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l'équivalent de benou, oulâd (fils). Le dal est souvent confondu avec le la. Quant au mot abarkâne, il appartient à la langue des nègres de Tombouctou, qui était celle de l'auteur.

(13) Je n'ai trouvé Tekra ni dans la géographie d'Aboulfèda, ni dans la relation des voyages d'Ibn-Batoutah, ni dans l'histoire des Berbères par Ibn-Kaldoun. Le seul nom qui s'en rapproche est celui de Takda ou Takedda, ville du grand désert située à 40 jours de Bornou, et à 70 de Touat.

(14) Non loin de la Caaba, dans la cour de la mosquée de la Mecque, s'élève une construction carrée qui recouvre le puits de Zemizem, cette source qu'un ange fit jaillir au moment où Agar, errant dans le désert, voilait sa tête pour ne pas voir son fils Ismaël expirer dans les tourments de la soif Les musulmans s'imaginent qu'il suffit de boire de l'eau de Zemzem pour se procurer une bonne mémoire.

(15) Voir l'Histoire de l'Afrique par Ibn-Abi-Dinar-el-Kaïrouani, traduite en français par MM. Pellissier et Rémusat, p 8. L'historien de Tubis donne au conquérant de Tombouctou le nom de Mahmoud-Pacha.

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(16) Le pays de Sous-el-Aksa, situé près de la mer, à l'entrée du Sabara, au sud de l'empire du Maroc, est remarquable par sa fertilité, bien qu'il touche au désert. Il appartient à des races mélangées de Berbères Masmoudiens.

(17) La biographie de Sidi-Khelil que j'ai extraite du Tekmilet eddibadje, a été impriméc en tête du texte du Moktaçar par les seins de M. Reinaud. (Imprim. impér. 1856.) C'est le document le plus étendu et le plus véridique que l'on possède sur ce juriste éminent. La notice rédigée par El-Karafi contient des détails qui ne sont pas sans intérêt.

(18) Ahmed-ben-Haçan-ben-Ali-ben-el-Katib-ben-el-Konfoud naquit à Constantine, en 740 [de J.-C. 1339. ] Il a écrit une monographie de sa patrie sous la dynastie berbère des Hafsites, et l'a intitulée : El-Faresia, la Farésiade. (Voyez les extrails que j'en ai publiés dans le Journal asiatique, nos de mars 1849, septembre 1852, etc.) Voici quelques-uns des ouvrages qui ont popularisé son nom dans les collèges de l'Afrique : Commentaire en cinq volumes sur la Riçâla d'Ibn-Abi-Zeid (jurisprudence}; Commentaire en cinq volumes sur les hadis, intitulé Bounïa el-islam ; Annotations au livre d'Ibn-el-Hadjeb ; Notes sur l'abrégé d'Ibn-elBenna; Tableau des successions; Généalogie des chérifs; · Imitation du Prophète; Vie de Sidi Bou-Médiène, patron de Tlemcen; Tablettes nécrologiques des traditionnistes;

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Moyen facile pour recon

naître la position des étoiles Je n'ai pu jusqu'à présent me procurer que deux de ces livres ; la Farésiade et les Tablettes nécrologiques (el-oufaïal).

(19) Le cheikh Abou-Mohammed-cl-Abdéri, natif de Valence, habitait en 688 (de J.-C. 1289) Haha, l'un des points les plus reculés du Maroc, et se rendit par terre à la Mecque. La relation de son voyage est écrite dans un style très recherché et en prose rimée. Elle est remplie, en outre, de morceaux de littérature qui lui ont été dictés par les professeurs en renom, et que les esprits sérieux regardent comme des hors-d'œuvre passablement fastidieux. J'en ai donné une analyse accompagnée de plusieurs extraits relatifs à l'Algérie. (Journal asiatique no d'août-septembre 1854, p. 144 et suiv.)

(20) Le Eunouan ed-diraïa dont il n'existe encore qu'une copie, fait partie de ma collection de manuscrits. Il contient la biographie des savants qui ont illustré Bougie pendant le Vle et le VIIe siècles de l'hégire. J'en ai fait une analyse détaillée qui a paru dans le Journal asiatique, no de juin 1856.

(21) Histoire générale et système comparé des langues sémitiques, par Ernest Renan, prem. part. p. 371.

A. CHERBONNEAU.

LETTRE

de M. Ch. Tissot à M. Cherbonneau sur les inscriptions de l'Amphithéâtre d'El-Djem (Régence de Tunis.)

Tunis, le 27 mai 1856.

