Lessing

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Berger-Levrault et cie, 1896 - 666 pages
 

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Page 335 - C'est , de la tête aux pieds , un homme tout mystère , Qui vous jette, en passant, un coup d'œil égaré, Et, sans aucune affaire, est toujours affairé. Tout ce qu'il vous débite en grimaces abonde; A force de façons , il assomme le monde ; Sans cesse il a , tout bas , pour rompre l'entretien...
Page 523 - La pitié d'un malheur où nous voyons tomber nos semblables nous porte à la crainte d'un pareil pour nous; cette crainte, au désir de l'éviter, et ce désir, à purger, modérer, rectifier et même déraciner en nous la passion qui plonge à nos yeux dans ce malheur les personnes que nous plaignons, par cette raison commune, mais naturelle et indubitable, que pour éviter l'effet il faut retrancher la cause.
Page 335 - C'est, de la tête aux pieds, un homme tout mystère, Qui vous jette, en passant, un coup d'œil égaré, Et sans aucune affaire, est toujours affairé. Tout ce qu'il vous débite, en grimaces abonde; A force de façons, il assomme le monde, Sans cesse il a tout bas pour rompre l'entretien Un secret à vous dire, et ce secret n'est rien; De la moindre vétille il fait une merveille, Et jusques au bonjour, il dit tout à l'oreille.
Page 413 - Le genre comique est des espèces, et le genre tragique est des individus. Je m'explique. Le héros d'une tragédie est tel ou tel homme: c'est ou Régulus, ou Brutus, ou Caton; et ce n'est point un autre. Le principal personnage d'une comédie doit au contraire représenter un grand nombre d'hommes. Si, par hasard, on lui donnait une physionomie si particulière, qu'il n'y eût dans la société qu'un seul individu qui lui ressemblât, la comédie retournerait à son enfance, et dégénérerait...
Page 514 - ... et qu'il suffit selon lui de l'un des deux pour faire cette purgation, avec cette différence toutefois, que la pitié n'y peut arriver sans la crainte, et que la crainte peut y parvenir sans la pitié.
Page 454 - Pour moi, je crois entendre chaque spectateur dire en son cœur à la fin de la tragédie : Ah ! qu'on me donne une Zaïre, je ferai bien en sorte de ne la pas tuer.
Page 409 - Si je choisis un de ces sujets, le magistrat, par exemple, il faudra bien que je lui donne un caractère : il sera triste ou gai, grave ou frivole, affable ou brusque, et ce sera ce caractère qui en fera un personnage réel et qui le tirera de la classe des abstractions métaphysiques.
Page 453 - ... qui lui est naturel quand il dogmatise, et qui est cruel pour le lecteur. De ce chaos, où je crains qu'il n'y ait beaucoup de vide, je tire du mieux que je peux les trois ou quatre doctrines les plus saisissables. Il voulait plus de naturel au théâtre, comme tout le monde ; car, d'âge en âge, le naturel de l'époque précédente paraît le pire conventionnel à celle qui vient, et cela est nécessaire, parce que, seulement pour se maintenir au même degré de conventionel, il faut réagir...
Page 472 - J'avais de quelque espoir une faible étincelle ; J'entrevoyais le jour, et mes yeux affligés Dans la profonde nuit sont déjà replongés. Et quel rang vos parents tiennent-ils dans la Grèce ? ÉGISTHE.
Page 498 - Cette préférence est peut-être en moi un effet de ces inclinations aveugles qu'ont beaucoup de pères pour quelques-uns de leurs enfants plus que pour les autres; peut-être y entre-t-il un peu d'amour-propre, en ce que cette tragédie me semble être un peu plus à moi que celles qui l'ont précédée, à cause des incidents surprenants qui sont purement de mon invention, et n'avoient jamais été vus au théâtre ; et peut-être enfin y at-il un peu de vrai mérite qui fait que cette inclination...

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