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par de rares meurtrières, et voûtée soit en berceau, soit en voûte d'arète, soit parfois même en coupole'; au niveau du chemin de ronde, et prenant accès sur lui par une porte particulière, se trouve le premier étage, dont le plancher reposait sur des corbeaux accrochés aux faces latérales, ou sur quatre

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Fig. 8.

Bordj-Hallal. Coupe de la tour suivant EF. (Dessin et restitution de M. Sadoux.)

solives profondément engagées dans des trous ménagés à cet effet. Une fenêtre assez large, ouvrant sur l'intérieur de la citadelle, et souvent surmontée d'un arc de décharge soigneu

1. Exemple à Tébessa, Bordj-Hallal, Timgad.

2. Exemple à Tébessa, Lemsa, Ain-Tounga, Teboursouk (Saladin, II [Rapport de 1893], p. 445).

sement appareillé, éclaire d'habitude cette salle'. Pour la couvrir, il y avait soit une voûte, soit plus fréquemment un plafond soutenu de la même manière que le plancher, et formant une plate-forme où l'on accédait par un escalier intérieur'. La tour était couronnée par une terrasse crénelée. Très souvent, pour permettre aux défenseurs de faire une plus longue résistance, on s'appliquait à isoler chaque tour de ses voisines, à la transformer en une sorte de donjon, ce que Procope appelle un upуoxácteλλov 3. A cet effet, au lieu de mettre les tours en communication avec le chemin de ronde,

PLAN

5,45

TEBOURSOUK ARCHEPE

DANS UNE TOUR DELA PORTERESSE BYZANTINE

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Teboursouk. Enceinte byzantine. Archère dans une tour.
(Dessin de M. Saladin.)

on ferme soigneusement toute issue sur les courtines; chaque tour a son entrée spéciale, qu'on défend et dissimule le plus soigneusement possible, ses escaliers intérieurs reliant les différents étages'; de cette sorte, même si l'ennemi est parvenu à franchir les remparts, chaque tour isolée continue

1. Exemple à Tébessa, Aïn-Tounga.

2. Exemple à Tébessa, Lemsa.

3. Aed., p. 225, 256, 304.

4. Id., p. 298.

à offrir un abri à ses défenseurs. D'autres fois, mais plus rarement, les tours sont sans communication avec l'intérieur de la citadelle': dans ce cas, si l'ennemi pénètre dans le château en forçant une porte ou surprenant une poterne, les défenseurs, groupés sur le chemin de ronde, peuvent continuer

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Béja. Enceinte byzantine. - Tour maîtresse de la casba.

la défense sans avoir à se préoccuper de protéger les escaliers des tours; au reste, lorsque les tours s'ouvrent sur la cour

1. Exemple à Timgad.

de la forteresse, la salle du rez-de-chaussée demeure d'ordinaire sans communication avec celle de l'étage'.

Enfin il n'est point rare que les villes fortes byzantines aient une ou plusieurs maîtresses tours, de dimensions plus considérables et d'une résistance plus puissante, destinées à offrir aux défenseurs un suprême refuge. C'est ainsi qu'on trouvait

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à Dara un donjon que l'on appelait la tour de garde3; de même, il y avait à Nicée la tour du centenier et à Édesse la tour des Perses. Ces tours étaient fortifiées avec un soin tout particulier leurs murailles, beaucoup plus épaisses que d'ordi.

1. Exemple à Lemsa, Aïn-Tounga, Timgad.

2. Aed., p. 212-213; Rey, l. c., p. 13-14.

3 Aed., p. 213.

4. Texier et Popplewell Pullan, Archit. byzantine, p. 55.

naire, avaient 2 mètres, 2m,30, jusqu'à 2,60 de largeur; leurs faces extérieures mesuraient 12 ou 15 mètres, quelquefois davantage encore'. Presque toujours elles occupaient un point particulièrement important de l'enceinte, tantôt couvrant un saillant spécialement exposé à l'attaque, plus souvent dominant, de l'endroit le plus élevé et le plus fort de la citadelle, toute l'étendue de la place étalée à leurs pieds. Quelquefois encore ces tours s'élevaient isolées à l'intérieur de la forte

N

E

S

Echelle de 0,005 p. m.

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Aïn-Tounga. Forteresse byzantine. Porte du front sud.

resse: placées à quelque distance en arrière du rempart qu'elles dépassaient, elles formaient alors tout à la fois une tour de guet et un poste de refuge pour les défenseurs".

Sur les différentes faces de l'enceinte, un certain nombre de portes et de poternes donnaient entrée dans le château. On attachait une importance toute particulière à fortement protéger ces issues, qui constituaient naturellement le point vul

1. Exemple à Thelepte, Tigisis, Béja, Tifech, Guessès (1. c.).

2. Exemple à Laribus.

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