Images de page
PDF
ePub

Le territoire de Zaouïat-ben-Yahia et Ben-Zeroug, ainsi que celui de l'Azel-Mechira, qui avoisinent le col, sont parsemés de cromlechs et de vastes enceintes circulaires dont le diamètre varie de 10 à 30 mètres. Nous en avons vu une centaine dans les plaines des Sebakh, au pied du Djebel-Tarf, du Guedman et du Rekbet-el-Djemel.

A Drâ-el-Oust nous avons remarqué quatre cromlechs d'environ 10 mètres de diamètre, placés régulièrement et enfermés dans une enceinte carrée. Une sorte de chemin pavé les sépare. Planche 29, no 2.

.

A Aïn-el-Kerma, au pied méridional du Djebel-belR'erour, nous avons visité une autre grande enceinte ou muraille en gros blocs de calcaire, qui doit avoir au moins deux kilomètres de développement.

Au fond des vastes plaines des Sebakh, sur les bords du lac salé, dit Chott-Saïda, s'élèvent plusieurs buttes en terre que nous supposons être des Tumulus. Celle qui est située non loin des ruines romaines de Enchir-elAtech, que les indigènes nomment Koudiat-Roumada (le mamelon de la Cendrière), est la plus remarqua

ble. Nous n'avons vu aucun dolmen chez les Oulad-Abden-Nour. Peut-être en trouverons-nous quand nous fouillerons dans les nombreux cromlechs dont nous avons constaté l'existence.

Tribu des Segnia. Dans notre première notice nous avons signalé les dolmens des environs de l'ancienne Sigus. M. Cherbonneau, qui a exploré depuis les ruines de cette antique cité, a bien voulu m'adresser ces quelques lignes :

« Sur le plateau rocheux qui domine la nécropole de

Sigus, en face et au sud-ouest de la ville, se dresse < une quantité notable de dolmens, de cromlechs et de < menhirs; à vous le soin de les dessiner. »

C'est ce que nous ferons, en effet, dès que nous pourrons reprendre nos fouilles.

Cercle d'Ain-Beïda. Dans ce cercle existe d'abord le dolmen de Bir-Rouga, dont nous avons fait mention dans notre première notice. Il est composé de trois pierres plates de 3 mètres de long sur 1 mètre de large et 0m25 d'épaisseur. A côté est un disque de pierre de 1 mètre de diamètre. Chacune de ces dalles est supportée par quatre pierres verticales de Om50 de côté, placées aux angles. Le monument, orienté du nord-est au sud-ouest, était construit primitivement avec quatre pierres horizontales. L'une d'elles a été cassée et ne porte plus que d'un côté sur les pierres verticales.

A 65 mètres à l'est de ce point, existent trois pierres debout, de 2m29 de haut; une quatrième a été brisée. Elles sont taillées et ne paraissent pas appartenir à la même époque.

La vallée de l'Oued-Meskiana renferme trois tumulus qui ont environ 50 mètres de diamètre sur 4 de hauteur. Les indigènes les nomment Bazina (butte ou monticule en langue Berbère), mais ils n'ont aucune légende à leur sujet. Ces tumulus étaient beaucoup plus élevés qu'ils ne le sont aujourd'hui; les pluies ont fait descendre les terres qui les composent et, chaque année, le niveau du sommet tend à s'abaisser.

Sur l'un des pitons du Djebel-Bardo, une pierre de 3 mètres de long sur 2m50 de large et Om60 d'épaisseur,

a été posée à plat sur des rochers. Ainsi placée, elle offre l'aspect de la toiture d'une petite grotte.

A l'extérieur, huit grosses pierres debout forment enceinte. Les deux pierres placées vers l'ouverture de la grotte ont environ 2-50 de haut; elles composent, à elles seules, une sorte de façade qui se trouve orientée au sud.

Les indigènes nomment ce monument El-Mezara (1) du Djebel-Bardo. Ils viennent y sacrifier des poules ou des boucs et y brûler de l'encens dans de petits vases en terre dont il reste un grand nombre dans la grotte. Ils prétendent qu'en faisant ces sacrifices ils sont certains de recouvrer la santé lorsqu'ils tombent malades, mais ils ne disent pas par quel miracle s'opère la guérison, ni à qui sont adressés ces sacrifices évidemment d'origine païenne.

