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Dans les langues indo-germaniques, on trouve des racines multilitères, des verbes dérivés qui se forment au moyen de prépositions et de noms composés de deux ou de plusieurs autres noms. Rien de cela n'existe en berbère. Cette langue diffère essentiellement du copte et de la langue haoussa, par la conjugaison, la déclinaison et le vocabulaire.

Avant de présenter au lecteur les extraits que nous avons tirés de livres manuscrits écrits en dialecte chelha, nous indiquerons ici les travaux qui ont été faits en Europe et en Amérique sur la langue berbère. C'est à un article inséré par M. d'Avezac, dans le tome XIV de la 2e série du Journal de la Société de Géographie, que nous devons l'indication de plusieurs ouvrages cités dans cette notice.

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Jones. Dissertatio de lingua shilhense; à la fin de l'ouvrage de Chamberlayne, intitulé Oratio dominica in diversas linguas versa. In-4o, Amsterdam, 4745. Ce recueil renferme cent cinquante versions de l'Oraison dominicale en diverses langues. Il se termine par plusieurs dissertations dont celle de Zachariah Jones mérite encore l'attention des personnes qui s'occupent de la langue berbère.

Peysonnel, savant, aussi distingué comme voyageur que comme naturaliste, nous fournit un vocabulaire de onze mots appartenant au dialecte des Chaouïa du mont Auras, en disant, avec une naïveté parfaite, qu'il les avait appris pour pouvoir » les comparer à l'ancien punique, s'il reste encore quelque >> notion de ce langage.» Inutile de dire que ces mots sont berbères, que nous avons maintenant quelques notions du punique et que les deux langues ne se ressemblent pas.

Shaw, donne un vocabulaire de la langue chaouïa, composé d'environ cent vingt mots et phrases. Cette liste renferme quel

ques erreurs; elle se trouve dans le récit de ses voyages en

Barbarie et au Levant.

Glass. Vocabulaire de la langue parlée par les anciens habitants des îles Canaries; dans l'ouvrage intitulé History of the Canary islands; in-4°, Londres 1764. Il n'est pas encore prouvé que les mots de ces listes appartiennent à lá langue berbère.

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Hoest. Vocabulaire d'environ cent trente mots berbères, séré dans sa Description du Maroc. Cet ouvrage, écrit en danois et imprimé à Copenhague en 1779, fut traduit en allemand deux années plus tard. On y trouve quelques bons renseignements, mais on doit convenir que l'auteur n'avait pas une connaissance profonde de la langue arabe, quoi qu'en disent ses biographes, que ses indications ne sont pas toujours sûres et que ses cartes, portant les noms de lieux transcrits, ou plutôt défigurés, en caractères arabes, sont très-mauvaises.

Chénier. Vocabulaire chelha, dans le tome III de ses Recherches sur les Maures. Paris, 1787. Cette liste renferme une quarantaine de mots, dont plusieurs sont incorrectement écrits. Hormi quelques faits d'observation, l'ouvrage de Chénier ne mérite aucune considération.

Barbe. Vocabulaire cabile, dans les Nouvelles Annales des Voyages. Paris, 1830. Cet ouvrage ne se trouve pas à Alger.

Hornemann. Dans le journal de son voyage depuis le Caire jusqu'à Morzouk, on trouve un vocabulaire du dialecte employé à Syouah (l'oasis de Jupiter Ammon). Une grande partie des noms renfermés dans cette liste se retrouvent dans le dictionnaire cabile de M. Brosselard.

Marsden. Observations sur la langue de Syouah, ajoutées au voyage de Hornemann. Ces observations ont peu de valeur.

Venture de Paradis. Extraits de son dictionnaire insérés par M. Langlès dans la traduction française du voyage de Horne

mann. De tous les travaux de M. Langlès celui-ci est le moins fautif.

Vater et Adelung. Notice de la langue berbère, insérée dans le troisième volume du Mithridates. 4 vol. in-8°. Berlin, 1842, 1819. Cet ouvrage, écrit en allemand, renferme des notions générales au sujet de toutes les langues connues et offre la prière dominicale dans près de cinq cents langues, idiômes et dialectes. L'esquisse de la langue berbère n'est pas exempte d'erreurs, mais elle se lit encore avec profit.

Jackson. Vocabulaire berbère, dans sa Description du Maroc,. en Anglais. Chez cet, auteur, l'instruction et l'esprit d'observation se remplaçaient par une grande confiance dans son propre mérite. On ne peut guère attacher beaucoup d'importance à ses renseignements.

Ali-Bey (pseudonyme de l'espagnol Badia y Leblich). Dans le récit de ses voyages on trouve une liste d'environ cent trente mots appartenant au dialecte chelha.

Le capitaine Lyons. Son voyage au Fezzan renferme un ample vocabulaire du dialecte berbère de Socna, oasis située entre leFezzan et Tripoli. Un certain nombre de ces mots se trouvent dans le dictionnaire Brosselard, et plusieurs autres existent dans le dialecte chelha. Cette liste est très-intéressante et mérite bien la place qu'elle occupe dans un des meilleurs ouvrages que nous possédons sur le Fezzan et les Touaregs. Ce volume manque à la Bibliothèque d'Alger.

