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fédérée avec les Kaoub, et suit quelquefois les Aulad-Abi-'lLeil, mais en général elle accompagne les Aulad-Mohelhel.

Quant aux Debbab, autre branche de la tribu des Soleim, noust avons déjà indiqué les différentes opinions au sujet de leur origine et mentionné que leur aïeul Debbab était fils de Rebiâ, frère de Zoghb-el-Asgher et fils de Zoghb-el-Akber. Le mot Zoghb se prononce actuellement avec un o, mais Abou-Mohammed-el-Tidjani nous apprend, dans son voyage, qu'El-Adjedabi et Er-Rochati le prononçaient Zighb.

Les Debbab occupent le pays qui s'étend depuis Cabes à Tripoli et de là jusqu'à Barca. Ils formèrent plusieurs tribus dont une, les Aulad-Ahmed-Ibn-Debbab, se tient à l'occident de Cabes et stationne auprès des sources que visitent les caravanes. Elle est voisine de la tribu de Hisn et des sources du pays des Zoghb 2.

Les Beni-Yezîd, autre branche de la tribu de Debbab, occupent les mêmes localités que les Aulad-Ahmed. « Yezîd, dit Tedjani, » n'est pas le nom de leur ancêtre ; c'est le terme par lequel on » désignait la formule de serment usité chez ce peuple, et qui >> exprimait le souhait d'un accroissement (d'enfants et de ri» chesses) 3. » Cette tribu se subdivise en plusieurs familles,

savoir :

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Les Sohba, enfants de Sohb-Ibn-Djaber-Ibn-Faïd Ibn-RaféIbn-Debbab;

Er-Rochati, Abou-Mohammed-Abd-Allah, natif d'Orihuela en Espagne, composa un ouvrage sur la généalogie des compagnons de Mahomet. Il fut tué à la prise d'Alméria par les chrétiens, en l'an 542 (1447). (Ibn-Khallikan, vol. 11, page 70)

Le texte arabe de ce paragraphe est sans doute altéré, aussi la traduction en est purement conjecturale. Peut-être faut-il lire oua mouatenhom gharbi Cabes ila Oïoun-Rahhal oua hom modjaweroun li-Hisn oua min Oïoun-Rahhal belad Zoghb, c'est-à-dire: le territoire qu'ils habitent s'étend à l'ouest de Cabes jusqu'à Cïoun-Rahhal (puits des voyageurs); ils sont voisins des Hisn, et le pays des Zoghb fait partie d'Oïoun-Rahbal.

3 La traduction de la fin de ce passage est conjecturale.

4 Le texte porte en quatre familles, bien que l'auteur lui-même nous en nomme sept.

5 Variante: Caïd.

Les Hamarna, famille-sœur de la précédente et dont l'aieul, Hamran, était fils de Djaber;

Les Khardja, branche de la famille des Al-Soleiman, qui, ayant été expulsée du territoire de Meslata par ceux-ci, est venue se confédérer avec les Hamarna et demeure parmi eux;

Les Asabéà (gens aux doigts), ainsi nommés parce qu'ils descendent d'un homme qui avait un doigt de trop; mais Et-Tidjani a oublié de nous faire savoir auquel des fils de Debbab ils font remonter leur origine;

Les Nouaïl, enfants de Naïl-Ibn-Amer-Ibn-Djaber;
Les Aulad-Sinan-Ibn-Amer,

Et les Aulad-Ouchah-Ibn-Amer.

LesOuchah, famille qui commande à toutes les tribus sorties du Debbab, se composent de deux grandes branches : les Mehamid [ou Mahmouds], descendants de Mahmoud-Ibn-Tauc-IbnBakïa-Ibn-Ouchah, et les Djouari [ou Djarïas], descendants de Hamîd-Ibn-Djarïa-Ibn-Ouchah. Les Mehamîd habitent les plaines et les montagnes entre Cabes et Nefouça, et ils prennent leurs chefs dans la famille de Rehab-Ibn-Mahmoud. Celui qui les gouverne maintenant est un fils de Sebà-Ibn-Yacoub-Ibn-Atïa-IbnRebab. Les Djouari occupent Tripoli et ses dépendances, telles que Tadjora, Heragha et Zenzour. Ils obéissent à la famille de Morghem-Ibu-Saber-Ibn-Asker-Ibn-Hamid, et ils ont aujourd'hui pour chef, Saber, fils d'Asker, fils d'Ali, fils de Morghem.

