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par exemple, dit, sur l'autorité de Youçof-el-Ouerrac, qui tenait ses renseignements d'Aïoub, fils d'Abou - Yezid (l'homme à l'âne)', qu'ils étaient fils du même père, mais les généalogistes du peuple berbère, tels que Sabec - Ibn-Soleiman-el-Matmati, Hani-Ibn-Masdour (ou Isdour) -el-Koumi et Kehlan-Ibn-AbiLoua déclarent que les Beranès sont enfants d'un Berr 'qui descendait de Mazîgh, fils de Canaan, tandis que les Botr ont pour aïeul un autre Berr qui était fils de Caïs, et petit-fils de Ghailan. Quelquefois, même, on donne ce dernier renseignement sur l'autorité d'Aïoub, fils d'Abou - Yezîd; mais la déclaration d'Aïoub lui-même, telle qu'Ibn-Hazm nous l'a transmise, doi être accueillie par préférence, à cause de l'exactitude bien reconnue de cet auteur.

:

Selon la plupart des généalogistes, les Beranès forment sept grandes tribus les Azdadja, les Masmouda, les Auréba, les Ad-jîca, les Ketama, les Sanhadja et les Aurîgha. Sabec-Ibn-Soleiman et ceux qui suivent son autorité y ajoutent les Lamta, les Heskoura et les Guezoula.

« L'on rapporte, dit Abou-Mohammed-Ibn-Hazm, que San» hadj et Lamt étaient fils d'une femme nommée Tîzki et que >> l'on ignore le nom de leur père. Cette femme devint l'épouse

d'Aurigh dont elle eut un fils nommé Hoouar. Quant aux deux >> autres [Sanhadj et Lamt], tout ce que l'on sait à leur égard se >> borne au fait qu'ils étaient frères de Hoouar par leur mère. Quelques personnes, ajoute le même auteur, prétendent

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1 Voyez pour Aïvub la note page 28 de ce volume. Dans un autre volume de cet ouvrage on trouvera l'histoire d'Abou-Yezîd, surnommé l'homme à l'âne. Youçof el-Ouerrac (le libraire, le marchand de papier) vivait vers la fin du 4° siècle de l'hégire et habitait, probablement, la ville de Cordoue. Dans la note 5 de la page 18 de ce volume, il est

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question d'Ibn-Hazm.

2 Dans un des chapitres suivants, l'auteur donne quelques renseignements sur Sabec-Ibn-Soleiman et sur Kehlan-Ibn-Abi-Loua. Quant à Hani-Ibn-Masdour (ou Isdour), il appartenait à la tribu berbère des Kou mia, mais on ignore à quelle époque il vivait.

» qu'Aurîgh etait fils de Khabbouz, fils d'El-Mothenna, fils d'Es» Sekacek, fils de Kinda, ce qui est absurde. »

« Les tribus de Ketama et de Sanhadja, dit Ibn-el-Kelbi ', » n'appartiennent pas à la race berbère elles sont branches de » la population yémenite qu'Ifricos-Ibn-Saïfi établit en Ifrikïa » avec les troupes qu'il y laissa pour garder le pays. >>

Voilà, en somme, les opinions que les investigateurs les plus exacts ont énoncées au sujet des origines berbères.

A la branche d'Azdadja appartiennent les Mestaça, les Masmouda, et les Ghomara. Ceux-ci sont les enfants de Ghomar, fils de Mestaf, fils de Felîl, fils de Masmoud.

D'Aurigh sortent les Hoouara, les Meld, les Maggher et les Calden;

De Hoouara, les Melila et les Beni-Kemlan;

De Meld, les Satat, les Ourfel, les Ouacil et les Mesrata. Comme ces dernières familles eurent pour aïeul Lehan, fils de Meld, on les désigne collectivement par le nom des Lehana. A cette catégorie on ajoute même quelquefois le nom des Melîla.

Maggher, fils d'Aurîgh, eut pour fils Maouès, Zemmor, Keba et Mesraï ;

De son frère Calden naquirent Camsana, Ourstif, Biata et Bel.

