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grand pontife, revêtu de la puissance tribunitienne pour la 3• fois, Proconsul, prince très courageux et très heureux, père de la patrie, et de tous les princes le plus indulgent, la république des Phuensiens. »

La date de ce monument me semble pouvoir être fixée au commencement de l'année 201, époque à laquelle Caracalla reçut la robe virile, quoiqu'il n'eût encore que 14 ans. Son père le désigna pour être consul avec lui, en 202, pendant qu'ils étaient en Syrie,

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III.

ESARI DIVI MAR
NINI PII GERMAN
FIL DIVI COMMO
IVI ANTONINI PII

I HADRIANI PRONEPOTI
NI PARTHIC ABNEPOTI
ADNEPOTI

VERO PIO PERTINACI AVG
IABENICO PARTHIC MAX
TRIB POTEST X IMP XI
OS PROPAGAT IMPERI
FELICISSIMOQVE PRIN

PATRI

M. AVRELI ANTONINI
AVG. PONT MAX TRIB
OCOS FORTISSIMI FE
Q. PRINCIPIS. P.P ET

S RETRO PRINCIPES INVIC

RESP. PHVENSIVM.

L'inscription qui porte le numéro III, est une dédicace à Septime Sévère. Nous n'en possédons malheureusement qu'une partie qui est gravée sur la surface d'un bloc de marbre, de façon à laisser vers la gauche une marge de 25 centimètres en largeur. En attendant que la pierre sur laquelle se trouve le complément des lignes, soit retirée des décombres du temple, je poserai comme jalons les chiffres qui indiquent le consulat de Septime Sévère et la puissance tribunitienne de Caracalla, et je restituerai l'inscription de la manière suivante :

Imperatori cæsari, divi Marci Antonini pii Germanici Sarmartici filio, divi Commodi fratri, divi Antonini pii nepoti, divi Hadriani pronepoti, divi Trajani Parthici abnepoti, divi Nervæ adnepoli,

Lucio Septimio Severo pio, Pertinaci, augusto, Arabico, Adiabenico, Parthico maximo, pontifici maximo, tribunitia potestate X, imperatori XI, consuli III, proconsuli, propagatori imperii, fortissimo felicissimoque principi, patri patriæ, patri

Imperatoris cæsaris, Marci Aurelii Antonini, pii, felicis, augusti, pontificis maximi, tribunitia potestate III, proconsulis, fortissimi felicissimique principis, patris patriæ, et super omnes 1elro principes invictissimi, Respublica Phuensium.

<< A l'empereur César, fils du divin Marc Antonin, le pieux, le Germanique, le Sarmatique, frère du divin Commode, petitfils du divin Antonin, le pieux, arrière petit-fils du divin Adrien, 4o descendant du divin Trajan, le Parthiqne, 5o descendant du divin Nerva,

> LUCIUS SEPTIME SÉVÈRE, le pieux, Pertinax (1), l'auguste, l'Arabique, l'Adiabénique, le très grand Parthique, grand pontife, revêtu de la puissance tribunitienne pour la dixième fois, nommé onze fois Impérator, trois fois Consul, Proconsul, qui

(1) Tandis que les Prétoriens proclamaient Pescennius Niger en Orient, Clodius et Albinus dans la Grande-Bretagne, l'armée de Germanic, campée près de Carnunte (Autriche), élut Sévère, le 13 août 193, en lui conférant les noms d'Auguste, de Pertinax et d'Empereur.

a reculé les limites de l'empire, prince très courageux et très heureux, père de la patrie, père

de l'empereur César Marc Aurèle Antonin, le pieux, l'heureux, l'auguste, le Parthique, revêtu pour la troisième fois de la puissauce tribunitienne, Proconsul, prince très courageux et très heureux, et de tous les princes ses prédécesseurs le plus invincible, LA CIRCONSCRIPTION DES PHUENSIENS. »

Le 3 consulat de Septime Sévère concorde, suivant le témoignage des historiens, avec le 1er consulat de son fils aîné. Or, dans le fragment d'inscription qui nous reste, Septime Sévère est consul pour la 3o fois, tandis que Caracalla n'est désigné que comme proconsul. D'un côté, nous avons l'année 202, et de l'autre, l'année 200, époque où Caracalla fut investi pour la 3o fois de la puissance tribunitienne. Il faut donc supposer que le lapicide s'est trompé en gravant les titres de l'empereur Septime Sévère. Les erreurs de ce genre ne sont pas rares.

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5

10.

