, contient l'historique de 1514 à 1648, outre des considérations générales sur l'organisation gouvernementale des Turcs.

> La notice de M. Féraud sur le Palais de Constantine est à la fois une étude archéologique et une page d'histoire moderne. On y lit de curieux détails sur l'architecture arabe et sur le dernier bey de Constantine, El-Hadj-Ahmed, ses femmes, ses cruautés, ses exactions. Dans l'auteur de cet article, secrétaire de la Société archéologique, nous aimons à retrouver un nom plusieurs fois signalé par nous,

celui d'un des plus laborieux collaborateurs des deux sociétés savantes algériennes, dont les travaux lui ont valu récemment le titre honorable et bien mérité de correspondant du ministère de l'instruction publique. Malheureusement, cette Société de Constantine a perdu, en M. de Contencin, colonel du génie, maire de la ville, un excellent président, dont M. de Toustain du Manoir, préfet du département, a retracé l'honorable carrière dans le discours prononcé lors de ses obsèques, le 11 avril 1867. C'était un modèle accompli de ces existences noblement partagées entre la plume et l'épée, telles que notre colonie d'Afrique nous en a déjà offert un si grand nombre d'exemples à tous les degrés de la hiérarchie.

‹ Si nous avions besoin de justifier l'étendue donnée par nous à cette double analyse, nous vous rappellerions que, de toutes les sociétés savantes sur lesquelles s'étend la sollicitude du Comité, il n'en est pas qui aient plus besoin d'encouragements que ces foyers lointains de science et d'études, où les moindres marques d'attention de votre part sont attendues avec empressement, accueillies avec reconnaissance. Ainsi, le Recueil de la Société de Constantine, dans l'avant-propos de son dixième volume, n'a pas manqué de rappeler le compte-rendu bienveillant que notre collègue, M. de Maslatrie, lui avait précédemment consacré. »

Qu'il nous soit permis d'exprimer ici notre gratitude å MM. les Membres du Comité, et particulièrement à leur rapporteur, pour la bienveillance qu'ils nous témoignent. Cette bienveillance est, pour nous, un puissant motif d'en

couragement: nous nous efforcerons de la mériter de plus en plus.

Nous ne pouvons en dire autant du rapport fait à la suite du concours ouvert dans le ressort académique d'Alger, pour les ouvrages ou mémoires d'histoire, d'archéologie ou de science.

Nous avions cru que les travaux publiés dans notre Recueil avaient un certain intérêt historique ou archéologique; mais M. le Rapporteur a voulu nous détromper et nous faire comprendre que les membres des sociétés savantes, sollicités exclusivement jusqu'à ce jour dans » leurs études par le goût des choses et de l'esprit, l'a» mour désintéressé de la vérité, l'honnête pensée d'occu» per honorablement leurs loisirs, et aussi par je ne sais » quelle innocente démangeaison d'écrire pour l'instruc

tion et l'agrément d'une société d'amis choisis et bienveillants, nos meilleurs collègues des sociétés savantes › se croyant bon gré mal gré appelés sur un plus grand théâtre, comprendront aussi que leurs devoirs ne sont plus les mêmes, et qu'ils auront désormais, au moins sui» vant l'occasion, à s'imposer des règles sévères pour le » choix des sujets, la composition de leurs œuvres et les > expressions de leurs pensées. »

Ces compliments peu flatteurs à notre adresse, ne sont sans doute exprimés que pour atténuer le résultat du concours, ou bien cette leçon donnée par le Rapporteur doit-elle signifier autre chose, à savoir

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que, dorénavant, nous devons abandonner l'archéologie et l'histoire pour ne nous occuper que de chansons kabiles modernes ? Si nous avons compris la pensée du Rapporteur, nous lui

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