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marcher contre lui avec une partie de ses contingents. Le fils de ce kaïd et quinze de ses cavaliers tombèrent dans une embuscade et furent massacrés.

Le bey se mit alors lui-même en campagne à la poursuite des Hanencha. Secondé par Younès, cheïkh de la montagne du Dir, il fit éprouver de grandes pertes aux Hanencha, et tua leur cheïkh dont la tête fut rapportée par les Zemoul.

Les Tunisiens menaçant d'envahir le territoire de la province de Constantine, Ingliz Bey campa sur la frontière avec les Zemoul, et y séjourna pendant trois mois d'hiver. La paix étant faite, les Zemoul reprirent leurs quartiers habituels.

1804. Osman Bey. Expédition dans le Hodna de Msila. Pendant l'absence du bey et de sa colonne, le cherif Bou Dali bel-Harche vint attaquer Constantine à la tête d'une nuée de Kabiles. Osman Bey se mit à la poursuite du cherif. La colonne turque fut presque détruite en entier près de l'oued Zouhr. Le bey Osman et trente cavaliers de la zmala furent tués.

1805. Abd Allah Bey marcha contre les Kabiles du Zouar'a et les soumit après plusieurs combats dans lesquels se distinguèrent les cavaliers Zemoul.

Expédition dans l'Aurès occidental; le bey s'empara d'un des principaux villages et le brûla, mais il perdit dix cavaliers tués dans l'action.

Expédition contre les Nememcha révoltés. On les força à se soumettre.

1807. — Hassen Bey, fils de Salah Bey. Les Tunisiens vinrent attaquer Constantine; on les poursuivit jusqu'à l'oued Serrat.

1808.

Ali Bey. Lors de la révolte suscitée contre le bey par Ahmed chaouch, les Zemoul combattirent auprès de la mosquée de Souk el-R'zel, à Constantine, pour défendre le bey. Le kaïd zmala, Amar ben Cherif, fut blessé, et cinq cavaliers zemoul furent tués dans cette bagarre, en voulant défendre Ali Bey, qui fut pris et mis à mort. 1808. L'usurpateur, Ahmed Chaouch, se mit en marche vers Alger, dont il avait le projet de s'emparer. Arrivé à l'oued Zaouch, il fut attaqué par les Zemoul, dont le chef, Si Amar ben Cherif, avait reçu du Pacha l'ordre d'arrêter l'usurpateur. Quatorze cavaliers zemoul furent tués; mais Ahmed Chaouch fut obligé de rétrogader vers Constantine, où il fut saisi et décapité par la garnison turque.

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1809. Ahmed Tobbal Bey, en arrivant au pouvoir, voulut faire périr le kaïd zmala, Si Amar ben Cherif, et le cheïkh el-Arab Si el-Arbi bel-Guidoum. Ils s'éloignérent tous les deux, Si Amar emmenant avec lui une partie des Zemoul et se retirant dans les montagnes de l'Aurès, où ils se déclarèrent en révolte contre le bey, qui les accusa, injustement, d'avoir favorisé l'usurpation d'Ahmed Chaouch,

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1811. Nâman Bey remplaça Ahmed Tobbal. Le kaïd zmala Si Amar et le cheïkh el-Arab Bel-Guidoum furent rappelés à Constantine. Si Amar fut nommé bach-siar et son fils, Ahmed, kaïd zmala. Les cavaliers Zemoul accompagnèrent le bey dans son expédition contre les habitants du Mestaoua révoltés.

Expédition contre le Kef, où les Zemoul perdirent plusieurs cavaliers.

Expédition du côté de Msila et du Hodna.

1818. Tchaker Bey. Expédition contre les habitants du Mestaoua, dont on brûla les villages; leur chef, le cheikh el-Bey ben bou Aziz, est tué. Cette campagne dura quatre mois ; le Mestaoua, ayant perdu son kaïd, se soumit.

1820. — Ahmed Bey el-Mamelouk. Les Zemoul accompagnèrent ce bey dans ses expéditions contre l'Aurès, le Bellezma et le Souf, pour la perception des impôts.

1825.-El-hadj Ahmed bey; des coups de fusil furent échangés entre les Zemoul et les Segnia leurs voisins; plusieurs hommes furent tués de part et d'autre. Le bey se rendit aux Segnïa et leur fit beaucoup de mal avec l'aide des Zemoul.

