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Ce personnage apportait ses bagages sur une chamelle qui, servit à le faire désigner par ses voisins, qui, toutes les fois qu'ils parlaient du nouveau venu ou des membres de sa famille, les appelaienti! AitTalr'emt, les gens à la chamelle. Dans la suite des temps, le mot berbère Talr'emt, arabisé en Telar'ma, fut seul employé, et sert encore à désigner le noyau principal formé par les descendants d'Ahmed ben Tamimount. Tous les éléments étrangers, arabes ou berbères, qui se sont ensuite groupés autour d'eux, et dont l'ensemble compose la tribu telle qu'elle est constituée aujourd'hui, ne portent plus d'autre nom que celui de Telar'ma.

La population actuelle de cette tribu est de 8,766 habitants, répartis en vingt-deux fractions que nous allons dénommer séparément, afin d'indiquer l'origine de chacune d'elles:

1 Oulad Tamimount, descendants de Ahmed ben Tamimount, le marabout dont il est fait mention plus haut;

2o Oulad Aïça ben Abd Allah, venus des Souama, tribu du Hodna;

3o Oulad Cheikh Rohou, des Oulad Saoula du Sahara; 40 Oulad Mçaoud, des Lekheder Halfaouia et de quelques Rir'a de Setif;

5o Oulad Brahim, des Eulma de Setif;

6o Oulad bel-Kacem ben Amer, des Eulma de Setif;

70 Oulad bou Beker, des Biban et de Behira Touïla; 80 Oulad Abr'our, de l'Aurès;

9o Oulad Nezzar, des Oulad Saoula et des Eulma de Setif;

10° Oulad Mahreza, des Achach de l'Aurès;

11° Nouacer, descendants de Nacer ben Sidi Rehan, marabout enterré près du cap Aoukaz, dans le golfe de Bougie;

120 Oulad Ismaïl, du Djebel Aïad;

13° Oulad el-Hadj Amar, de Bazar, Eulma de Setif; 14o Oulad Amar, de l'Aurès;

150 Oulad Si bel-Kheir, de Tlemsen;

160 Oulad Ali ben bel-Kassem, des Zouaoua;
17° Oulad Bahia, venus de Touggourt;

18° Ez-Zaba, venus des Oulad-Soultan;
19° El-Haouamed, des Ilaouamed de Tunisie;
20o Oulad Nezara, des Oulad Naïl ;

21° El-Kebbaba, des Oulad bou 'Aoun ;

22o Ez-Zemala, mélange d'individus venus de Msila, de l'Aurès, des Oulad Sellam, etc.

Comme on le voit par ce qui précède, le fond de la population se compose de gens descendant des anciens Berbères chaouïa désignés sous les noms de Zenata et Haouara, au milieu desquels se fondirent les Soleïm, Arabes conquérants.

Chacune de ces vingt-deux fractions se subdivise à son tour en plusieurs sous-fractions, et le tout occupe une superficie territoriale d'environ 33,000 hectares.

II.

La tribu des Telar'ma est située à dix lieues environ au sud-ouest de Constantine. Son territoire est borné : Au nord, par les azels Khedara, Hammam Grous (village

européen de l'Oued Atménia), Oulad Aïd, Ouldjet marabout Seliman et Mordj Hariz.

A l'est, par la tribu des Berrania.

Au sud, par les Berrania et les Zaouïat ben Zerroug (Mechira).

A l'ouest, par la tribu des Oulad Abd en-Nour.

Deux rivières traversent une partie du territoire des Telar'ma l'oued Mordj Hariz, qui n'est autre que le Roumel, et qui forme sur une certaine longueur la limite entre les Abd en-Nour et les Telar'ma, et l'oued Seguen, l'un des plus forts, affluents du Roumel, qui est formé par Aïn Seguen,, très-belle source, assez abondante pour faire mouvoir une roue hydraulique. Son cours ne tarde pas à être grossi lui-même par les sources de Bir Oulad Hari et de Bir Chadi. La quantité d'eau débitée par ces sources n'a rien de bien surprenant, quand on examine l'immense bassin formé par les plaines à pentes très-douces comprises entre les montagnes de Takouïa, Tassin, Tioulets et Koudiat Bekikia, qui entourent un vaste plateau au centre duquel s'élèvent, comme des îles, le Meziout, le Tadjerout et le Timetlas.

