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OBSERVATIONS SUR LES TABLES.

La première section des deux tables représente, par mois, le. nombre de jours écoulés depuis le commencement de l'année, pour les années communes ainsi que pour les années bissextiles et embolismiques.

La deuxième section, destinée aux années, donne le nombre de jours renfermés dans 1, 2, 3, 4, 8 années, jusqu'à 96 pour l'Ere chrétienne, et dans la série de 1 à 50 pour l'Ere musulmane.

La troisième section représente le nombre de jours contenus dans une quantité déterminée de siècles dans la Table n° 1, et de périodes de 30 années lunaires dans la Table n° 2.

S'agit-il de réduire en jours une date donné, il faut décomposer cette date d'après les subdivisions des tables. Il est nécessaire de diminuer toujours d'une unité le chiffre de l'année sur laquelle on opère, afin d'éviter une erreur, puisque la dernière année de ce millésime n'est jamais complète.

La deuxième section de la Table no 1, à partir du chiffre 4, indique les années bissextiles. On sait que toutes les années dont le total est divisible par 4 sont bissextiles. Si l'on opère sur une époque de ces années postérieure au 28 février, on prendra le nombre des jours de cette année dans la colonne qui leur est consacrée à la première section de la Table no 1.

Le nombre 227,016, placé en tête de chacune des deux tables, représente la quantité de jours écoulés depuis l'origine de notre ère jusqu'au premier jour de l'hégire. Ce nombre doit être retranché du total des jours obtenus quand on réduit des années grégoriennes en années musulmanes, et ajouté lorsque le calcul a pour objet la conversion des années musulmanes en années grégoriennes.

DETERMINATION DU JOUR DE LA SEMAINE.

Pour trouver la désignation du jour de la semaine auquel correspond une date cherchée, nous proposons le moyen suivant. Le premier jour de l'Ère musulmane étant un vendredi, les sept jours initiaux de la première année furent :

Vendredi, Samedi, Dimanche, Lundi, Mardi, Mercredi, Jeudt. 2 3 4 5

1

(Voir la Table no 2).

6

7

34

Si nous plaçons un numéro d'ordre sous chacun de ces jours, nous établissons une série de sept chiffres pouvant les représenter dans l'ordre où ils se sont trouvés primitivement rangés.

Lorsque l'on veut déterminer le nom du jour, d'une date quelconque, on divise par 7 le nombre total des jours que représente cette date, et le chiffre restant indique, d'après la table ci-dessus, le nom du jour cherché; s'il n'y a pas de reste, le jour est un jeudi.

Soit à déterminer quel jour de la semaine était le 12 Moharrem 1195 de l'Hégire. Cette date représente en jours écoulés 423,126, qui, divisés par 7, donnent 60,446 pour quotient, et 4 pour reste. On a vu dans la table ci-dessus que 4 représente un lundi, et l'on en conclut que le 12 Moharrem 1195 était un lundi.

Le même mode d'opération est applicable aux années grégoriennes, dont la première a commencé un samedi, ce qui moditie ainsi la série:

samedi, Dimanche, Lundi, Mardi, Mercredi, Jeudi, Vendredi. 1 2 3 4 5 6 7 (Voir la Table no 1).

L. CHAILLET.

PROCÉDÉ LOTTIN DE LAVAL

POUR LE MOULAGE DES INSCRIPTIONS ET DES FIGURES,

QUEL QU'EN SOIT LE RELIEF.

Aux termes d'un décret rendu le 16 mars 1850, sur le rapport de M. de Parien, alors Ministre de l'instruction publique, l'État est devenu possesseur de la collection plastique épigraphique, formée en Orient par M. Lottin de Laval, et du procédé de moulage qui lui a permis, en la rapportant sous le plus mince volume, d'en reproduire les originaux avec la plus complète fidélité.

La collection a été déposée au Louvre, et la description du procédé de moulage, remise cachetée au secrétariat de l'Académie des sciences, a été conservée ensuite au ministère jusqu'à ce qu'il fût statué sur la publicité à donner à ce procédé. M. le Ministre vient de décider que ce procédé serait rendu public:

Aux Trois-Vals, près Bernay (Eure), 1 octobre 1849.