Les Botr, descendants de Madghis-el-Abter, forment quatre grandes familles : les Addaça, les Nefouça, les Darîça et les enfants de Loua l'aîné. Ces branches ont pour souche commune Zahhîk [ou Zeddjîk], fils de Madghis.

Les Addaça, enfants d'Addas, fils de Zahhîk, forment plusieurs branches et se confondent avec les Hoouara. La raison en est que la mère d'Addas, après avoir été la femme de Zahhîk, épousa Aurîgh-Ibn-Bernès, cousin de son premier mari et père de Hoouara. Addas étant ainsi devenu frère de Hoouara, ses descendants sont tous classés au nombre des enfants de celui-ci.

Voici les noms des fils d'Addaça: Sefara, Andara, Henzouna,

1 Voyez note page 86.

2 Ce mot peut aussi se prononcer Mecettaça.

Sanbera, Heragha, Autîta et Terehna . Bien qu'ils naquirent tous d'Addas, fils de Zahhîk et petit-fils de Madghis, on compte aujourd'hui leurs descendants parmi les Hoouara.

Lona l'aîné est l'aïeul de deux grandes familles : les Nefzaoua (mot dans lequel on donne au z un son qui se rapproche du ch)2, enfants de Nefzaou, fils de Loua l'aîné, et les Louata, enfants de Loua le jeune, fils de Loua l'aîné. Loua le jeune était encore dans le sein de sa mère lorsqu'il perdit son père; c'est pourquoi il reçut le même nom que lui.

Les Louata se partagent en plusieurs branches, savoir les Agoura, et les Atrouza, enfants de Macela, fils de Loua le jeune; les Mezata, enfants de Zaïr, fils de Loua le jeune; les Maghagha et les Djedana, enfants de Ketouf, fils de Loua le jeune.

Ibn-Sabec et les généalogistes de son école regardent les Maghagha, les Djedana, les Agoura et les Atrouza comme les enfans de Macela, fils de Loua le jeune.

Aux Louata appartiennent les Sedrata [ou Sedderata], enfants de Nîtat, fils de Loua le jeune. Leur généalogie se rattache à celle des Maghraoua, «< car, dit Ibn-Hazm, Maghrao «< [l'aïeul de ceux-ci] épousa la mère de Sedrata, lequel devint << ainsi frère utérin des enfants de Maghrao. >>

La tribu de Nefzaoua fournit un grand nombre de branches, telles que Oulhaça, les Ghassaça, les Zehîla, les Soumata les Ourcif, les Mernîza, les Zatîma, les Ourkoul, les Mernîça, les Ourdeghrous et les Ourdîn. Toutes ces familles descen

Dans les manuscrits du texte arabe l'orthographe des noms portés par les aïeux des grandes tribus berbères ne varie presque jamais. Il en est autrement des noms qui désignent les ramifications secondaires et tertiaires des mêmes tribus: les variantes en sont innombrables. Ces irrégularités doivent être attribuées à la négligence des copistes et à l'extrême imperfection du caractère écrit des Arabes, surtout du caractère maghrébin. Dans les notes du texte arabe on trouvera une partie de ces variantes.

2 C'est le son du j français que l'auteur veut peindre ici; l'alphabet arabe n'en présentant pas l'équivalant. Donc, selon Ibn-Khaldoun, i il faut prononcer le nom de cette tribu Nefjaoua; cependant, de nos jours, dans toute l'Afrique et dans le Djerîd même, on dit Nefzaoua.

dent d'Itouweft, fils de Nefzao. A cette liste Ibn-Sabec et ses disciples ajoutent les Medjer et les Meklata. « Quelques per<< sonnes, dit ce généalogiste, refusent à Meklat la qualité de «< berbère. Selon leur opinion, il appartenait à la race himye<«< rite, et étant tombé encore jeune, au pouvoir d'Itouweft, « il fut adopté par lui. Son vrai nom était Mekla, fils de Rî«man, fils de Kelâ-Hatem, fils de Sâd, fils de Himyer. »>

Les Oulhaça, descendants de Nefzaoua, se composent d'un grand nombre de familles qui dérivent de deux aïeux: Tidghast et Dihya, tous les deux fils d'Oulhas.