Outre les rivières, il existe un certain nombre de fontaines dont les eaux se perdent peu après leur sortie, et dont le cours, très-restreint, ne leur permet pas d'arriver jusqu'aux rivières qui viennent d'être mentionnées. Les principales fontaines sont :

Aïn Kerma, près du marabout Sidi Mçaoud;

Bir Hachem, près du marabout Ben bou Djorraf;
Aïn Mahraz et Aïn Flous, chez les Djebala.

Sur le versant est du Takouïa, il ne se trouve guère de sources, même du genre de celles qui viennent d'être

énumérées; ce sont des puits fontaines en hiver. Les indigènes tirent de ces puits l'eau nécessaire à leur consommation; ils sont fort nombreux dans la contrée et ils l'étaient bien davantage autrefois, car, en parcourant les plaines, on rencontre, ça et là, de petits mamelons couverts d'auges romaines en pierre, indices certains de puits comblés.

Les principaux puits que l'on rencontre dans la Medjana, nom de la plaine qui existe entre le Takouïa, le Koudiat Mechira et le Tadjerout, sont:

Bir Kerar, chez les Oulad el-Hadj;

Aïn Kahla, chez les Oulad Tamimount;
Aïn el-'Adjaïz, chez les Nezara;

Bir ben Mikri, près d'une grande ruine de ce nom; Bir Mâmer, dans le Chabet el-Akhera au bas de ce ravin se trouve une ruine dite Assi Feroudj;

Aïn el-Aleg, chez les Oulad Ali;

Bir Chadi, chez les Oulad Kebbaba ;

Bir Haïda, chez les Oulad bou Beker.

La partie sud des Telar'ma est presque entièrement dépourvue d'eau.

Montagnes. -Les montagnes qui se trouvent chez les Telar'ma sont le Djebel Takouïa, qui traverse le territoire de la tribu, et dont les points culminants sont : au centre, la Mezara el-Begra, visible de tous côtés et facilement reconnaissable à sa forme de volcan éteint; à l'ouest, le Taȧssast, et, à l'est, le Brik, tous deux moins élevés que la premiere.

Le Djebel Meziout, le Djebel Tadjerout, au centre;

Le Djebel Fehema, le Djebel Bekikïa, au sud, seul point

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où se trouvent quelques broussailles, et d'où les Telar'ma tirent le bois nécessaire à leurs besoins.

Le point culminant du Djebel Fehema, se nomme Nif ben Salem.

A l'est, le Djebel Tioult, près de la limite qui sépare la tribu des Berrania des Telar'ma. Le Djebel Fehema et le Djebel Bekikïa font partie de la chaîne du Nif en-Necer, point visible d'une grande partie de la subdivision de Constantine.

Chemins. Les principaux chemins qui traversent la tribu sont :

Celui qui, partant de Constantine, suit le cours de l'oued Seguen et longe la montagne dite Djebel Meziout; Un autre, allant d'Aïn Seguen à Aïn Mechira;

Enfin, ceux qui servent à mettre en communication les Berrania et les Telar'ma. Quant à ceux qui relient les différentes mechta, il serait trop long de les énumérer.

Ruines. Un grand nombre de ruines parsèment le territoire des Telar'ma, et prouvent d'une manière évidente que ces plaines, aujourd'hui dépourvues d'arbres et de maisons, mais d'une grande fertilité, furent jadis couvertes de villages, sinon de villes.

Il existe aussi, çà et là, des vestiges de postes ou forteresses destinées à garder les principaux passages et à assurer la libre communication des routes.

Les ruines, sur les versants ouest du Takouïa, sont très peu importantes, à l'exception de celles qui se trouvent près de Aïn bou Foula, position d'une certaine valeur et qui, aujourd'hui, serait très propice pour créer un établissement dans des conditions de réussite.

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