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CONCLUSION.

Nous avons examiné dans les pages précédentes la religion des Pré-Israélites et nous avons remarqué que cette nation liée à des tribus étrangères fut errante le long des bords du Tigre, après avoir quitté sa patrie, le platean de l'Arménie. Nous avons vu qu'elle se rendit vers le littoral de la Méditerranée où elle habita parmi les Héthites. Puis nous la voyons descendre la côte jusqu'a l'Egypte, où elle s'établit comme une petite tribu qui ne comptait que 70 personnes. Ce petit nombre s'est accru peu à peu, soit par des alliances ou mariages avec des familles Égyptiennes, soit que celles-ci ou d'autres tribus se joignirent à eux, car outre les alliances avec l'Égypte, ils contractèrent des mariages avec les habitants de la presqu'île de Sinaï. Cela explique que les Égyptiens qui se trouvaient parmi les émigrés ont pu emporter des ustensiles du tabernacle et d'autres objets dont ils se servaient pendant leur séjour dans le désert. Nous lisons dans l'histoire profane, que Moïse le conducteur des émigrés reçut une éducation Égyptienne et qu'il fut compté parmi

les prêtres de Héliopolis. Ce fait, qui d'ailleurs est constaté par l'ancien testament et par les rabbins, acquiert un degré de certitude qui ne laisse aucun doute, par le témoignage de la nouvelle alliance, qui nous communique que Moïse était instruit dans toute la science et toute la sagesse des Égyptiens. Si donc le peuple d'Israël après l'Exode était une tribu mélée avec des familles Égyptiennes et Asiatiques, il n'est pas étonnant que nous voyons ces deux éléments se faire jour de manières différentes. Tantôt ce sont les usances Asiatiques qui prédominent, tantôt ce sont les idées Égyptiennes qui prennent le dessus, mais quoique ces deux principes paraissent toujours se disputer la primeauté, l'élément Egyptien l'emporte et est toujours préféré. Dès l'origine du peuple Hébreu, à partir de la maison de Jacob, on peut constater l'existence de deux partis opposés, dont l'un se distingue par son caractère conservatif, l'autre par ses tendances réactionnaires. Toutefois ce n'était pas une guerre ouverte qu'ils se firent en ennemis déclarés, c'était plutôt une lutte sourde mais continuelle, dont le but était la conquête de la suprématie. Que de peines et de difficultés David n'eut-il pas à surmonter, avant qu'il parvint à rendre aux esprits tourmentés une tranquillité apparente et cependant il restait toujours grand nombre de mécontents qui le regardèrent comme l'usurpateur du trône de Saul. L'avènement au pouvoir de Salomon fut envisagé par la majorité comme une injustice flagrante et l'attentat de Jeroboam comptait des complices en quantité. Cette conspiration fut découverte, comme nous savons, après quoi Jeroboam prit la fuite en Égypte. Nous voyons plus tard le noeud, tressé par le mariage de Salomon, se resserrer encore et après sa mort la be le Ano, fille de

Sisak (Scheschonk), monter sur le trône et, assise au côté de Jéroboam, règner sur le jeune royaume d'Israël. Nous voyons aussi comment, encouragés par l'amitié puissante des Pharaons, ils vont jusqu'à menacer d'une ruine totale. le royaume de Juda dont à cette époque Rehabéam était

le roi.

L'alliance entre l'Égypte et Israël qui continue, y introduit le culte du veau de Bethel, culte essentiellement. Égyptien. Pendant les guerres on voit toujours l'Égypte au côté d'Israël, jusqu'à ce qu'enfin la domination Assyrienne vient mettre un terme à cette fraternité. Ce fut alors que Juda vint implorer le secours des princes Égyptiens, qui ne le lui refusèrent pas, lorsque Juda aussi fut subjugué à son tour, pendant que les forces armées se trouvaient ailleurs. A cette occasion grand nombre d'habitants prennent la fuite, l'Égypte leur vient en aide et accueille la tribu abjecte dans ses domaines, pour la protèger contre les trop puissants Assyriens. Voilà pour ce qui concerne l'alliance politique et l'alliance religieuse ne fut pas moins solide entre ces deux peuples.

