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On trouve aussi des verbes qui ont la seconde radicale redou

blée; exem.

imoggar (il fut grand): racine m, g, r: jào ;

Mihammel (il aima) ;

racine h, m,,.

Chacune des trois lettres radicales peut être une voyelle ;

exem.

Jiouzel (il courut); racine ou, z, l, Jjg ;

يعود

يلسا

وزل

قبود

ifoud (il eut soif); racine f, ou, d, si

Lilça (il s'habilla); racine l,ç, a,

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Dans un petit nombre de racines une voyelle de prolongation suit la première ou la seconde radicale; exem.

içouden (il monta à cheval); racine ç,
ikçoudh (il craignit);

ز شدن ,d, n

racine k, s, dh, jams.

Il y a quelques racines quadrilitères, exem.

dėja, idarghal (il fut aveugle); racine d, r, gh,l. fè,ɔ.

Les verbes dont une des radicales est une voyelle se conjuguent irrégulièrement: tantôt cette voyelle se change en une autre et tantôt elle disparaît. Dans les verbes de cette classe, les voyelles normales qui accompagnent les signes des personnes se remplacent quelquefois par d'autres voyelles. On commence à entrevoir la règle générale de ces permutations; mais, jusqu'à présent on n'a pas pu la formuler d'une manière précise.

L'adverbe ed (ici) peut se placer à la fin de toutes les personnes de l'aoriste et de l'impératif. Il ajoute au sens du verbe une idée de localité se rapportant au lieu où se trouve la personne qui parle ou celle dont on parle; exem. oughal-ed (il est revenu ici), ekchem-ed (entrez ici). Oughal sans ed, signifie il s'en est retourné; kechem sans ed signifie entrez ou entrez-là.

Cette particule précède le verbe toutes les fois que la phrase éprouve une des modifications qui obligent les pronoms affixes à se placer devant le verbe qui les régit (voy. p. 514); exem. our brigh ed ïoughal (je ne veux pas qu'il vienne).

En chelha le verbe illa (exister, etre) se conjugue ainsi :

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En dialecte zouaoua le même verbe se conjugue de la manière

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L'équivalent du verbe avoir manque dans plusieurs dialectes. berbères. Pour exprimer l'idée de possession on emploie une tournure anologue à celle des Arabes et on dit, en chelha :

Dar-î (chez moi, c'est-à-dire j'ai),

dar-ek, chez toi,

dar-es, chez lui,

dar-negh, chez nous,

dar-kon, chez vous,

dar-sen, chez eux,

dar-sent, chez elles.

En zouaoua, en mozabi, en touareg et chez les Beni-Menacer on substitue la préposition ghour ou rour (mot purement berbère), au mot dar (qui est un emprunt fait à la langue arabe).

Les Zouaoua ont un verbe qui signifie posséder et qui se conjugue ainsi :

¿aż saîgh, j'avais,

Cs the saith, tu avais,

يسع

Es isâë, il avait etc.,
¿w ad'sâough, j'ai,

bal alsâoutt, tu as.] Le verbe

saou paraît être une altération du verbe arabe

سعو

.ida, qui signifie contenir يسع ,ouaçad وسع

Il existait probablement en berbère une voix passive qui se distinguait de l'active par les voyelles. En voici quelques indications, signalées par M. Newman,:

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Dilagh, j'ai été couvert,

dirregh, j'ai été lésé,

yafa, il a été trouvé,
ifir, il fut caché.

Dans les divers dialectes de la langue usuelle il règne

confusion que le même verbe s'emploie tantôt avec le sens actif et tantôt avec le sens passif; exem.

Oulaënnegh lahdid-agh iskern (nos cœurs en fer font, c'est-àdire sont changés en fer).

L'ancien passif vocalisé sera donc tombé en désuétude, ainsi que cela a eu lieu pour le passif du verbe arabe.

DES ADVERBES ET D'AUTRES PARTICULES.

Les adverbes, les prépositions, les conjonctions et les interjections sont très-nombreux en berbère et varient selon les dialectes.

Les prépositions se placent avant les noms qu'ils régissent, mais, en chelha, agh (dans) se met quelquefois après le nom; exem. tiguimmi-nek-agh (dans ta maison).

En chelha, en zouaoua et dans quelques autres dialectes la particule d sert de conjonction copulative; exem. ez-zeman d'el-mefacil (le temps et les saisons); aghras d'oçommîd adas. iskarn (la route et le froid ont eu de l'effet sur lui). Elle s'emploie aussi comme copule pour réunir le sujet et l'attribut d'une proposition; exem. adrar agui d'amezian (cette montagne est petite).

En zouaoua et en quelques autres dialectes, le verbe, précédé de la particule négative our, est suivie de la particule arά; exem. our issen ara (il ne sait pas). En mozabi on dirait: our issen iche. Ce dernier mot est arabe et signifie chose (chéi). En chelha, la négation s'exprime plus simplement; on dit : our issen (il ne sait pas).

On voit par cette esquisse grammaticale que la langue berbère et les langues semitiques ont plusieurs points de ressemblance : 4o les racines des verbes sont généralement trilitères; 2o les inflexions du verbe ont une grande ressemblance avec celles du verbe sémitique; 3o les verbes dérivés se forment par l'adjonction de certaines lettres au verbe primitif; 4o la seconde et la troisième personne du verbe ont deux genres; 5o les pronoms affixes n'ont pas la même forme que les pronoms isolés ; 6o dans les verbes qui comptent une des voyelles a ', is, o,, au nombre de leurs radicales, il y a permutation, et quelquefois même suppression, de la voyelle; 7° les temps du verbe manquent de précision ; 8o les pluriels des noms forment deux classes les pluriels réguliers et les pluriels irréguliers ou rompus; ajoutons que la tournure et la construction de la phrase berbère sont presqu'identiques avec celles de la phrase arabe. Le berbère se distingue des langues semitiques: 14° par son vocabulaire; 2o par l'avantage de posséder une forme de pronom qui représente le datif de la troisième personne; 4o par la mobilité des pronoms affixes, lesquels se placent quelquefois avant le verbe qui les régit.

(a

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