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en 750 et 791 et fut amenée en 827 à ses proportions actuelles 1. On y fit donc d'importants remaniements neuf ans avant la construction de la Grande Mosquée de Kairouan par Ziyâdet

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1 Cf. Corbet Bey, The history of the Mosque of Amr, ap. Journ. of the royal Asiatic Society, 1890, p. 751; Creswell, A brief chronology of the Muham madan monuments, ap. Bulletin de l'institut du Caire, t. XVI, pp. 41-42, M. S. BRIGGS, Muhammedan architecture in Egypt and Palestine, Oxford, 1924, 45-46. En dépit des réfections multiples qu'a dû subir la Mosquée de 'Amr,

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Allah. Or la mosquée de 'Amr présente des arcs outrepassés. déformés ou brisés retombant sur des colonnes antiques par

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- l'intermédiaire d'impostes et de surabaques. Des tirants relient les impostes entre elles. Seules les corniches font défaut. On est

comme la plupart des grandes mosquées, on ne peut s'empêcher de remarquer : qu'elle présente, dans son dernier état, une indéniable unité de structure;

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2 qu'il est bien difficile d'imaginer que cette structure puisse dater de Sala-din ou d'une époque plus récente; 3° que son analogie avec celle de Kairouan permet d'en préciser la date, étant entendu d'autre part qu'on ne peut guèreadmettre une influence de Kairouan sur Fostat.

autorisé à voir là le modèle d'où procèdent notre Grande Mosquée de Kairouan et les autres mosquées aghlabites d'Ifriqya.

Les portes, murs et contreforts. Sept portes percées dans les murs latéraux donnent accès dans la mosquée; deux débouchent dans la salle de prières, et les autres dans les galeries de la cour. Les murs sont épaulés extérieurement de contreforts massifs et très rapprochés les uns des autres. Ils ont dû être renforcés et multipliés au cours des siècles. Leur fonction est d'ailleurs moins de contrebuter les poussées intérieures, faibles en somme, que de consolider des murs hauts et bâtis sur un sol sujet aux tassements.

Les coupoles. -La coupole qui précède le mihrâb domine les terrasses de sa masse élégante et robuste ; à l'intérieur, elle serait, si l'on pouvait en mieux distinguer l'ordonnance et le décor, une des parures de la vieille mosquée1. Au point de vue du genre auquel elle appartient, on peut la définir une coupole côtelée sur trompes en coquilles. Intérieurement, la calotte hémisphérique, qui constitue la coupole proprement dite, est creusée de 24 cannelures rayonnant autour du sommet. La base de cette calotte repose sur un tambour circulaire percé de 8 fenêtres, entre lesquelles s'interposent 16 niches groupées deux par deux. Une. zone de plan octogonal vient au-dessous. Là se trouvent les quatre trompes, sortes de demi-coupoles, dont les cannelures et le bord découpé en lobes circulaires évoquent le souvenir de certaines coquilles marines. Des arcatures reproduisant la silhouette lobée du bord de ces trompes occupent les parois qui les séparent. Ces areatures sont trouées de lucarnes également polylobées. Cette zone octogonale établit la transition entre les parties supérieures de la coupole et le tambour carré de la base. Les côtés de ce tambour sont formés, à l'Est, au Nord et à l'Ouest, par trois ares enjambant les nefs de la mosquée et, au Sud, par la large arcature qui entoure le cadre du mihrâb. Des défoncements en niches et en oculi meublent les écoinçons qui flanquent ces grands cintres.

Les trois parties de cette coupole se révèlent à l'extérieur par

1 Cf. mon étude Coupoles et plafonds de la Grande Mosquée de Kairouan Notes et documents), Tunis, 1925.

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Fig. 16.

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Kairouan. Grande Mosquée. Coupole en avant du mihrab.

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trois parties superposées, sans toutefois coïncider exactement avec elles. La calotte creusée de cannelures s'accuse par un dôme côtelé. Il repose sur un massif octogonal aux pans légèrement concaves, qui circonscrit le tambour circulaire. Un massif carré orné de niches enveloppe la zone des trompes.

Il ne nous est pas possible de déterminer les édifices antérieurs qui ont pu ici inspirer l'architecte musulman. L'Afrique romaine. a pratiqué les coupoles sur trompes 1, et l'on peut supposer que l'usage de cet artifice de construction ne disparut pas du pays à l'époque chrétienne, qui connut sans aucun doute l'art d'élever d'assez vastes coupoles. Toutefois plusieurs détails très caractéristiques attestent, dans l'édifice kairouanais, l'influence directe de l'Orient, et plus particulièrement de la Mésopotamie musulmane. Outre la trompe, qui était d'un usage fort ancien dans l'architecture de Perse, un des traits les plus notables de cette coupole est l'emploi qui y est fait du défoncement en niche. On en compte 16 à l'extérieur et 24 à l'intérieur, tant au tambour circulaire qu'aux écoinçons flanquant les grands arcs. Or ces 40 niches sont toutes conçues de la manière suivante le haut se creuse en cul de four ou mieux en quart de sphère assez fortement aplatie; le bas est à fond plat, la paroi postérieure étant dressée en avant du fond de la partie haute, plus rarement tangente ou en arrière de ce fond 2. Cette singulière variété de niche semble avoir été familière aux constructeurs musulmans de Mésopotamie. Le Qaçr el-'Achiq, château 'abbassite des bords du Tigre, en présente de semblables et qui ont, par surcroît, un arc de tête découpé en lobes, comme les niches, les trompes et les arcatures de Kairouan.

La Grande Mosquée de Tunis. La Grande Mosquée de Kairouan n'est pas le seul édifice religieux de Tunisie qui date de cette première époque. On nous dit que, dès l'an 114/732, le gouverneur omeiyade Ibn el-Habhâb avait construit la Grande Mosquée de Tunis ou Grande Mosquée de l'Olivier (Jâmi' Zaytouna). Mais cette première mosquée dut être, elle aussi, l'objet d'une réfection totale. Certains textes l'attribuent au plus

1 On la trouve à l'arc de triomphe de Tébessa (214 J.-C.), Cf. GSELL, Monuments antiques de l'Algérie, I. 183.

2 Cf. fig. 17 et 38.

3 Bekri, tr. 80; Bayân, I, 38, tr. I. 49.

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