MONSIEUR,

De toutes les ruines romaines qui couvrent la Régence de Tunis, l'amphithéâtre d'El-Djem est la plus importante et. aussi la mieux connue. Shaw, Peyssonel, Desfontaines, sir Grenville Temple et le Dr Barth ont trop bien décrit ce magnifique monument pour qu'on puisse encore en parler après eux. Je ne me reconnais, pour ma part, que le triste droit de signaler la dégradation de plus en plus rapide d'un des plus beaux édifices que nous ait légués l'antiquité. Je me bornerai donc à vous entretenir aujourd'hui d'une inscription gravée sur une des pierres de l'amphithéâtre, et qu'aucun voyageur, à l'exception du Dr Barth, n'a encore signalée.

Lorsque je passai pour la première fois à El-Djem, au mois d'avril 1853, je remarquai au premier étage de l'amphithéâtre, entre les deux arcades qui font face à la mosquée, une inscription en caractères inconnus. Je réussis, non sans peine et sans danger, à atteindre l'arcade et à arriver jusqu'à l'inscription en cheminant sur la corniche, mais il me fut impossible, en l'absence de tout point d'appui, d'en prendre copie. D'un autre côté, l'inscription était placée à une trop grande

hauteur pour qu'on put la lire exactement du bas de l'édifice. Je fus donc, à mon grand regret, dans la nécessité d'ajourner l'entreprise.

En lisant depuis les Wanderuhgen über die Küstenlander des Mittelmeors » du Dr Barth, je reconnus que l'inscription que n'avaient remarquée ni Shaw, ni aucun des voyageurs qui l'ont suivi, n'avait pas échappé au savant allemand. M. Barth suppose que l'inscription est en langue berbère et la fait remonter au temps où la Kahena Damia, la reine de l'Aurès, occupait l'amphithéâtre d'El-Djem. En déclarant qu'il n'a pu prendre qu'une copie fort inexacte de l'inscription, ce savant ajoutait :

Jedenfalls istschr zû wünschen dasz ein nachvolgender Reisende dic freilich bei mangel einer schr hohen Leiter › nicht angenehme Arbeit ubernimt, sic noch einmal zü » copiren. »

Si j'avais connu, lors de mon premier voyage à El-Djem, ce vœu du Dr Barth, j'aurais certainement fait en sorte de le réaliser. Mais, comme lui, j'avais été pris au dépourvu. Plus heureux cette fois, j'ai pu relever, aussi exactement que pos- sible, sa mystérieuse inscription, et j'en joins la copie à cette lettre (no 1), ainsi que celles de deux autres inscriptions gravées sur les assises voisines, l'une à droite l'autre au-dessous, (no 2 et 3).

Les caractères de l'inscription n° 1 n'appartiennent, à coup sûr, à aucune variété de l'écriture arabe. Deux ou trois lettres, à la rigueur, pourraient appartenir à l'alphabet hébraïque : l'une d'elles (2o et 6e de la 1re ligne, 8 et 15° de la seconde), ressemble tout à fait au phè; d'autres, avec un peu de bonne volonté, rappellent le vaw, le beth et le teth; et en regardantcomme un jambage inachevé le point médial de la 10o, on pourrait y voir un schine, mais ce point se trouve répété presque à chaque lettre.

Lorsque je vis l'inscription pour la première fois, je suppo

sai, comme le Dr Barth, bien que je n'eusse pas la moindre notion de l'alphabet berbère, ou peut-être parceque je l'ignorais, que ces deux lignes dataient de l'époque où les Berbères défendaient El-Djem contre l'invasion arabe. Un passage d'EtTidjani, qui appelle l'amphithéâtre « le château de la Kahena ». et raconte le siège qu'elle y soutint, donnait une certaine vraisemblance à cette supposition. L'examen attentif de l'inscription m'a inspiré bien des doutes à cet égard. Il n'y a aucun rapport, en effet, entre les caractères dont il s'agit et l'alphabet berbère, tel qu'on croit l'avoir retrouvé chez les Touareg. Je ne saurais admettre, d'ailleurs, avec le Dr Barth, que l'inscription qui aurait été, selon lui, une formule magique, un talisman, soit complétée et pour ainsi dire expliquée par les grossières figures de poignards gravés au-dessous. Ces figures sont d'une date évidemment postérieure, car les lettres de l'inscription offrent dans leur creux la même teinte que les pierres de l'amphithéâtre, tandis que les traits qui figurent ces emblèmes guerriers sont d'une teinte plus claire. En outre, ces figures sont reproduites à plusieurs autres endroits de l'amphithéâtre.

Je laisse à votre sagacité, Monsieur, le soin de résoudre cette énigme épigraphique. Le seul fait que je puisse affirmer c'est que l'inscription a été gravée postérieurement à la construction de l'amphithéâtre. La convexité, bien que peu sensible, de la pierre qui la supporte, ne permet pas d'admettre qu'elle ait été encastrée dans l'édifice.

L'inscription n° 2 est évidemment arabe, et pourrait peutêtre se traduire par :

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Il ne faut pas attacher une grande importance aux points distinctifs des lettres, le luxe de la ponctuation qu'on y re

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