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ALGER
TYPOGRAPHIE ADOLPHE JOURDAN

IMPRIMEUR-LIBRAIRE-ÉDITEUR
2. PLACE DE LA RÉGENCE, 2

1909

LIII. Nes 272-273.

1 ET 2 TRIMESTRES 1909.

RÉPARTITION ET CARACTÈRE

DES

R+

no.272279

VESTIGES ANCIENS

DANS L'ATLAS TELLIEN (OUEST ORANAIS)

ET DANS LES STEPPES ORANAISES ET ALGÉZAIRES

I. TOMBES INDIGÈNES PRÉISLAMIQUES

1° Répartition. La répartition des monuments de ce genre est très nette. On les trouve disséminés à foison, sans ordre apparent, dans les parties boisées, montagneuses, peu peuplées du Tell oranais, où l'eau n'est pas rare, où la vie est partout possible en tout temps; ils sont particulièrement abondants sur les feuilles Sebdou, Saïda, Tiaret (de la carte au 1/200.000 d'Algérie) dans toute la région montagneuse, et l'on aurait fort à faire si l'on se proposait d'en dresser un relevé complet.

Dans les régions steppiennes, ils abondent aussi, mais là seulement où la vie est possible en tout temps, par suite de l'existence de points d'eau; souvent ils jalonnent sur le cours de rivières desséchées actuellement, mais qui, peut-être, conservaient encore un peu d'eau à une époque reculée, et où, en tout cas, la vie est encore possible à certains moments, soit parce que ces rivières coulent temporairement, soit parce que leur lit se parsème de flaques pendant la saison des pluies; on trouve enfin ces tombes autour des bas-fonds et des lacs qui, pendant

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l'hiver, s'emplissent plus ou moins (1). Comme c'est précisément aux mêmes endroits que les campements actuels s'établissent et qu'ils ont anciennement pu s'établir, on peut se demander si les indigènes de ces époques reculées n'avaient pas coutume d'installer de préférence leurs nécropoles au voisinage de leurs campements habituels ou permanents.

Il est vrai qu'on rencontre aussi quelques tombes dans des endroits éloignés de tout point d'eau, au milieu de régions absolument désertes pendant la plus grande partie de l'année, où les nomades ne peuvent pénétrer qu'en temps de pluie, en utilisant pour leurs besoins l'eau des flaques qui se forment sur le cours des rivières intermittentes. Mais ces tombes se présentent toujours par groupes formés d'un petit nombre d'unités seulement (4, 5 par exemple) ou mème isolées; toujours elles occupent des points culminants, semblent avoir été faites avec assez de soin, sont fréquemment de taille imposante (2); ne seraient-ce point des tombes de chefs que l'on aurait à dessein inhumees dans la solitude, loin des autres nécropoles (3)?

(1) Les tombes indigènes préislamiques se rencontrent ainsi par centaines de mille autour du Chott Chergui, autour de toutes les dayas, sur les bords de l'Oued Touil, du Nahr Ouacel, etc.

(2) Ainsi, dans la Chebka de Berrouth, au nord de Zuina, il s'en trouve une, sur le flanc sud, près du sommet, qui se profile sur le ciel, visible de loin, à des distances énormes; c'est un cylindre surmonté d'un tronc de còne; le tout assez bien conservé.

(3) Dans ces solitudes, les silex sont quelquefois abondants, ce qui laisse supposer que ces parties du pays étaient parcourues par des nomades, qu'il s'y formait des campements temporaires, que c'étaient des territoires de chasse (exemple : le plateau des Rahmane, entre Chellala et Guelt Esstel). D'autres fois les silex y sont très rares; on ne les trouve qu'aux abords d'un petit nombre de points susceptibles de fournir des ressources en eau à certaines époques de l'année; par exemple: le plateau dit Essouigàa, à l'ouest du Zarez Rarbi. On peut donc penser que déjà, à ces époques reculées, ces territoires offraient de telles difficultés d'alimentation en eau qu'ils étaient, comme aujourd'hui, presque constamment deserts.

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