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les nombreuses branches de la famille mérinide, les fils d'AbdAllah-Ibn-Abd-el-Hack et d'Idrîs - Ibn-Abd-el Hack faisaient ban'de à part; et cela par la raison qu'Abd-Allah et Idris naquirent de la même mère, Sot-en-Niça. Mohammed, fils d'Idrîs, se révolta à l'exemple de son cousin, Yacoub Ibn-Abd-Allah, et,s'étant enfermé dans Casr-Ketama, l'an 663 (1264-5), il'y soutint un siége contre le sultan, qui lui accorda, toutefois, une capitulation honorable. Quant à Yacoub, il persista dans l'insoumission et continua à courir de lieu en lieu jusqu'à ce qu'il fût tué, l'an 668 (1269-70), aux environs de Salé, par Talha-IbnMohalli, allié du sultan. Ce fut à l'époque où le sultan désigna son fils, Abou-Malek, comme héritier du trône que ces membres de la famille royale prirent le parti de s'insurger. Mohammed-Ibn-Idris occupa le château d'Aloudan, et Mouça-Ibn-Rahhou-Ibn-Abd-Allah, soutenu par ses cousins, les fils d'Abou-Eïad-Ibn-Abd-el-Hack, se retrancha dans les montagnes des Ghomara. En l'an 670 (1271-2), le sultan les contraignit à capituler et les déporta en Espagne. Ce fut alors, pendant qu'ils soutenaient si bien la guerre contre les infidèles, que les princes zenatiens de Tlemcen aspirèrent à partager leur gloire.

En l'an 670, [Mouça-Ibn-Rahhou] quitta cette ville et se rendit en Espagne où le sultan-Ibn-el-Ahmer lui donna le commandement des volontaires de la foi; ayant reconnu en lui un homme digne d'en être le chef, tant par sa naissance que par sa bravoure. Après y avoir fait un court séjour, [Mouça] rentra en Maghreb. Son frère, Abd-el-Hack le, remplaça avec l'autorisation du sultan espagnol, mais, quelque temps après, il quitta le service, dans un moment de mauvaise humeur, et se rendit à Tlemcen. Ibrahîm-Ibn-Eïça-Ibn-Yahya-lhn-Ousnaf fut alors nommé commandant des volontaires de la foi.

'Ou bien, en l'an 660; voy. p. 48 de ce volume.

HISTOIRE DE MOUÇA-IBN-RAHHOU, PREMIER CHEF DES VOLONTAIRES IL FUT REMPLACÉ PAR SON FRÈRE 1, ABD-EL-HACK

DE LA FOI.

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LEQUEL EUT POUR SUCCESSEUR SON FILS BAMMOU.

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Après la mort du sultan [de Grenade, Mohammed I-]Ibn-elAhmer, surnommé le Cheikh, son fils et successeur [Mohammed II] Ibn-el-Ahmer, surnommé le Fakih (légiste) envoya une députation en Maghreb afin d'inviter le gouvernement mérinide à porter secours aux musulmans de l'Espagne. Le sultan YacoubIbn-Abd-el-Hack s'empressa d'accueillir cette prière et, en l'an 673 (1275) il passa le Détroit pour la première fois. Dans une bataille sanglante, il écrasa les troupes chrétiennes, tua leur chef, Don Nuño [de Lara] et porta ses armes victorieuses dans toute l'Andalousie. Ibn-el-Ahmer regretta alors la démarche qu'il venait de faire ; il commençait à craindre que les suites lui en fussent funestes et que le sultan mérinide le traitât de la même manière que Youçof-Ibn-Tachefin et les Almoravides avaient traité Ibn-Abbad. A côté de lui, une dynastie rivale fondée par ses parents, les Beni-Chekîlola, régnait sur Guadix, MaJaga et Comarès, pendant que deux chefs andalousiens, AbouAîdrîl 3 et Ibn-ed-Delîl}, faisaient des incursions dans le territoire musulman. Aidés par les chrétiens, ces révoltés mirent le siége devant Grenade dont ils avaient ravagé les environs, mais, voyant que Yacoub-Ibn-Abd-el-Hack avait consolidé sa puissance en Espagne, ils firent alliance avec lui.

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Dans le texte arabe, remplacez ibnih par akhîh.

2 En l'an 674 Voy. ci-devant, p. 77.

3 Voy. p. 89 de ce vol. L'orthographe de ce nom est incertaine,

Ibn-el-Ahmer vit avec effroi cette coalition et, pour se garantir contre les tentatives du sultan, il résolut de lui opposer l'un ou l'autre des princes mérinides que l'on gardait à la cour de Grenade. A cette époque, il y avait les fils de Rahhou-IbnAbd-Allah, les fils d'Idris-Ibn-Abd-Allah et les fils d'IdrisIbn-Abd - el-Hack, descendus tousde la même aïeule, Soten-Niça [l'une des femmes d'Abd -el - Hack ]. Avec eux se trouvèrent les fils d'Abou - Eïad - Ibn - Abd - el - Hack, qui, épouvantés par la froideur que le sultan leur avait témoignée, s'étaient réfugiés en Espague. Ils quittèrent le Maghreb sous le prétexte d'assister à la guerre contre les infidèles, mais en réalité, ils n'avaient d'autre désir que d'éviter le voisinage d'un homme aussi puissant. Chaque fois que le sultan AbouYouçof-Yacoub soupçonnait la fidélité d'un prince de sa famille, il l'envoyait en Andalousie; aussi s'en trouva-t-il auprès d'Ibn-elAhmer toute une bande: on y voyait les fils d'Abd-el-Hack, ceux d'Ousnaf, de Nezoul et de Tachefin-1bn-Môti, chef des Tîrbighîn, fraction des Beni-Mohammed. On y remarquait aussi les fils de Mohalli, oncles maternels du sultan AbouYouçof.