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1830. Expédition à Alger, contre les Français débarqués à Sidi-Ferruch.

Les Zemoul accompagnèrent le bey contre les tribus des Oulad Abd en-Nour et des Telarma, révoltées après la prise d'Alger.

1837. Domination française. Après la prise de Constantine, Si Ali ben Ba Ahmed, qui prétend descendre des Kermiche ben Selama, fut nommé kaïd des Zemoul par le maréchal Valée. L'armée manquait de vivres; on ne savait comment se procurer des bestiaux, les tribus s'étant repliées au loin. Le nouveau kaïd alla battre la campagne et rentra en ville, onze jours après, ramenant 800 têtes de bétail.

A la fin de 1837, le général Bernelle, qui avait été laissé à Constantine par le maréchal Valée, apprit qu'ElHadj Amed Bey avait réuni ses forces à Oum el-Asnam; il ordonna au kaïd Ali de marcher contre lui à la tête des Zemoul et des Segnïa. Le bey prit la fuite à leur approche.

En janvier 1838, le général Négrier fut nommé au commandement de Constantine. Dans l'espace de quatre mois, il entreprit cinq expéditions dans le pays environnant; les cavaliers des Zemoul l'accompagnèrent. La dernière expédition eut pour théâtre le territoire de Philippeville, possédé par les Kabiles. Ces montagnards étaient peu connus alors, et on ne se rendait point compte de leurs forces ni de leur audace opiniâtre. Battus au Fedj-Guendoul (le Kantour de nos rouliers) et près d'El-Harrouch, ils offrirent un nouveau combat le 11 avril, à l'endroit dit Cheïkh ben Rohou. Si grand que fut leur nombre, la colonne expéditionnaire leur fit subir de terribles pertes. La colonne rentra à Constantine. Le kaïd Ali et ses Zemoul restèrent pour tenir tête aux Kabiles.

Dans toutes les expéditions que nos troupes firent dans la province, au commencement de l'occupation française, les Zemoul nous rendirent de grands services comme cavaliers auxiliaires, en éclairant la marche des colonnes, et plus tard, enfin, beaucoup d'entre eux, conservant leur esprit militaire, s'engagèrent dans nos escadrons de spahis.

LES BERRANIA

Un homme de cette tribu, quelque peu familiarisé avec la langue française, à qui on demandait l'origine de ses frères, fit cette réponse triviale et caractéristique:

«Ma tribu peut s'appeler les Enfants ramassés. »

En effet, le nom de Berranïa, les étrangers, lui a été donné, parce qu'elle se compose de familles arabes et berbères, complètement étrangères les unes aux autres, que les beys ramassèrent sur tous les points de la province et groupèrent ensuite côte à côte sur le territoire qu'elles occupent encore de nos jours.

Cette tribu est située à une cinquantaine de kilomètres au S.-O. de Constantine, entre les Telar'ma et les Zemoul. On y voit quelques montagnes boisées, puis de vastes plaines qui s'étendent jusque dans la région des Sebakh. Les terres y sont de très-bonne qualité, propres surtout à la culture des céréales. Le territoire de la tribu occupe une surface de 46,500 hectares, où vivent 7,500 individus.

Sous la domination turque, elle formait quatre circonscriptions appelées Kherareb el-Berrania, les fractions des étrangers, relevant chacune d'une autorité différente, ainsi :

Oulad Yacoub, Oulad 'Anan, Oulad 'Adjez, placés sous les ordres du kaïd des Zemoul;

Achach, Oulad Yala, Oulad Zeïd, Oulad Belaguel, administrés par le kaïd el-Baroud (kaïd de la poudre);

Oulad Sellam, Oulad Imeloul, relevant du kaïd el-Ibel (des troupeaux de chameaux);

Attatfa, Oulad Aziz, compris dans le commandement de l'Agha ;

Oulad Hamla, sous les ordres directs du bey.

Les Berranïa, avons-nous dit, se composent d'éléments hétérogènes, formant plusieurs fractions qu'il convient d'indiquer séparément:

1o Les trois fractions des Oulad Belaguel Oulad Yakoub

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