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ZouîLA: 1° ville à dix-huit lieues E. N. E. de Morzouc, nommée aussi Zouila-Beni-Khattab. - 2o Faubourg d'El-Mehdïa.

Article supplémentaire.

Fichtala, ou FichTÈLA. La localité qui porte ce nom et dont parle Ibn-Khaldoun est située à sept lieues N. E. de Fez.

FIN DE LA TABLE GÉOGRAPHIQue.

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HISTOIRE

DES

DYNASTIES MUSULMANES

ET DES TRIBUS ARABES ET BERBÈRES.

TRIBUS ARABES DE L'AFRIQUE SEPTENTRIONALE.

DES ARABES DE LA QUATRIÈME RACE, OU ARABES MOSTADJEM, PEUPLE CONTEMPORAIN DONT LES ANCÊTRES FONDÈRENT L'EMPIRE DE L'IS

LAMISME.

Lorsque la tribu des Coreich et les autres grandes familles descendues de Moder eurent établi l'empire de l'Islamisme avec l'aide des Ansar, peuple originaire du Yémen, auxquels s'étaient joints leurs frères et coreligionnaires de la tribu de Rebiâ et les autres peuplades sorties de la même souche, lorsqu'elles eurent subjugué les nations voisines, dompté les autres

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1 Ce mot signifie parlant un arabe corrompu, un dialecte barbare; quelques pages plus loin, l'auteur lui-même en donne cette explication. Dans l'introduction, nous avons fait observer qu'Ibn-Khaldoun regarde le peuple arabe comme ayant formé successivement quatre grandes races, savoir: les Aréba, les Mostaréba, les Tabéd-lil-Arab et les Mostadjem.

2 Les généalogistes arabes distinguent les tribus de leur nation en deux classes: l'une de race pure et composée des descendants de Cahtan; l'autre de race mêlée et renfermant toutes les familles descendues d'Ismaïl, fils d'Abraham. Moder et Rebià-Ibn-Nizar appartiennent à la seconde classe; Kehlan et Himyer à la première, Ceux-ci sont les aïeux de toutes les tribus yémenites. Pour tout ce qui regarde les origines

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peuples et conquis leurs villes, — elles échangèrent la rudesse de la vie nomade et la simplicité de mœurs qui les distinguait aux premiers temps du khalifat, contre les grandeurs de la domination et la mollesse de la vie sédentaire; et s'étant empressées d'abandonner les localités du Désert qu'elles avaient jusqu'alors fréquentées, elles se répandirent dans les régions éloignées et jusqu'aux dernières limites de l'empire musulman. Arrivés là, les membres de ces tribus s'établirent, soit par bandes, soit isolément; formant ainsi des garnisons et des postes avancés sur la frontière ennemie, pendant que l'empire fondé par leurs armes passait de race en race et de famille en famille 1.

Portés au faîte de la puissance en Irac, sous la dynastie des Oméïades, redoutables encore sous celle des Abbacides, parvenus à la plus haute fortune en Espagne, sous la seconde dynastie oméïade, les Arabes se virent en possession d'une gloire et d'un bien-être qui n'avaient jamais été le partage d'aucun autre peuple. Entourés des biens du monde et livrés aux plaisirs, ils s'étendirent sur la couche de la mollesse, et, savourant les délices de la vie, ils tombèrent dans un long sommeil à l'ombre de la gloire et de la paix.

S'étant ainsi accoutumé aux demeures fixes, le peuple arabe oublia la vie du Désert et perdit les facultés qui l'avaient aidé à conquérir le pouvoir et à subjuguer les nations; il ne lui resta plus ni la simplicité des premiers temps de la religion, ni les mœurs agrestes auxquelles il s'était formé dans le Désert tout chez lui s'émoussa jusqu'au tranchant de son épée.

Alors le guerrier ne se distingua plus de l'artisan que par son inaptitude au travail, et l'individu de race nomade ne différa du citadin que par l'habillement. Le souverain ne souffrit plus la présence de chefs capables de rivaliser avec lui par la gloire

arabes, il faut consulter l'ouvrage de M. Caussin de Perceval, intitulé Essai sur l'histoire des Arabes avant l'Islamisme et pendant l'époque de Mahomet, etc., en trois vol. in-8°. On ne saurait assez louer ce travail qui décèle, à chaque page, le profond savoir, les recherches consciencieuses et le jugement éclairé de l'auteur.

Nous suivons la leçon indiquée dans la note du texte arabe.

et par la naissance; il abaissa l'ambition de leurs princes et de leurs grandes familles ; et, pour dompter leur esprit turbulent, il appuya son autorité sur des troupes domestiques, corps formé d'esclaves tirés de l'étranger et de créatures attachées à la fortune du maître. Avec ces bandes, il accabla les Arabes, fondateurs de l'empire, champions de la foi et soutiens du khalifat; il leur fit goûter l'amertume de la servitude; il détruisit chez eux, le souvenir de leur ancienne gloire et des douceurs de la domination; il leur enleva cet esprit de corps qui faisait leur plus ferme appui de sorte que ce peuple, trop morcelé pour se défendre, devint le serviteur de tout homme puissant qui voulut l'employer; ou bien, accablé et brisé par le malheur, il se dispersa parmi les autres nations.

L'autorité passa alors entre les mains d'esclaves et d'affranchis qui, séduits enfin par l'exercice du pouvoir, osèrent aspirer à l'empire; et, devenus maîtres de la personne du khalife, ils s'assirent eux-mêmes sur le trône et commandèrent en souverains.

Pendant ce temps, les Arabes chargés de la garde des provinces étaient tombés dans la dégradation la plus grande: ils ne purent ressaisir les bonnes qualités qu'ils devaient à la vie nomade, elles étaient perdues depuis trop longtemps; ils ne purent se rappeler leur origine, les noms de leurs aïeux s'étaient effacés de leur mémoire; ils disparurent enfin du monde à l'exemple des peuples qui les avaient précédés et comme disparaîtront leurs successeurs.

-

Telles sont, en effet, les voies de Dieu envers ses créatures; et, qui pourra changer les voies de Dieu ?

Dans les premiers temps de l'Islamisme, de nombreuses tribus arabes avaient contribué à poser les fondements et à construire l'édifice de l'empire, en faisant triompher la vraie foi, en raffermissant le khalifat et en soumettant les villes et les provinces occupées par les autres peuples. On y remarqua les tribus descendues de Moder, telles que les Coreich, les Kinana, les Khozâa,

4 Coran, sourat 48, verset 23.

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