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partout, dans les cavernes, des armes et des outils en silex. «< De nombreux outils et armes de pierre de divers types paléolithiques 1, ainsi que des haches néolithiques ont été trouvés dans le nord de l'Afrique, en Algérie (à

Ridgeway, The mediterranean race, 1901. De Morgan, Origines de l'Égypte, 3 vol. 1903-07. Collignon, Ethnographie générale de la Tunisie, Bull. de géogr. hist. et descr., 1887. S. Reinach et Babelon, Recherches archéologiques en Tunisie, Bull. arch. du Comité des travaux hist. et scientif., 1886.

On devra se montrer très circonspect vis-à-vis des affirmations que l'on rencontre sur les origines, dans les notes ethnographiques qui précèdent la plupart des ouvrages traitant de l'Afrique du Nord et surtout certaines monographies.

Ouvrages traitant plus spécialement des vestiges de l'âge de la pierre :

Déchelette, Manuel d'archéologie préhistorique, celtique et galloromaine, t. I, Archéologie préhistorique, 1908. Deniker, Les races et les peuples de la Terre, 1900. R. Collignon, Les âges de la pierre en Tunisie. Mat. pour l'hist. de l'homme, 3° série, t. IV, 1887. Gautier et Chudeau, Missions au Sahara. T. I, Sahara algérien, par Gautier. - P. Bourde, La France au Soudan, Rev. des Deux Mondes, 1er fév. 1881. - Dr Weissgerber, dans la Revue archéologique, 1881. Couillault, La station préhistorique de Gafsa, dans l'Anthropologie, t. V, 1894.

Ouvrages traitant plus spécialement des monuments mégalithiques :

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Gsell, Les monuments antiques de l'Algérie, 1901. — Flamand, Les pierres écrites, Lyon, 1902. Id., nombreuses notes dans Comptes rendus Académie des Sciences et Bulletin de géographie historique et descriptive; communications aux Congrès d'anthropologie. Dr Hamy, Cités et nécropoles berbères de l'Enfida, Tunisie moyenne. Bull. de géog. hist. et descr., 1904. Esquisse anthropologique de la Régence de Tunis dans La Tunisie au XXe siècle, 1904. Carton, Les nécropoles primitives de Chaouach, dans l'Anthropologie, 1903. Ouvrages concernant les Carthaginois : Movers, Die Phænizier, 1846. - O. Moelzer, Geschichte der Karthager, 1879-96. - Bosworth Smith, Carthage and the Carthaginians, 1878. E. Quatremère, Inscriptions puniques, 1828. Gsell, Etendue de la domination carthaginoise en Afrique, 1905. E. Bourgeois, De la constitution carthaginoise. Revue historique, XX, 1882. Le P. Delattre, Les tombeaux puniques de Carthage, 1890. E. Babelon, Guide du touriste et de l'archéologue, 1897. M. Besnier, La Tunisie punique, dans La Tunisie au début du XXe siècle, 1904. 1. Deniker, Les races et les peuples de la Terre, p. 492. Voyez aussi Déchelette, Manuel d'archéologie, t. I, p. 89 et 412.

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Tlemcen), dans le Sud-Algérien (à El-Goléa), et jusqu'à Tombouctou. Enfin la Tunisie offre une série d'outils paléolithiques absolument semblables à ceux d'Europe dans plusieurs stations (à Gafsa et en général à l'ouest du golfe de Gabès). » Le pays avoisinant l'oasis de Gafsa, autrefois boisé, est aujourd'hui complètement dénudé et privé de terre végétale; aussi la plaine, d'aspect désertique, et les montagnes qui étincellent au soleil d'un éclat rougeâtre, laissent-elles voir les silex anciens à fleur du sol; à l'est de l'oasis, des amas considérables de débris et d'éclats de pierre taillée s'élèvent par endroits.

Ces premiers habitants appartenaient sans doute à une race qui, chassée du désert, était venue du sud.

D'autre part, tout porte à croire qu'à cette époque ancienne, l'Afrique du Nord était reliée par deux larges isthmes aux péninsules ibérique et italique, et il est probable que tous les rivages de la Méditerranée d'alors étaient habités par une même race.

<< Deux groupes humains, dit Tissot, ont donc, à l'époque la plus reculée, peuplé le massif atlantique : l'un remontant du Sahara vers le nord, l'autre descendant de l'Europe méridionale vers le sud. Tel nous paraît être le fond primitif de la race berbère, et nous y distinguons dès ce moment les deux éléments ethniques dont on retrouve la trace dans les traditions des âges suivants, comme on les reconnaît encore dans l'anthropologie africaine : une race brune européenne, et une race brune saharienne, profondément distincte de la race noire. >>

A ce fond de populations vinrent s'ajouter ensuite des hommes blonds, originaires du nord de l'Europe, et des Ibères. La date de l'invasion des blonds est incertaine. Nous pouvons seulement affirmer qu'elle est antérieure à la XIXe dynastie égyptienne. Avant la XIX dynastie, en effet, les habitants de l'occident sont

1. Op. cit., t. I, p. 402.

représentés sur les monuments égyptiens uniquement par des hommes bruns et, à partir de ce moment, on voit figurer parmi eux des blonds 1.

Il est certain que la race blonde prit, dans toute la Berbérie, une importance considérable : aujourd'hui on retrouve de nombreux types de blonds en Tunisie et en Algérie; au Maroc, le tiers environ de la population est blonde les tribus qui habitent les hautes régions de l'Atlas sont exclusivement blondes.

