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sanctuaire. Je ne crois pas qu'il existât de mosaïque, je n'ai trouvé aucun dé en pierre de couleur ou en marbre, mais le sol de l'abside que j'ai mis à découvert m'a paru revêtu d'une sorte de béton rougeâtre en briques pilées.

Autour de cette basilique, nous avons vu plusieurs fûts de colonnes, ronds et octogones, en granit, et quelques fragments de chapiteaux d'un assez bon style. Il existe encore plusieurs autres monuments importants auprès desquels nous avons trouvé des portes monolithes, de plusieurs dimensions, s'adaptant au linteau et au seuil à l'aide de deux tourillons qui font corps avec le reste de la porte. Ces portes sont généralement ornées de dessins figurant des losanges ou des carrés. Elles devaient se fermer à l'aide de barres de fer ou en bois fixées contre les chambranles.

Il serait à désirer que des fouilles fussent faites au milieu de ces ruines dont le nom antique est inconnu. Notons, en passant, qu'Enchir-el-Atech est un point intermédiaire entre Sétif et Zana, l'antique Diana Veteranorum; c'est le chemin que suivent encore de nos jours les caravanes.

Il devait exister plusieurs puits qui ont été comblés postérieurement à l'occupation romaine, témoin les traces laissées sur des margelles par les cordes dont on s'est servi pour puiser l'eau. Quoique le nom arabe, Ruines de la Soif, le fasse supposer, le pays n'est pas entièrement privé d'eau; dans un vallon à côté de la ville antique, l'autorité militaire a fait creuser un puits autour duquel est venu se grouper une population d'une trentaine d'habitants qui ont déjà construit deux mechta.

A Enchir-el-Atech, nous avons relevé plusieurs inscriptions reproduites plus haut, aux pages 83 et 84.

Biar-Oulad-Atman.

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Auprès des puits qui portent ce nom j'ai remarqué de vastes ruines, que l'exhaussement du sol tend à faire disparaître. Non loin de la mechta des Oulad-Atman se trouvent deux espèces de tumulus, éloignés d'une vingtaine de mètres l'un de l'autre et formés par un amas de décombres qui doivent provenir de la chute de monuments dont on distingue encore les fondations.

Un phallus en relief, qui figure sur une grande pierre taillée, pourrait faire supposer qu'il existait sur l'un des tumulus un temple dédié au dieu Priape.

Sur l'autre butte de décombres, une pierre également taillée, de 2m50 de long, a attiré notre attention; l'aide de plusieurs bras nous a été nécessaire pour parvenir à la déchausser et la tourner ensuite. Sur le coté de la pierre qui était enterré et protégé ainsi de l'action de l'air, nous avons trouvé l'inscription suivante dans un état remarquable de conservation :

DEI BEATA |†| ET IN CRISTO CONPARATA

Les lettres sont en relief sur un fond profondément fouillé et ont dix centimètres de haut. Elles sont toutes en capitale droite, excepté les deux N qui sont en capitale penchée. Le bout de la pierre où se trouvait le commencement de l'inscription est malheureusement brisé; des fouilles feraient peut-être retrouver le morceau qui manque. Le monograme du Christ devait former le milieu de l'inscription. Avant le mot DEI on remarque le

fragment d'une autre lettre qui semble être la courbe inférieure d'un O. En tous les cas, cette pierre est trop massive et trop lourde pour avoir été changée de place depuis le jour où elle a été abattue; il est donc permis de supposer qu'elle faisait partie du monument dont les décombres se voient alentour. Sa forme même et la corniche en saillie très prononcée qui court immédiatement au-dessus de la frise où la dédicace est écrite, me font penser qu'elle servait de linteau ou de frontispice à une porte monumentale.

L. FÉRAUD,

Interprète de l'armée d'Afrique.

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