Un été dans le Sahara

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E. Plon, 1882 - 286 pages

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Expressions et termes fréquents

Fréquemment cités

Page 40 - ... subi l'action du feu; sans la moindre trace de culture, sans une herbe, sans un chardon; — des collines horizontales qu'on dirait aplaties avec la main ou découpées par une fantaisie étrange en dentelures aiguës, formant crochet, comme des cornes tranchantes ou des fers de faux; au centre, d'étroites vallées, aussi propres, aussi nues qu'une aire à battre le grain; quelquefois, un morne bizarre, encore plus désolé, si c'est possible, avec un bloc informe posé sans adhérence au sommet,...
Page 70 - ... lumière : c'est une erreur. Si je puis comparer les sensations de l'oreille à celles de la vue. le silence répandu sur les grands espaces est plutôt une sorte de transparence aérienne, qui rend les perceptions plus claires, nous ouvre le monde ignoré des infiniment petits bruits, et nous révèle une étendue d'inexprimables jouissances.
Page 190 - C'est aussi l'heure, dit-il, où le désert se transforme en une plaine obscure. Le soleil, suspendu à son centre, l'inscrit dans un cercle de lumière dont les rayons égaux le frappent en plein, dans tous les sens et partout à la fois. Ce n'est plus ni de la clarté, ni de l'ombre; la perspective, indiquée par les couleurs fuyantes, cesse à peu près de mesurer les...
Page xiii - ... au lieu d'indiquer; peindre surtout, c'està-dire donner à l'expression plus de relief, d'éclat, de consistance, plus de vie réelle ; étudier la nature extérieure de beaucoup plus près dans sa variété, dans ses habitudes, jusque dans ses bizarreries ; telle était en abrégé l'obligation imposée aux écrivains dits descriptifs par le goût des voyages, l'esprit de curiosité et d'universelle investigation qui s'était emparé de nous...
Page 185 - C'est sur les hauteurs, le plus souvent au pied de la tour de l'Est, en face de cet énorme horizon libre de toutes parts, sans obstacles pour la vue...
Page ix - Le seul intérêt qu'à mes yeux ils n'aient pas perdu, celui qui les rattache à ma vie présente, c'est une certaine manière de voir, de sentir et d'exprimer qui m'est personnelle et n'a pas cessé d'être mienne.
Page 69 - S'il arrive qu'un ramier passe -au-dessus de ma tête, ditil, je vois son ombre glisser sur le terrain, tant ce terrain est uni! et j'entends le bruit de ses ailes, tant le silence qui se fait autour de moi est grand ! Le silence est un des .charmes les plus subtils de ce pays solitaire et vide.
Page 8 - Tout ce côté du ciel était sombre et présentait l'aspect d'un énorme océan de nuages, dont le dernier flot venait pour ainsi dire s'abattre et se rouler sur l'extrême arête de la montagne. Mais la montagne, comme une solide falaise, semblait le repousser au large ; et, sur toute la ligne orientale du Djebel-Sabari, il y avait un remous violent exactement pareil à celui d'une forte marée.
Page 32 - Rembrandt, ou plutôt comme une de ses eaux-fortes inachevées, des têtes coiffées de blanc, et comme enlevées à vif d'un revers de burin, des bras sans corps ; des mains mobiles, dont on ne voyait pas les bras, des yeux luisants et des dents blanches au milieu de visages presque invisibles, la moitié d'un vêtement attaqué tout à coup en lumière et dont le reste n'existait pas, émergeaient au hasard et avec d'effrayants caprices d'une ombre opaque et noire comme de l'encre.
Page 231 - Les cavaliers étaient armés en guerre et costumés, parés, équipés comme pour un carrousel ; tous, avec leurs longs fusils à capucines d'argent, ou pendus par la bretelle en travers des épaules, ou posés horizontalement sur la selle, ou tenus de la main droite, la crosse appuyée sur le genou. Quelques-uns portaient le chapeau de paille conique empanaché de plumes noires ; d'autres avaient leur burnous rabattu jusqu'aux yeux, le haïk relevé jusqu'au nez; et ceux dont on ne voyait pas la...

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