De Tidghas proviennent les Ourfeddjouma, tribu qui renferme les Zeddjal, les Tou, les Bourghoch, les Ouandjez, les Kartît, les Maandjedel et les Sînt, tous descendus d'Ourfeddjoum, fils de Tîdghas, fils d'Oulhas, fils d'Itouweft, fils de Nefzao. Ibn-Sabec et les gens de son école disent que les descendants de Tidghas appartiennent à la branche de Louata et qu'ils habitent le mont Auras.

De Dihya dérivent les Ourtedìn, les Terîr, les Ourlettount, les Mekra et les Ifouîn; tous enfants de Dihya, fils d'Oulhas, fils d'Itouweft, fils de Nefzao.

Les Dariça, descendants de Dari, fils de Zahhîk, fils de Madhgis-el-Abter, forment ensemble deux grandes familles : les enfants de Temzît, fils de Dari, et ceux de Yahya, fils de Dari.

<< Toutes les ramifications de Temzît, disent Ibn-Sabec et ceux >> de son école, sortent de la souche de Faten, fils de Temzît. >> On leur accorde spécialement le titre d'enfants de Dari, à l'ex>>clusion des familles descendues de Yahya, fils de Dari. >>

Les branches des Temzit sont : les Matmata, les Satfoura, appelés aussi les Koumïa, les Lemaïa, les Matghera, les Sadîna, les Maghîla, les Melzouza, les Kechana [ou Kechata], les Douna, et les Mediouna; tous enfants de Faten, fils de Temzit, fils de Dari.

Les branches de Yahya sont : la totalité des familles qui composent la tribu de Zenata, et, de plus, les Semgan et les Ourstîf. D'Ourstîf dérivèrent les Miknaça, les Augna, les Ourtenadj [et les Megguen]; tous enfants d'Ourstîf, fils de Yahya.

De Miknas sont issus les Ourtîfa, les Ourtedous, les Teflit, les a sara, les Moualat, les Harat et les Ourflas.

De Megguen provinrent les Boulalîn, les Terîn, les Isliten, les Djerîn et les Foughal '.

Ourtenadj est l'aïeul des Mekença, des Betalça, des Kernîta, des Sederdja, des Henata et des Foulal; tous enfants d'Ourtenadj, fils d'Ourstif.

Semgan, fils de Yahya, est père des Zouagha et des Zouaoua. Ibn-Hazm classe les Zouaoua parmi les tribus ketamiennes; opinion assez vraisemblable et qui peut s'appuyer sur le fait que le territoire [des Zouaoua touche à l'ancien territoire des Ketama]. Il est donc probable que les Zouaoua, compris ici parmi les Semgan, ne sont autres que les Zouaza, tribu dont l'existence est une chose reconnue. De Zouagha sont issus les Madjer, les Ouatil, et les Semkin.

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Ce que nous donnons ici, n'est qu'une esquisse des diverses branches dont se compose la race berbère; mais nous traiterons à fond de toutes ces tribus, puisque nous aurons à raconter l'histoire de chacune d'elles.

Maintenant si l'on aborde la question de savoir jusqu'à quel peuple des temps anciens il serait possible de faire remonter les Berbères, on remarquera une grande diversité d'opinion chez les généalogistes, classe de savants qui ont consacré à ce sujet des longues études.

Les uns les regardent comme les descendants de Yacsan, fils d'Abraham, le même dont nous avons fait mention en parlant de ce patriarche 3. D'autres les considèrent comme Yémenites, et d'autres comme une population mélangée, venue du Yémen.

Dans les chapitres consacrés à l'histoire de chaque tribu en particulier, la plupart de ces noms se retrouvent plus ou moins altérés. L'auteur a eu le grand tort de n'en avoir pas fixé l'orthographe, lettre par lettre, à la manière des philologues arabes; il aurait ainsi empêché les changements fâcheux et souvent irrémédiables, que ces dénomina

tions ont subies.

2 « Abraham épousa encore une femme nommée Cétura, qui lui enfanta Zamran, Jecsan, etc. » (Gen. xxv, 1, 2)

3 C'es! vers le commencement de son histoire universelle que l'auteur traite de la famille d'Abraham. Cette partie de son ouyrage n'a pas été publiée.

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