IMP. CAES. M. AVRELII. ANTONI

NI PII FEL AVG PARTHICI. MAX. BRI
TANNICI MAX PONT MAX TRIB POT
XVI' IMP II COS IIII PP. PROCOS DIVI
SEVERI PII ARABICI ADIABENICI PAR
THICI MAX BRITANNICI MAX FILI
DIVI M ANTONINI PII GERMANICI
SARMATICI NEPOTI (sic) DIVI ANTO
NINI PII PRONEP DIVI HADRI
ANI . ABNEP

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DIVI TRAIANI
DIVI NERVAE

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Fortune reduci augusta Imperatoris Cæsaris Marci Aurelii

Antonini, pii, felicis, augusti, Parthici maximi, Britannici maximi, pontificis maximi, tribunitia potestale XVI, imperatoris II, consulis IIII, patris patriæ, proconsulis, divi Severi› pii Arabici Adiabenici Parthici maximi Britannici maximi filii, divi Marci Antonini pii Germanici Sarmatici nepoti (nepotis), divi Antonini pii pronepotis, divi Hadriani abnepotis, divi Trajani Parthici et divi Nervæ adnepotis, Respublica Phuensium. Decreto Decurionum.

« A la Fortune auguste qui ramène l'empereur César Marc Aurèle Antonin le pieux (1), l'heureux, l'auguste, le très grand pontife, revêtu de la puissance tribunitienne pour la 16° fois, Impérator pour la 2e fois, Consul pour la 4o fois, père de la patrie, Proconsul, fils du divin Sévère le pieux, l'Arabique, l'Adiabénique, le très grand Parthique, le très grand Britannique, petit fils du divin Marc Antonin le pienx, le Germanique, le Sarmatique, arrière petit-fils du divin Antonin le picux, 4o descendant du divin Adrien, 5e descendant du divin Trajan le Parthique et 6e descendant du divin Nerva, la république des Phuensiens. Par un décret des Décurions. »

Cette inscription est plus belle et mieux conservée que les autres. Les caractères en sont si nets et si vifs qu'on les dirait gravés de la veille. Un défaut de la pierre qui occupe le commencement de la 10° et de la 11° ligne, a forcé le lapicide d'y laisser un espace vide que j'ai soin de représenter dans ma copie. C'est en 213 de Jésus-Christ que Caracalla, alors dans la 16e année de son tribunat, fut nommé consul pour la 4 fois avec Dec. Cælius Balbinus. Cette année là, il se rendit dans les Gaules, fit tuer le Proconsul de la Narbon

(1) Caracalla s'appelait Bassianus. Son père lui avait donné le nom d'Antonin, en commémoration d'Antonin le pieux, et c'est avec cette qualification que nous le voyous figurer dans les inscriptions et sur les inédailles.

naise et viola les droits de plusieurs villes. Il rapporta de cette expédition une espèce d'habit qu'on appelait caracalles et dont il fit de grandes distributions au peuple : ce qui lui a valu le surnom de Caracalla. Quelques historiens s'accordent à dire qu'il ne prit le titre d'Imperator, pour la 3e fois, que dans la 17° année de son tribunat, c'est-à-dire au mois de mars 214, lorsqu'il partit de Rome pour aller combattre les Cattes. Il résulte de ces divers témoignages que la dédicace de ce monument doit être placée à la fin de 213 ou au commencement de l'année 214.

Au moment de mettre sous presse, j'apprends que M. Jules Gérard a fait encastrer dans le mur extérieur de sa villa, à gauche et à droite de la porte, les quatre stèles dont nous venons d'examiner les épigraphes.

§ 2. Inscriptions tumulaires d'Aïn-Phouwa.

Pendant mon séjour à Beau-Désert, je profitai d'une belle matinée de printemps pour examiner les ruines de Phua, en compagnie de M. Marie, l'habile architecte qui dirige les travaux de la nouvelle colonie des Oulad-Rahmoune. Il ne reste plus du Castellum que quelques lignes de pierres qui en marquent la place, et l'esplanade où s'étaient groupées les habitations du village, a été convertie en champ de blé. Lò, comme à Constantine et dans tous les vicus environnants, la guerre semble avoir épuisé ses fureurs en effaçant jusqu'aux dernières traces de la vie. C'est dans la salle et dans la cour de la zaouia de Sidi-R'ariani que je trouvai plusieurs cippes extraits de la nécropole romaine et employés par les indigènes, en guise de matériaux. Malgré l'épaisse couche de chaux dont ils sont recouverts, je suis parvenu à lire les inscriptions sui

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