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No 51. Sur un superbe bloc de 0-86 de hauteur sur 095 de largeur, avec un filet au bas. Les lettres ont 0-13 å la 1re ligne, 0-14 à la 2o, et 0-09 à la 3e. Au-dessus de la 1re ligne, on aperçoit les amorces de sept lettres dont le complément se trouvait sur une pierre supérieure ; ces lettres sembleraient correspondre à celles-ci: DIOILDI. La dernière haste de la lettre H de la 1re ligne était gravée sur une pierre juxtaposée. Les caractères sont trèsbeaux.

Sous Septime Sévère, il y eut un Juvénal qui remplit des charges très-élevées dans l'empire; peut-être est-ce celui de notre inscription.

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No 52. Sur une pierre de 0m89 de hauteur sur 1m10 de largeur, avec une corniche de Om14 en haut et un filet au bas. La partie de gauche se reliait à d'autres pierres qui manquent. Les lettres, fouillées peu profondément, ont 0m13 à la îre ligne, 0m15 à la 2o, 0m09 à la 3e et 0m13 à la dernière.

Ces deux fragments appartiennent à des inscriptions différentes.

Les pierres faisaient sans doute partie de l'entablement du monument.

A. POULLE.

LETTRE DE M. OPPETIT

A M. FÉRAUD,

Secrétaire de la Société archéologique de Constantine,

AU SUJET

DU FLEUVE SABBATIQUE.

Dans votre traduction du Kitab el-Adouani, insérée l'an dernier dans le Recueil de la Société archéologique, se trouve (p. 163, 164) une tradition relative à un fleuve qui, par ordre de Dieu et pour punir les Juifs de leur méchanceté, ne donna plus ses eaux que le jour du sabbat (samedi), de sorte qu'il ne pouvait plus servir à ces pauvres gens. Cette tradition est mise dans la bouche d'un cheikh de l'Irak; le fleuve est nommé Oued Sebt.

En compulsant de vieux livres, et alors que ma pensée était loin de cette tradition, j'ai trouvé les passages suivants, qui me semblent ne pas manquer d'intérêt :

«Les rabbins appellent fleuve sabbatique une préten» due rivière que les uns mettent dans la Palestine, que > les autres placent ailleurs, mais dont nul d'entre eux » n'a pu exactement indiquer la position. Ils disent que > l'historien Josèphe en parle ainsi : Titus rencontra en

son chemin une rivière qui mérite assurément que » nous en parlions. Elle passe entre les villes d'Arcé et » de Raphanée, qui sont du royaume d'Agrippa, et elle

» a quelque chose de merveilleux; car, après avoir coulé » pendant six jours en grande abondance et d'un cours » assez rapide, elle se sèche tout d'un coup le septième, » et recommence le lendemain à couler six autres jours, » comme auparavant, pour se sécher périodiquement le » septième jour, sans jamais sortir de cet ordre. C'est » ce qui lui a fait donner le nom de Sabbatique, parce » qu'il semble qu'elle fête le septième jour, comme les » Juifs. >

Pline (Hist. nat., XXXI, 2) parle du même cours d'eau lorsqu'il dit qu'il y a, dans la Judée, un ruisseau qui coule rapidement pendant six jours de la semaine, et qui demeure à sec tous les septièmes jours. In Judæa rivus omnibus septem diebus siccatur. » - Le Midrasch (Beregchit Rabba, ch. 2) énonce le même fait.

Voilà, mon cher Monsieur, qui est juste le contraire de l'assertion du cheïkh de l'Irak, puisque le fleuve, au lieu de couler le samedi seulement, est à sec ce jour-là. Mais je me hâte d'ajouter que j'ai rencontré ailleurs une note qui confirme son dire; la voici :

<< Suivant Dom Calmet, Josèphe raconte que Titus, > allant en Syrie, vit, entre la ville d'Arcé, qui était du › royaume d'Agrippa, et celle de Raphanée, un fleuve > nommé Sabbatique, qui tombe du Liban dans la mer › Méditerranée (1). Ce fleuve, ajoute-t-il, ne coule que le jour du sabbat; tout le reste du temps, son lit demeure à sec. Mais le septième jour, il coule avec abondance (1) J'ai consulté toutes les géographies que j'ai à ma disposition, et n'y ai rien lu qui ait quelque rapport, même éloigné, avec le fleuve Sabbatique. Mais j'y ai vu que plusieurs des torrents qui descendent des montagnes dans la Méditerranée, infranchissables en hiver, sont à sec ou à peu près en été.

» dans la mer. De là vient que les habitants du pays lui ont donné le nom de Fleuve Sabbatique. »

Vous remarquerez, mon cher Monsieur, sans que j'aie besoin de vous la signaler, la discordance qui existe entre la double citation de Josèphe. - Suivant les rabbins, cet auteur dit que le fleuve coule six jours et s'arrête le septième; d'après Dom Calmet, c'est tout le contraire. Cette dernière leçon est la bonne, bien qu'elle s'écarte beaucoup du texte de Josèphe.

Raphanée, peut-être la même ville qu'Arphad, dont il est parlé dans la Bible (Iv Reg., XVIII, 34; XIX, 13; Isaï, x, 9; XXXVI, 19; XXXVII, 13; Jerem., XLIX, 23), était une cité de Syrie, située entre les monts Casius et Anti-Casius. Étienne, le géographe, met Raphanée près d'Epiphanie, aux environs d'Arad.

Arcé, ou Arca, était une ville de Phénicie; on en trouve les restes (un petit village et quelques ruines) non loin d'Arad. Lors de la première croisade, cette ville fut assiégée, pendant trois mois, par l'armée chrétienne, qui dut enfin se retirer sans s'en être emparée. Ce ne fut que plus tard que les croisés purent s'en rendre maîtres.

Un voyageur, Dominique Magri, dans la relation d'une excursion qu'il fit, en Syrie, à l'âge de dix-neuf ans, assure qu'étant arrivé au bord du fleuve en question avec sa caravane, un vendredi, 21 juin au soir, il vit ce fleuve se tarir vers le coucher du soleil, et demeurer à sec jusqu'au lendemain. - Mais ce voyageur étant parti le samedi dans la journée, il ne put s'assurer si, comme on l'affirmait, l'eau recommencerait à couler dans la soirée. -Bien que Magri cite les marchands de la caravane et les paysans des environs comme témoins du fait qu'il avance, on

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