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comme dans le mot garde, et par l's, tel qu'on le prononce dans le mot rose. Pour en désigner le premier, il emploie le kef arabe, avec un point en dessous; et pour le second, il se sert de la lettre sad, ayant un za doux inscrit dans le repli. Quand nous disons que la langue arabe n'offre pas les équivalents de ces sons, nous voulons parler du langage des anciens Coreichites, tribu dont Mahomet faisait partie et dont la prononciation est la seule regardée comme bonne, la seule admise pour la lecture du Coran et des auteurs classiques, la seule dont les principes soient universellement connus. Dans l'usage vulgaire, il est vrai, ces sons existent, mais leur emploi varie selon le pays en Égypte on dit guémel, agouz, pour djémel, adjouz, substituant ainsi le son du g dur à celui du dj, tandis que les Arabes nomades de l'Afrique septentrionale substituent ce même son à celui du caf dur et disent goum, naga, à la place de coum, naca.

Quoiqu'il en soit, les signes adoptés par Ibn-Khaldoun afin de représenter ces lettres sont mal choisis; les copistes les ont très-souvent négligés et l'inventeur lui-même ne s'est pas toujours conformé à son propre système. On peut même remarquer que, dans son texte, il orthographie mal plusieurs noms par la substitution du dj, ou djîm arabe, au g dur. Dans cette traduction, le g berbère est représenté par g ou gu, l's doux par z, et le ghain our grasseyé par gh.

En transcrivant les noms propres, tant arabes que berbères, le traducteur n'a employé aucun signe pour distinguer les consonnes fortes, ou sourdes, des consonnes ordinaires; ayant jugé qu'un tel raffinement avait plusieurs désavantages qui en neutralisaient l'utilité dans un ouvrage de longue haleine. Le lecteur qui désire savoir comment s'écrivent en caractères arabes les noms qu'il rencontrera en parcourant les pages suivantes, pourra toujours recourir à la partie du texte original qui correspond à l'endroit de la traduction qu'il a sous les yeux.

L'insertion des voyelles faibles dans la transcription des noms propres arabes, s'est faite d'après les règles de l'orthographe et et de l'étymologie de cette langue. Il est vrai que dans la bouche des hommes peu instruits, ces voyelles changent ou disparaissent

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tout-à-fait, comme dans Soleiman, Doreid, Cosour, qui deviennent Sliman, Drid, Csour; mais ceux des indigènes qui ont reçu un certain degré d'éducation les font très-bien sentir quand ils parlent. En Algérie et les contrées voisines, on fait de l'imala un abus énorme au fetha ou substitue volontiers le kesra, comme Blida, titkillim, pour Boleida, tetekellem, et à l'alif de prolongation on donne assez souvent le son d'è. Ceci est trèssensible dans les mots Auras, Abbas, Mirdas, etc., que l'on prononce ordinairement Aurès, Abbès, Mirdès. Les Européens accueillent trop facilement cette manière de prononcer, de sorte qu'ils altèrent jusqu'aux mots que les indigènes énoncent correctement. C'est à eux que nous devons les mots Fez, Téza, Médéa, Mequinez, Maroc ou Morocco, tandis que les natifs de ces endroits disent Fas, Taza, El-Mediya, Miknaça, Merrakech..

Le traducteur s'était proposé de consacrer quelques pages de cette introduction à un court examen des origines berbères. Son travail sur ce sujet était presque terminé, quand de nouveaux renseignements vinrent modifier une partie de ses conclusions. Il se voit donc obligé de suspendre la publication de cette notice qu'il espère toutefois pouvoir placer en tête du troisième volume, et, en attendant, il reprendra ses recherches, afin d'obtenir, si cela se peut, la solution d'un problème dont il apprécie mieux qu'auparavant la difficulté et l'importance.

TABLE GÉOGRAPHIQUE

RENFERMANT LES NOMS DE LIEU DE L'AFRIQUE SEPTENTRIONALE DONT
IL EST FAIT MENTION DANS L'HISTOIRE DES BERBÈRES.

NOTE.- Les distances données ici sont en ligne droite et approximative; les lieues
vingt par degré; les milles sont de soixante au degré.

sont de

ABBA, Voy. OBBA.

EL-ABBACIA, le même qu'EL-CAsr-el-Cadim.

ABD-EL-DJEBBAR, montagne à quatre lieues S. de Bougie.

ABAR-ZELLOU (les puits de Zellou), localité du Temsna; position
incertaine.

EL-ABIAD (le blanc), localité de la province de Tripoli; position

incertaine.

EL-ABID, Voy. OUADI-'L-ABID.

ABOU-FEHR, jardin royal près de Tunis.

ABOU-'L-HACEN, montagne du Rif marocain située entre Melîla et
Nokour, à vingt milles de cette dernière ville.

ABOU-NEFIS, ville de la province de Tedla.

