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ARCHIVES

MAROCAINES

PUBLICATION

DE LA

MISSION SCIENTIFIQUE DU MAROC

VOLUME XXI

PARIS

ERNEST LEROUX, ÉDITEUR

· 28, RUE BONAPARTE, VI

-

1913

DT 301 .A67

V. 21

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NACHR AL-MATHÂNÎ DE MOUHAMMAD
AL-QÂDIRÎ

Traduite par A. GRAULLE.

MOUHAMMAD AL-QÂDIRÎ ET SON ŒUVRE

Le faqih universel, le grand et parfait savant au talent perspicace, l'habile et ferme gardien de la science, l'élégant historien généalogiste, le vertueux et béni Aboû 'Abd Allah Sayyidi Mouhammad ben At-Tayyib ben ‘Abd AsSalâm Al-Hasanî Al-Qâdirî naquit à Fès le 7 rabî prophétique de l'année 1124 (J.-C. 1712).

Il fit ses études de jurisprudence en la société de plusieurs professeurs: Aboûl-'Abbâs ben Moubârak, Aboû 'Abd Allah Mouhammad ben 'Abd As-Salâm Al-Bannânî, Aboû 'Abd Allah Djassoûs, Aboû 'Abd Allah Mouhammad ben Al-Housaïn Al-Maçmoûdi, connu sous le nom d'Al-Guendoûs, Aboû 'Abd Allah Mouhammad appelé Al-Kabir ben Mouhammad As-Sarghînî Al-'Anbarî... Il se réclama surtout de ces deux derniers. Tous ces savants lui délivrèrent des diplômes par écrit ou lui donnèrent des attestations verbales de ses études.

Il fréquenta la compagnie d'un groupe de chaikhs qui

ARCH. MAROC. - XXI.

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suivaient la « Voie des coufistes », au nombre desquels se trouvaient le chaikh Sayyidi Aboû Bakr ben Mouhammad ben Mouhammad Al-Khadim Ad-Dilâî, le chaikh Aboû 'Abd Allah Mouhammad Al-Moudarrâ 'Al-Andalousî, le chaikh Aboû Mouhammad 'Abd AsSalâm At-Tawâtî... La direction qu'ils lui donnèrent par leurs paroles comme par leurs actes lui fut très profitable.

Il sollicita et obtint du chaikh Aboû 'Abd Allah Mouhammad ben Sâlim Al-Hafnâwî un diplôme général sur toutes les sciences qu'il avait apprises de lui et de tous ses autres professeurs.

Mouhammad Al-Qâdirî connaissait la vie et les tombeaux des saints. Il fut un homme d'une noble beauté, un savant universel, un lettré, un historien, un çoufiste. Caractère sans tache et plein de longanimité, il dissimula les emportements de la colère; esprit sagace, il s'attacha, dans toutes les sciences, à l'étude des minuties. Il fut un de ces savants dont la compagnie est profitable.

Pieux, vertueux, jeûnant le jour et priant la nuit,il fut un étendard éclatant de beauté qui précède sur le chemin du ciel. Il fut pauvre des biens et des vanités du monde, négligea tout ce qui se rattache à lui, vécut éloigné des créatures et se contenta de vivre la vie que Dieu lui avait donnée. La générosité de son caractère lui valut une noble réputation et lui fit rechercher la voie qui pouvait faire monter son esprit à un degré plus haut.

Mouhammad Al-Qadirî n'exerça jamais aucune fonc-. tion; toutefois, vers la fin de sa vie, le sultan lui imposa la. charge d'imâm et de prédicateur de la mosquée des Andalous. Notre personnage devait plus tard délaisser cette dignité pour venir recevoir les témoignages au småt des 'oudoûl; lorsque le gain qu'il réalisait atteignait environ

1. C'est un endroit situé ordinairement non loin d'une mosquée et où les 'oudoûl reçoivent les témoignages.

la valeur d'une once, il quittait sa boutique en disant : << Cela me suffit! »

Il mourut à Fès (que Dieu lui fasse miséricorde!) dans la soirée du jeudi 25 cha bân 1187 (J.-C. 1273) et fut enterré le lendemain, après la prière du vendredi, dans le cimetière où reposaient ses ancêtres, à l'endroit le plus élevé du Jardin de Sayyidi Ahmad Ibn 'Abd Allah.

On trouvera des renseignements complémentaires sur la vie de notre personnage dans le Sirr Ad-Dhâhir, les Souloûk At-Tariq Al-Wâriya, le Maourid Al-Hanî, les Thamarât Ounsì fit-Ta`rîf bi-Nafsî par Aboû Ar-Rabî (Soulaïmân) Al-Hawwât, etc.

Mouhammad Al-Qâdirî était plus éloquent par la plume que par la parole. Ses œuvres sont nombreuses et portent sur des sciences diverses: outre le Nachr Al-Mathânî, dont nous allons parler plus loin, il a composé l'Iltiqât Ad-Dourar, résumé de ce même ouvrage; le Zahr Al-Bâsim fil-Khiçâçî Sayyidî Qâsim; le Maourid Al-Mou'în fî Charh il-Mourchid il-Mou în; le Moustafâd Al-Mawâ'ith wal'-Ibar fi Akhbâr A'yan Ahl il-Miya Hâdiya wath-Thâniya 'Achar; l'Iklîl watTâdj fi Tadhyîl Kifâyat il-Mouhtâdj; le Kaoukab AdhDhâwî, supplément au Mou'tamid Ar-Râwî de son grandpère.

(Tiré de la Salwat Al-Anfâs de Mouhammad ben Djafar ben Idris Al-Kittânî, pages 351 et 352 de l'édition de Fès, an 1316 de l'hégire.)

Le Nachr Al-Mathânî est un ouvrage en deux parties distinctes: la première contient la biographie des personnages notoires du onzième siècle de l'hégire, la seconde celle de ceux du douzième (dix-septième et dix-huitième siècles de notre ère). Elles sont réunies ensemble dans un volume de 597 pages, que nous avons entre les mains et qui a été litho

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