Le but que nous nous proposons atteindre dans cette étude est uniquement de démontrer les rapports qui unissent ces deux peuples, pour autant que nous puissions retrouver les traces d'un culte antique, tout en nous bornant aux temps qui précédèrent le séjour des Israélites au désert. Nous avons étudié les éléments Phéniciens introduits dans la religion des Istaélites, de même que les usances Égyptiennes que nous y avons découverts et nous nous sommes rendus compte de la manière sur laquelle ces deux principes différentes se confondirent en un culte Égypto-Asiatique. Nous avons rencontré tantôt

des usances qui sont en parfaite harmonie avec celles des religions Asiatiques, comme le culte de Melech et celui de Mars, tantôt des coutumes d'un caractère Égyptien très prononcé, en d'autres termes, des coutumes qui s'accordent tout à fait avec les principes, éclos sur le sol de l'Égypte et développés sous les influences Egyptiennes, c'est plus particulièrement dans le culte de Typhon que nous trouvions cette analogie frappante. Nous n'avons qu'effleuré en passant le fait, que le culte Asiatique était en horreur chez les prêtres Égyptiens; nous étendre davantage sur ce phénomène ce serait nous éloigner des limites que nous nous sommes tracées. Il suffit de le mentionner, afin de ne pas le perdre de vue.

Le Jéhovisme ou la religion Mosaïque fut naturellement contraire aux éléments religieux de l'Asie. La tribu sacerdotale de Lévi conserva cette religion presqu' entièrement d'origine Égyptienne et ce fut le peuple qui donna la préférence au culte du dieu Asiatique Melech où de son épouse Astarté. Aussi nous voyons à chaque instant le réaction s'opposer aux usances Asiatiques et profiter de toute occasion pour se faire valoir et se montrer plus puissante que le culte de Baal. En cela il n'y a rien d'étonnant. Selon les traditions différentes plusieurs prêtres Égyptiens se trouvaient parmi les émigrés et il va sans dire que ceux-là amenèrent leur religion avec eux. Il faudrait une recherche toute particulière, pour placer ce fait dans son vrai jour et pour analyser tout ce mélange religieux, afin de séparer les éléments Égyptiens purs, qui sont restés mêlés au Mosaïsme, outre ceux que nous avons déjà trouvé.

Le peuple d'Israël se développa tout comme les autres

peuples; c'est leur religion primitive qui le nous apprend. Comme d'autres nations ils avaient dans le commencement le culte des Béthyles et plus tard celui des pierres oblongues. Originaires de la Chaldée, ils adorèrent El ou El-Schedej, le dieu des champs fertiles, le dieu des nomades. Arrivés en Phénicie ils adoptèrent le dieu Melech et rendirent honneur à Baal. En Égypte ils trouvèrent le culte ÉgyptoAsiatique de Set ou Sutech. Tous ces cultes divers se confondirent, quoique chacun de ces nations garda sa nuance particulière de rendre hommage et Israël n'échappa point à toutes ces variations. Ce ne fut aussi que lorsque ce peuple parvint à se constituer comme nationalité distincte, qu'une religion nationale fut possible. Mais il se passa bien du temps avant que cela eut lieu. C'était un combat terrible que le Jéhovisme eut à soutenir contre les cultes sensuels des nations environnantes et il en sortit vainqueur, mais il reste toujours une question à résoudre; celle de fixer l'époque dans son histoire, où l'on a pu dire, Jéhova est le dieu d'Israël.

Si les résultats où aboutissent nos recherches s'accordent a vec la vérité, il en résulterait que dans la religion d'Israël, a want que ce peuple entreprit sa grande excursion au désert, ne se trouva rien qui ne soit pas tout naturel, en dautres termes, que nous ne trouvons rapporté quoi que ce soit, qui ne s'explique entièrement par les circonstances de temps et de lieux, sous lesquelles ce peuple se trouvait placé. Nous pouvons constater un développement régulier de l'intelligence, fruit d'une civilisation progressive. Le culte de Melech est supérieur à celui des Béthyles; le Jéhovisme l'emporte sur le culte de Melech. Un seul chaion unit les deux grandes chaines, qui s'appellent

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