ABOU-SELIT, localité située entre El-Macarmeda et Tlemcen, pro-
bablement dans le bassin du Molouïa.

EL-ACABA-T-EL-CABIRA, voy. la note de la page 8 de ce volume.
ACHIR, appelée aussi l'ACHÎR DE ZÎRI, ville située sur un des pics
de la montagne du Tîteri. Les indications d'Ibn-Haucal, d'El-
Bekri, d'Ibn-Khaldoun et d'En-Noweiri sont trop précises à
cet égard pour nous permettre d'adopter l'opinion de M. Ca-
rette qui place l'ancienne capitale des Zîrides au S. de Bougie,
entre les Biban et Setîf.

عليه السلم

ACOUBA, localité de l'Ifrîkïa méridionale située probablement sur la route de Cabes à Sbaitla.

ADDAD, ou plutôt FAHS-ADDAD (plaine des cardons), plaine traversée par la route qui mène de Tèza à Fez.

ADJEDABIA, ville dont les ruines se voient encore dans la Cyrénaïque, à quelques milles de la mer et à vingt-sept lieues Sud de Ben-Ghazi.

EL-ADJEM, Voy. EL-EDJEM.

ADJICA, territoire qui séparait l'ancienne province de Bougie du royaume de l'Ifrîkïa. Il porte actuellement le nom de DjebelAddiça, et est situé à cinq lieues Sud de La Calle, sur la frontière de l'Algérie et du royaume de Tunis.

ADJICA, Voy. CASR-AJDÎÇA.

ADJIÇA, montagne appelée aussi KîANA; voy. ce nom.
ADOUSE, VOY. DEHOUS.

AFOU, Voy. AGHfou.

ADOUA (bord, rivage, côté), terme employé par les historiens et géographes pour désigner la côte méridionale de la Méditerranée, depuis le cap Spartel jusqu'à Tunis. - ADOUATEin, le duel de ce mot, s'emploie pour désigner les deux bords de cette mer, l'Afrique et l'Espagne, et les deux quartiers de la ville de Fez. Le mot adoua ne doit pas être confondu avec le mot adaoua, qui signifie hostilité.

AFRAG (tente), ville ou bourg qui dominait la ville de Ceuta et qui occupait probablement l'emplacement de la citadelle.

AGADIR (en arabe Djedir, c'est-à-dire mur, rempart), 1o Faubourg de Tlemcen, devenu ensuite un des quartiers de la ville. 2o Ville marocaine située sur le bord de l'Atlantique, à l'extrêmité occidentale de la chaîne de l'Atlas.

AGDAL, localité du Rîf marocain, au confluent du Ghîs et du Me

zemma.

AGHFOU (ou Ghafou), rivière de la province de Dokkala, traverse pays situé entre le Tencift et l'Omm-Rebiâ.

le

AGHMAT-OURIKA, ville située à neuf lieues S. de Maroc.

AGHMAT-ILAN (Ou Hilana), ville située à huit lieues S. E. de Maroc. AGHOUAT, Voy. LAGHOUAT.

AGUELMIM, OU AGOLMÎM (mare d'eau, en berbère), plaine au N.

ou N. O. de Maroc et à une petite distance de cette ville. EL-AHAS, île située près de la côte de l'Ifrîkïa, en face de Dimas. EL-ARMAR (le rouge), montagne des environs de Tunis.

AÏAD, voy. KIANA.

AÏDEMMER, c'est-à-dire AïT-DEMMER; voy. DEMMER.
AîGUILIN, village du pays des Hergha.

AIKDAREN (?), localité de la rivière de Bougie, près du Khamis.
AÏKLOUAN, château dans le territoire de Debdou (?).

AÏMÎLOUL OU IMÎLOUL, localité des environs de Bougie.

AÏN-ES-SEFA, dans le pays des Beni-Iznacen, à cinq lieues O. d'Oudjda.

AIN-TAURGHA, voy. TAOURGHA.

AÏOUALATEN, Voy. OUALATEN.

AKEDDI, château fort, près de Nokour.

AKIRCILOUIN OU GERCILOUÎN, localité située derrière la partie de l'Atlas occupée par les Zanaga. Le Guers Alouin de la carte. Renou et le Garseluin de Léon.

ALOUDAN, montagne et forteresse du pays des Ghomara, situées entre El-Casr-el-Kebir et Ceuta.

AMAN-IMELLOULIN, (en berbère les eaux blanches), rivière du Maghreb qui coule vers le N. E. et se jette dans le Molouïa, auprès de Guercif.

AMERGOU, voy. MERGO.

AMSLAKHT, ville ou zaouia du pays des Berghouata; position incertaine.

AMOUR, montagne à trois journées au Sud du Ouancherich.
AMRA, vaste plaine auprès de Cafsa.

AMSKROUT, VOY. TAMSKROUT.

ANFA, appelée maintenant Ed-Dar-el-Beida (la maison blanche),

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