<< La tribu des Ouchah renferme aussi deux autres familles qui » se sont mêlées avec les Djouari et les Mehamîd; l'une, les » Djouaouiba, descend de Djouwab-Ibn-Ouchah; l'autre, les » Amr ou Amour, tire son origine d'Amr-Ibn-Ouchah. »> Tels sont les paroles d'Et-Tidjani au sujet des Amour, mais nous avons déjà indiqué une tribu du même nom parmi les descendants de Hilal-Ibn-Amer, et les gens dont elle se compose reconnaissent les Amour debbabiens pour leurs frères; ils ajoutent qu'ils n'appartiennent en aucune façon à la descendance de Soleim et qu'ils n'ont rien de commun avec les Debbab, si ce n'est le territoire qu'ils habitent. Dieu sait lequel des deux partis à raison. Parmi les tribus ouchahides on compte les Harîz-Ibn-Temîm

Ibn-Amr-Ibn-Ouchah. C'est de Harîz que sortit Faïd-Ibn-Har î, z un des plus célèbres cavaliers d'entre les Arabes et poète dont les vers se répètent encore aujourd'hui parmi ce peuple et font le charme de leurs soirées, les délices de leurs réunions. L'on a dit, cependant, qu'il appartenait aux Mehamid et qu'il était fils de Hariz-Ibn-Harbi-Ibn-Mahmoud-Ibn-Tauc.

Les Debbab soutinrent avec zèle la cause de Caracoch et d'IbnGhania. Ce fut le premier de ces chefs qui fit mourir les cheikhs des Djouari. Après la mort d'Ibn-Ghanîa, les Debbab passèrent au service de l'émir Abou-Zékérïa et restèrent fidèles à lui et à sa dynastie. Ce furent eux qui, les premiers, se laissèrent tromper par la ressemblance d'Ibn-Abi-Omara avec le fils du sultan Yahya-el-Makloue et prêtèrent leur appui à cet aventurier. La chose se passa de cette manière: Noceir, affranchi d'El-Makhlouê, se réfugia chez eux à la mort de son patron et des princes, ses fils. Il y était encore quand Ibn-Abi-Omara passa par là. Frappé de la ressemblance de cet homme avec El-Fadl, fils de son ancien maître, il se mit à pleurer et à se lamenter. Ibn-AbiOmara lui en demanda la raison et, sur sa réponse, il se concerta avec lui afin de se faire passer pour le jeune prince. Noceir sut si bien présenter la chose à ces Arabes, qu'ils accueillirent avec empressement l'étranger, et ce fut Morghem-Ibn-Saber qui en donna l'exemple et entraîna toute la tribu. Abou-Merouan - Abd-el-Mélek - Ibn-Mekki, seigneur de Cabes, se rallia à la même cause. Alors s'effectua le triomphe que Dieu avait prédestiné à un misérable intriguant ainsi que la profanation du trône des khalifes par le corps d'un imposteur. Pour les détails de cette révolution nous renvoyons le lecteur à cette partie de notre ouvrage qui traite de la dynastie hafside. Le sultan Abou-Hafs parvint enfin à désabuser les Arabes et à les détacher de la cause du prétendant.

Plus tard, les Debbab méconnurent son autorité, et comme il fit marcher contre eux son général Abou-Abd-Allah-el-Fezazi, ils envoyèrent demander secours au neveu du sultan, l'émir Abou-Zékérïa, qui gouvernait alors la ville de Bougie et la partie occidentale de l'Ifrîkïa. Un des membres de cette députation

était Abd-el-Mélek-Ibn-Rehab-Ibn-Mahmoud. Abou-Zékérïa se mit en campagne, l'an 687, afin de les soutenir. Après avoir attaqué et culbuté les gens de Cabes, les Arabes essuyèrent à leur tour un rude échec; El-Fezazi les ayant vaincus et chassés de l'Ifrîkia. L'émir Abou-Zékérïa s'en retourna alors dans sa forteresse de Bougie.

