Le mémorial des vicissitudes et des progrès de la langue française en Canada: rédigé dans un hameau de la Seigneurie Deguire en 1870, revu à Montréal en 1876 et 1878

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J.-B. Byette, 1879 - 128 pages
 

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Fréquemment cités

Page 35 - Lorsqu'un homme vous vient embrasser avec joie, II faut bien le payer de la même monnoie, Répondre comme on peut à ses empressements, Et rendre offre pour offre et serments pour serments.
Page 93 - Sans la langue, en un mot, l'auteur le plus divin Est toujours, quoi qu'il fasse, un méchant écrivain *. Travaillez à loisir, quelque ordre qui vous presse, Et ne vous piquez point d'une folle vitesse.
Page 99 - Comme au haut d'un grand mont le voyageur lassé, Part tout brûlant d'en bas, puis arrive glacé. Sans qu'un éclair de joie un seul instant y brille, User à le rider son front de jeune fille, Sentir une couronne en or, en diamant, Prendre place à ce front d'une bouche d'amant; Marcher sur du...
Page 37 - ... beaucoup mieux que les amateurs britanniques, à quelques exceptions près. — Dès la première scène, entre le comte Almaviva et le barbier, M. de Salaberry, emporté par l'enthousiasme qu'il éprouvait pour...
Page 125 - Laharpe, ce fakir littéraire qui a passé sa vie à regarder des cirons au bout de son nez? Ce petit juge effronté des nations, qui ignore la langue de Milton et de Shakespeare, et qui ne sait pas même la sienne, est-il jamais sorti de la vanité collégiale, de la prévention ignorante ou de la pédanterie académique ? 11 est parfaitement inconnu chez l'étranger.
Page 95 - ... de la logique. Sa phrase longue est mal construite, sa phrase courte est sans rondeur. Il écrit à peu près dans le genre de Diderot, qui n'était pas écrivain; mais la conception est grande et forte; mais la pensée est originale, et souvent bien rendue. Ce système n'est pas à imiter. Il serait trop dangereux de laisser les auteurs se croire de profonds penseurs.
Page 124 - ... tel qu'un peuple sans académie, pour avoir une langue forte, neuve, hardie et grande. Je suis persuadé de cette vérité comme de ma propre existence. Ce mot n'est pas français, et moi je dis qu'il est français, car tu m'as compris : si vous ne voulez pas de mon expression, moi je ne veux pas de la vôtre. Mais le peuple qui a l'imagination vive, et qui crée tous les mots, qui n'écoute point, qui n'entend point ces lamentations enfantines sur la prétendue décadence du goût, lamentations...
Page 127 - Les mesures que vous avez prises au sujet de l'embellissement de votre ville, mises au jour tout récemment, créées par votre générosité, et encouragées par l'esprit sympathique de votre dernier gouverneurgénéral, à qui aucun effort noble et généreux ne fit appel en vain, prouvent que vous ne permettrez jamais que l'intérêt et la beauté qui attirent tant de milliers de visiteurs, chaque année, vers votre cité, soient détruits par un utilitairianisme mal entendu ; mais que vous tiendrez...
Page 17 - Paraissent avec allégresse ; Dans le palais de la Sagesse Y sont reçus avec bonté. A ces traits reconnais l'ouvrage De ce gouverneur généreux, Qui consacre à te rendre heureux, Ses soins, ses biens, ses avantages. Son nom, ainsi que ses bienfaits Seront à jamais, pour sa gloire, Dédiés au temple de Mémoire. Ciel, comble pour lui nos souhaits.
Page 98 - Souvent pleine Et chargée, es-tu prompt à la mettre en haleine? Le matin, plus soigneux que l'homme d'à côté, La laves-tu du songe épais? et dégoûté, Le soir, la laves-tu du jour gros de poussière ? Ne la laisses-tu pas sans baptême et prière S'engourdir et croupir, comme le conducteur Dont l'immonde sourcil ne sent pas sa moiteur?

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