Cercle de Tébessa. Les Montagnes du Dyr, dans le cercle de Tébessa, fournissent quelques traces de monuments dits Celtiques. A l'endroit nommé Remila existe un dolmen et deux demi dolmens juxta-posés. Au-dessous, à Gastal, sont encore deux autres dolmens d'une très petite dimension.

[ocr errors]

Cercle de Collo. La tribu des Beni-Mehenna possède douze dolmens ou demi dolmens, dont quelques-uns sont assez bien conservés, surtout ceux qui se trouvent aux environs de Tamalous.

A Taabna existe un beau menhir, nommé Hadjer-Touïl, la pierre longue.

(1) Le mot arabe Mezara, signifie un lieu de pélérinage que l'on visite par dévotion.

Chez les Oulad-Attia, auprès de Marset-ez-Zitoun, on voit aussi un dolmen très-bien conservé.

SUBDIVISION DE CÔNE

Cercle de Bône. Il existe, nous assure-t-on, une grande quantité de dolmens le long de la Seybouse, sur les monticules qui bordent cette rivière; mais, pour le moment, nous n'avons sur eux aucun autre renseigne

ment.

Cercle de La Calle. Douze dolmens sont signalés sur différents points du cercle de La Calle, chez les OuladMahammed, Chennata, Oulad-Nacer, Oulad-bou-Sedra et Beni-Salah.

Leur orientation n'est pas uniforme et quelques-uns seulement conservent des vestiges d'une enceinte circulaire.

Le dolmen des Oulad-Mahammed paraît bien conservé. La table, qui a environ deux mètres de longueur, est percée d'un trou de forme à peu près hémisphérique de 0m35 de diamètre.

Au versant nord des montagnes du Tarf, sur le mamelon nommé El-Argoub, existent trois dolmens dont les dalles horizontales ont 3m20 de longueur et 0m60 d'épaisseur. Les jambages ont 1 mètre à l'intérieur de la chambre.

Sur la route de la Zmala du Tarf à Bône, depuis Direl-Tir jusqu'au marabout de Sidi-Kacem, on voit encore plusieurs dolmens entourés d'enceintes circulaires, quel

ques fois réunis par groupes de 3, 4 et 9. Les enceintes sont de différentes grandeurs et varient de 3 à 14 mètres. Quelques dolmens sont placés sur le bord extérieur de l'enceinte, mais c'est l'exception, car tous généralement se dressent au centre de l'enceinte et sont orientés à l'est.

A un kilomètre environ du marabout de Sidi-Kacem, au lieu nommé Remel-Koumzan, existe un dolmen dont la pierre de la table porte l'inscription reproduite à la planche 30, no 1.

[ocr errors]

Cercle de Souk-Ahras (ancienne Thagaste). Recherches de M. le capitaine Oudan et de M. le lieutenant Sergent.

Lorsque, partant de Souk-Ahras pour se rendre à Constantine, on arrive devant l'Oued-Medjerda, trois routes sur lesquelles se trouvent des monuments dits Celtiques se présentent.

Sur la première, à Enchir-Derboudji, dans une étendue de 4 à 5 hectares, on remarque 22 cromlechs, 32 dolmens et 3 demi dolmens. Les pierres formant table ont en moyenne 175 de longueur, 0-70 de largeur et 020 d'épaisseur. La plus grande de toutes a 2o35 de longueur.

Les cromlechs ont deux ou trois enceintes circulaires dont le diamètre extérieur a environ 8 mètres.

Dans beaucoup de cromlechs les enceintes ont presque complétement disparu par suite de l'exhaussement du sol, on ne remarque aucun alignement. La plupart de ces monuments occupent les sommets de petits mamelons.

Sur la deuxième route, à l'est du ruisseau qui descend du col qui sépare les deux rochers appelés Kifan-Dekma,

« PrécédentContinuer »