En l'an 682 (1283-4), Morghem-Ibn-Saber-Ibn-Asker, chef des Djouari, fut enlevé de la côte de Tripoli par les Siciliens et emmené en captivité. Vendu par eux au roi de Barcelone, il Y resta prisonnier jusqu'au moment où Othman-Ibn-Abi-Debbous, dernier rejeton de la dynastie d'Abd-el-Moumen, vint solliciter l'appui du prince chrétien en lui représentant qu'il désirait se faire transporter en Afrique afin d'y monter sur le trône des Almohades. Le roi de Barcelone mit son hôte en rapport avec Morghem, et, ayant effectué une alliance entre eux deux, il les fit débarquer sur la côte de Tripoli. Morghem commença aussitôt par proclamer Ibn -Abi - Debbous, et ayant décidé sa tribu à le soutenir, il alla mettre le siége devant Tripoli. Ceci eut lieu en 688 (4289). Après avoir attaqué la ville pendant quelques jours, ils laissèrent un corps de troupes pour la tenir bloquée et se mirent à parcourir les pays voisins afin d'y prélever les impôts. Cette besogne terminée, ils n'en firent plus rien. Ibn-AbiDebbous continua, pendant quelque temps, à vivre sur le territoire de ces tribus, et étant enfin parvenu, vers le commencement du huitième siècle de l'hégire, à se procurer l'appui des Kaoub, il marcha avec eux contre le sultan Abou-Acida et l'assiégea dans Tunis pendant plusieurs jours. N'ayant pu réussir dans cette tentative, il s'en retourna dans la province de Tripoli où il demeura quelque temps; puis, il passa en Égypte et y resta jusqu'à sa mort. Nous reviendrons encore sur ce sujet quand nous donnerons le récit de ce qui se passa à Cairouan entre son fils et le sultan Abou-'l-Hacen.

Rien ne changea dans la position des Djouari et des Mehamid jusqu'au moment où l'autorité hafside cessa de se faire sentir à

Dans un autre chapitre de cet ouvrage l'anteur place ces événements dans les années 685 et 686.

Cabes et à Tripoli. Alors, ces deux tribus, devenues maîtresses chez elles, étendirent leur domination sur toutes les populations agricoles qui habitaient les plaines et les montagnes de ce territoire. Vers la même époque, plusieurs villes se détachèrent de l'empire; les Beni-Mekki établirent leur autorité dans Cabes, de même que les Beni-Thabet, dans la ville et la province de Tripoli. On trouvera l'histoire de ces événements dans les chapitres que nous avons consacrés à ces familles.

Chez les Aulad-Ouchah le commandement se partagea entre deux chefs, aussitôt que les villes dont nous avons mentionné les noms eurent cessé de reconnaître un gouvernement commun; les Djouari occupèrent Tripoli, la campagne voisine, Zenzour, Gharian et Maghrou, tandisque les Mehamid s'emparèrent de Cabes, du pays des Nefouça et de l'île de Djerba.

Quelques autres tribus issues de celle de Debbab, habitent le Désert et s'adonnent à la vie nomade. La région qu'elles occupent est située à l'orient du pays des Ouchah dont elle est même assez éloignée. Les Soleiman [ou Sliman], une de ces tribus, eut pour aïeul Soleiman-Ibn-Héïb-Ibn-Rafè-Ibn-Debbab. Son territoire est situé au midi de Maghrou et de Gharian. Elle reconnaît à la famille de Nasr-Ibn-Zeid-Ibn. . . .-Ibn-Soleiman le droit de lui commander. Les chefs qui la gouvernent de nos jours sont HamelIbn-Hammad-Ibn-Nasr et ses fils.

Une autre de ces tribus, celle de Salem-Ibn-Héïb, est sœur de la précédente et occupe la ville de Mesrata ainsi que le territoire qui s'étend de là jusqu'à Lebda et à Meslata. Elle fournit plusieurs branches: les Ahamed, les Amaïm, les Alaouna et les Aulad-Merzouc. Cette dernière famille exerce le commandement sur les autres. Merzouc était fils de Moalla-Ibn-Mâdan-Ibn-FlitaIbn-Commas-Ibn-Salem. Vers le commencement du huitième siècle de l'hégire, les Salem eurent pour chef Ghalboun, fils de Merzouc, et l'autorité est restée dans sa famille jusqu'à ce

Dans le texte arabe le verbe est au singulier. Je relève cette faute afin de faire observer, une fois pour toutes, que l'auteur néglige trop souvent les règles de la concordance grammaticale.

2 Dans les manuscrits on trouve un blanc à la place du nom.

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