C'était ordinairement à l'un ou à l'autre de ces princes qu'Ibnel-Ahmer confiait le commandement des Zenata, volontaires de la foi, surtout quand il s'agissait d'envahir le territoire chrétien. Il commença, l'an 673 (1274-5), par y nommer Mouça-IbnRahhou; ensuite, quand celui-ci rentra en Maghreb, il en choisit le frère, Abd-el-Hack, pour le remplacer. Abd-el-Hack rentra aussi en Maghreb et eut pour successeur Ibrahim-Ibn-Eïça. Quelque temps après, Mouça-Ibn-Rahhou passa encore en Espagne avec son frère et obtint, pour la seconde fois, le commandement des volontaires de la foi. A cette occasion, Ibn-el-Ahmer lui délégua des pouvoirs extraordinaires, dans la pensée que l'on serait obligé de repousser par les armes le sultan mérinide, Abou-Youçof. Dans la suite, cet emploi fut rempli alternativement par eux et par leurs cousins; mais, avant que cet arrangement fût définitivement adopté, le sultan faisait remplir la place vacante par un autre chef. Ce fut ainsi qu'à l'occasion d'une ex

pédition en pays ennemi, il nomma Ali, fils d'Abou-Eïad-IbnAbd-el-Hack, chef du corps des volontaires et, une autre fois, en l'an 679 (4280-4), il en confia le commandement à TachefînIbn-Môti. Cet officier marcha au-devant du roi chrétien et, l'ayant rencontré au pied du château de Moclin', il remporta sur lui la victoire.

Plus tard, Ibn-el-Ahmer eut à combattre le sultan Abou-Youçof et, dans une de ses expéditions, il plaça toutes les troupes zenatiennes sous les ordres de Yala-2Ibn-Abi-Eïad. Une bataille s'ensuivit dans laquelle les Mérinides furent mis en déroute, et Mendil, fils de leur sultan, tomba au pouvoir des vainqueurs. Après la mort d'Abou-Youçof-Yacoub, son fils et successeur, Abou-Yacoub-Youçof, fit la paix avec le sultan andalousien et procura ainsi la liberté de son frère.

Le commandement des volontaires revint ensuite à Mouça-IbnRahhou3 qui le conserva jusqu'à sa mort. Abd-el-Hack, frère et successeur de Mouça, remporta plusieurs victoires sur les ennemis de l'islamisme et garda cet emploi tant qu'il vécut1. Mort on l'an 699 (4299-4300), il fut remplacé par son fils Hammou. Ce haut emploi passa plus tard de la famille de Mouça-Ibn-Rahhou dans celle de son parent, Abou-'l-Olâ; puis, dans une autre famille. Hammou lui-même se vit placer sous les ordres de son successeur, Othman-Ibn-Abi-'l-Ola.

Quant à Ibrahim-Ibn-Eïça-el-Ousnafi, il rentra en Maghreb et alla trouver le sultan Abou-Yacoub-Youçof; mais, quelque temps après, il fut mis à mort par l'ordre de ce prince, qui faisait alors le siége de Tlemcen. A cette époque, Ibrahîm était devenu vieux

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Il faut lire. Voy. Ferreras, t. iv, p. 317.

ليعلي Dans le texte arabe lisez :

3 C'est à tort qu'on a imprimé daus le texte arabe & . Il faut supprimer l'un des.

• Dans l'édition imprimée du texte arabe, p. 545, ligne 10, il y a une phrase répétée qu'il faut supprimer.

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et aveugle. Yala-Ibn-Abi-Eïad mourut en 687 (1288); MôtiIbn-Tachefin en 689 et Talha-Ibn-Mohalli en 686.

HISTOIRE D'ABD-EL-HACK-IBN-OTHMAN, COMMANDANT DES
VOLONTAIRES DE LA FOI.

Abd-el-Hack, l'un des princes les plus illustres de la famille mérinide, était petit-fils de Mohammed, fils et second successeur de l'émir Abd-el--Hack [fondateur de la dynastie]. Son père, Othman, fils de Mohammed, mourut en Espagne, l'an 679 (1280-4), pendant qu'il faisait une expédition contre les chrétiens. Abd-el-Hack fut élevé sous les yeux du sultan Youçof. S'étant ensuite concerté avec le vizir Rahhou-Ibn-Yacoub-elOutaci, il se mit en révolte contre le sultan Ahou-'r-Rebiâ 1 et dut s'enfuir à Tlemcen, d'où il se rendit en Espagne. Abou'l-Djoïouch, fils du sultan Mohammed-el-Fakih, gouvernait alors l'Andalousie, et Hammou, fils d'Abd-el-Hack-Ibn-Rahhou, commandait les volontaires zenatiens. Emprisonné par le gouvernement, andalousien sur la demande du sultan mérinide, Abou-Said, l'émir Abd-el-Hack effectua son évasion et passa chez les chrétiens.

Abou-'l-Ouélîd, fils du raïs Abou-Saîd, s'étant mis en révolte, à Malaga, prit le titre de sultan et alla mettre le siége devant Grenade. Plusieurs combats se livrèrent sous les murs de la ville et, dans une de ces rencontres, Hammou, fils d'Abd - el-Hack-Ibn - Rahhou [et commandant des volontaires de la foi], tomba entre les mains des assié

1 Voy, p. 186 de ce volume.

2 C'est à tort que le texte arabe porte Abou-'l-Abbas;

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