Les Ibères pénétrèrent en Afrique vers la même époque. Tissot place l'invasion des Ibères après l'immigration européenne, tout en faisant remarquer que l'on n'a, à cet égard, aucune certitude et que cette question est liée à celle de l'origine des Ibères.

C'est à eux qu'il faut attribuer, selon le même auteur, l'état de civilisation assez avancée que les documents égyptiens constatent, dans le nord de la Libye, à une époque antérieure aux premières invasions orientales

connues.

Le fait capital à retenir est que les habitants du versant septentrional de l'Atlas paraissent seuls s'être mélangés aux nouveaux arrivants : on les verra se modifier peu à peu à leur contact, tandis que les habitants du revers méridional des hauts plateaux resteront inchangés et tels qu'on les trouve encore aujourd'hui. Seuls donc, les premiers offriront des types de blonds; les seconds resteront bruns 2.

1. Les Égyptiens désignaient les peuples avec lesquels ils étaient en contact vers l'ouest du nom de Libou dont on a fait dériver Libyens et qu'on a rapproché de Liouata ou Louata, nom d'une des principales familles berbères. Ils nommaient plus généralement Tamahou les habitants de l'Afrique du Nord et distinguaient parmi eux les Tahennou «< peuples au teint clair ». On a fait dériver de Tamahou le touareg Tamahak, Tamachek.

2. Toutes les traditions s'accordent à distinguer ces deux races qui furent très différentes au moment où les habitants du Tell recurent l'empreinte des civilisations européennes et se rapprochèrent ensuite, quand ces mêmes peuples retournèrent à la vie sauvage, après la chute de la domination romaine. Salluste,

Parmi les peuples de la première race, on doit ranger (en allant de l'ouest à l'est), les Maures, les Numides, et les Libyens; les peuples de la seconde race ont reçu le nom de Gétules et donneront naissance aux Berbères Zénètes et Sanhadja, ainsi qu'aux diverses peuplades Touareg.

Enfin, l'influence des peuples habitant l'Égypte et l'Afrique orientale sur la population de la Berbérie fut sans doute considérable, quoique assez mal définie. Les Nefzaoua (habitants des oasis du Djerid) ont conservé dans leurs traditions le souvenir d'invasions Kouschites, et l'histoire de l'Égypte, à cette époque, est intimement liée à celle de la Berbérie : on a retrouvé trace, dans les documents égyptiens, de nombreuses expéditions où il est pris aux Libyens des coutelas de bronze, des monnaies, de l'or, de l'argent, des arcs, des javelots et des chars.

On peut en conclure, semble-t-il, que dès le xive siècle avant J.-C., les Libyens avaient une civilisation et une industrie. Ils avaient déjà des rois héréditaires et avaient conclu des alliances avec les peuples des îles, avec les Tyrrhéniens en particulier.

A l'autre extrémité de l'Afrique du Nord, les Maurétaniens paraissaient être arrivés, à la même époque, à un certain degré de civilisation.

On n'a pas d'autres données certaines sur les premiers habitants de l'Afrique du Nord. On ne saurait toutefois passer sous silence les importants travaux des anthropologistes; mais il paraît prudent de ne pas mettre de noms ethniques sur les divers types que l'on croit pouvoir définir 1.

Quant aux monuments mégalithiques dont nous par

d'après le roi Hiempsal (qui régna en Numidie au re siècle av. J.-C.), distingue nettement ces deux populations primitives; Ibn Khaldoun distingue également les Botr, descendants de Maghdès, habitant le versant nord de l'Aurès et les Branès, descendants de Branès, ou Branis, ou Bernès, habitant le versant sud.

1. Voyez Deniker, op. cit., p. 494, 497.

lerons plus loin, on n'a pu jusqu'ici tirer de leur étude aucune indication concernant l'origine des populations qui les élevèrent.

Enfin, des inscriptions rupestres, il est plus imprudent encore de tirer aucune conclusion: on ne doit pas oublier que Rohlfs a trouvé dans le Sahara, parmi d'autres dessins gravés au trait, un bateau à vapeur1.

Hérodote, qui nous a laissé les premières données historiques sur l'Afrique du Nord, ne parle que des habitants de la partie orientale 2.

Les historiens latins et grecs nous ont laissé sur ces peuplades quelques renseignements.

Les Libyens sont représentés comme des hommes vigoureux et vivant longtemps. Ils avaient la peau blanche, les yeux bleus, les cheveux et la barbe blonds ou châtains, la chevelure bouclée avec soin et coiffée comme la portent encore les Amazigh du Rif. La coiffure des chefs était en outre surmontée de deux plumes d'autruche. Le costume des Libyens se composait d'une pièce de toile ou de coton ceignant les reins et d'une robe de laine ouverte sur toute sa longueur, dont les extrémités supérieures venaient se nouer sur l'épaule gauche. Ils portaient sur la tête une sorte de bonnet

1. Voyez néanmoins Flamand, Nombreuses notes et communications aux congrès d'anthropologie. Gautier, op. cit.

2. Il énumère : les Libyens; les Nasamons et les Psylles, habitant le littoral de la grande Syrte. Les Lotophages, habitant l'île qui portait leur nom et que nous appelons Djerba. Les Makhlyes, sur le littoral de la petite Syrte et jusqu'au Djerid. Les Maxyes, habitant les montagnes situées au delà du Djerid, où il faut reconnaître l'Aurès et les hauts plateaux d'Algérie. Les Gindanes et les Ancéens dans les mêmes régions. Les Garamantes du Nord, dans les montagnes de Tripolitaine. Les Garamantes du Sud, habitant l'oasis de Garama, dans le Fezzan. Hérodote ne fait que mentionner, à l'Extrême Occident, la montagne fabuleuse de l'Atlas.

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