Scholtz. Observations sur la langue de Syouah, dans les Nouvelles Annales des Voyages, t. xx.

Minutoli. Vocabulaire Syouah, inséré dans son voyage au temple de Jupiter Ammon. Cet ouvrage, écrit en allemand et publié à Berlin en 1824, ne se trouve pas à Alger.

Ukert. Remarques sur les Berbères et les Tibbos, en allemand. Weimar, 1826.

Caillaud. Vocabulaire siouah, dans le Voyage à Méroé et au fleuve blanc. Paris, 1826.

Boccacio. Numerorum series ab 4 ad 16, sicut à Canariis dicuntur. Dans les Mémoires de l'Académie de Lisbonne, t. xi, 2o partie.

Nous n'avons pas pu nous procurer ces trois ouvrages.

Muller. Vocabulaire de la langue des habitants d'Audjela. dans l'ouvrage de Pacho sur la Cyrénaïque. Paris, 1827.

Shaler. Vocabulaire des langues africaines, dans l'Esquisse de l'état d'Alger. 1830. Traduit de l'Anglais. L'auteur y reproduit les vocabulaires de Shaw, de Chénier, une partie de celui de Hornemann, celui d'Ali-Bey, et une liste d'environ deux cent cinquante mots des dialectes chelha et mozabi, recueillis par J. F. Schultze. On y remarque plusieurs fautes.

Hodgson. Esquisse grammaticale de la langue berbère dans les Transactions of the American philosophical Society. Vol. 4; Philadelphie, 1831. En 1828 et 1829, M. W. B. Hodgson, ancien consul des États-Unis à Alger, rédigea quatre lettres sur la langue berbère et les adressa au président de la Société philosophique américaine. Ces pièces, accompagnées d'une esquisse de la grammaire berbère, parurent bientôt après dans les Transactions de ce corps savant. Les lettres renferment des considérations et des étymologies peut-être trop hasardées; l'esquisse, qui remplit huit pages, donne une idée peu complète de la conjugaison et de la déclinaison. A la suite de cette dernière pièce, on trouve une chanson et un conte en langue cabile. Nous y avons remarqué plusieurs inexactitudes.

Société biblique. Treize chapitres de l'évangile de Saint-Luc, traduits en langue berbère. Londres, 1833. Ce petit volume est du format in-8° et renferme 64 pages. Le texte, écrit en caractères arabes, est accompagné des points voyelles. Pour repré senter le ts des Zouaoua, on a employé un sin arabe avec deux points; le théta, ou th dur des Anglais, est indiqué par une espèce de renversé, avec un point au milieu de la boucle qui forme la tête de la lettre. Ces caractères rendent le texte tout-àfait illisible pour les indigènes et doivent, sans doute, leur nais

sance à la fantaisie de l'éditeur européen. Le second surtout a une forme qui répugne à l'écriture arabe ; c'est un caractère impossible. La traduction berbère a été faite par un homme qui ne comprenait pas bien le texte arabe des évangiles qu'on lui avait mis entre les mains; aussi, a-t-il fait une foule de bévues et de contre-sens. A la fin du volume se trouve le chapitre xi écrit en caractères purement arabes.

Newman. Analyse de la traduction berbère de saint Luc et esquisse de la grammaire berbère, publiées à Bristol dans le recueil intitulé The west of England literary and scientific journal. L'auteur de ce petit traité, ayant dirigé son attention sur la traduction berbère des douze chapitres de saint Luc dont nous venons de faire mention, parvint, sans aucun secours, à débrouiller le système grammatical de cette langue et à reconnaître que le traducteur musulman avait commis plusieurs bévues. Quand on considère les difficultés qu'il fallait surmonter dans l'accomplissement de cette tâche, on ne saurait assez admirer la patience et la sagacité de M. Newman.

Græberg de Hemsœ. Remarques sur la langue des Amazirghs, dans le Journal of the royal asiatic Society, 1836. Cet auteur a publié des ouvrages en français, en italien, en anglais et en suédois. Ces écrits renferment tant de suppositions hasardées, tant de faits controuvés, qu'on ne saurait s'en servir qu'avec une extrême précaution.

Delaporte fils. Vocabulaire berbère, dans le Nouveau journal asiatique d'avril, 4836. Cette liste, imprimée à deux colonnes, remplit vingt-deux pages du journal. Nous y avons remarqué un certain nombre d'erreurs.

Prichard. Vocabulaire chelha et berbère, dans le second volume de ses Researches ou the physical history of Mankind. Cette liste, renfermant à peu près cent vingt mots, est bien loin d'avoir toute la correction désirable.

Ajoutons à cette série d'auteurs les noms suivants :

Anonyme (Samuda). Essai sur la langue des Beni-Mozab, pu

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