Monsieur le Ministre,

Peiresc, le vicil antiquaire provençal, a indiqué, dans ses travaux le papier non collé (dit papier Joseph, papier à filtrer), comme propre à faire des estampages d'inscriptions d'un relief ou d'un creux peu sensibles.

Quand je partis pour l'Asie, à la fin de 1843, je savais que ce procédé était employé, mais je ne l'avais jamais vu pratiquer ; j'en fis l'essai pour la première fois à Varze-Ham, dans l'Arménie Mineure, en tamponant avec un foulard, à défaut d'éponge, et j'eus des estampages peu satisfaisants. Je renouvelai mes expériences à Vân dans le Kurdistan, et je réussis un peu mieux sur les inscriptions dites de Sémiramis. Du reste, tous ces travaux, qui étaient nombreux et d'une haute importance scientifique, furent détruits durant le terrible hiver de 1844 par les pluies et les neiges du Kurdistan et de l'Assyrie.

J'essayai aussi de couler du plâtre dans de grands estampages en papier, faits sur d'autres inscriptions, et je tirai des épreuves gercécs, gondolées, qu'il fallait réparer avec une perte de temps considérable; et l'estampage était détruit quand le plâtre se trouvait pris, ce qui arrive toujours pour ce genre de moulage. D'un autre côté, on ne pouvait obtenir que des objets d'un relief très

mince, et si l'opération n'était pas faite avec prestesse et habileté, non-seulement on n'en tirait qu'une épreuve informe, mais encore le moule se trouvait complètement détruit.

Tous ces graves inconvénients me frappèrent, et je me mis à chercher un moyen qui permît aux explorateurs de soustraire leurs travaux à l'inclémence des saisons, et non seulement de mouler de petites inscriptions, mais encore les plus colossales (ce que nul n'avait pu faire), et des bas-reliefs d'une saillie extrême, comme les grandes figures gigantesques de Persèpolis, de Schapour et de Ninive; c'était une tâche aussi difficile qu'importante pour les arts et la science; mais rien ne me rebuta, et une réussite inespérée vint couronner mes travaux. J'ai rapporté de l'Asie centrale une riche moisson de bas-reliefs précieux; et dorénavant, grâce à ce procédé, la France pourra se procurer, à très-peu de frais, la plupart des monuments plastiques et épigraphiques disséminés sur toute la surface du globe.

Je ne vous entretiendrai pas, M. le Ministre, de tous les tâtonnements, de tous les essais que j'ai mis en œuvre pour arriver au but; je ne m'occuperai que des dernières épreuves que j'ai faites, parce qu'elles sont le fruit de l'expérience et qu'elles réunissent la solidité, la légèreté, l'économie à la perfection comme moulage.

Moulage d'un bas-relief en marbre, pierre, bois, plátre ou albátre.

Si l'objet à mouler se trouve exposé à l'air ou au soleil, avant de procéder à l'opération, il faut mouiller à grande eau, puis on prend du papier connu dans le commerce sous le nom de gris bulle, couronne bulle ou carré bulle que l'on macule fortement (chose très-essentielle). On en superpose 8 ou 10 feuilles dans une large terrine ou un plat de fer-blanc (vase indispensable à tout voyageur); après 30 secondes, on retire la feuille de dessous pour l'appliquer sur le bas-relief à la partie la plus saillante, on l'étend dans toute sa longueur avec le moins de plis possibles, et l'on tamponne légèrement avec un gros pinceau de badigeonneur; cette opération doit être continuée sur toute la surface du bas-relief, en ayant soin de superposer les feuilles l'une sur l'autre, de façon que la feuille dernière ne couvre que les deux tiers de la première. Lorsque le bas-relief se trouve recouvert de deux feuilles de papier bulle sur toute sa surface, on tamponne de nouveau avec le gros pinceau ou une brosse molle; des déchirures ont lieu, particulièrement si ce sont de grandes figures ou des objets d'un haut

relief, mais ce n'est d'aucune importance; on doit alors couvrir chaque déchirure avec du même papier collé, plié en double ou en triple, puis on prend de la pâte à papier (celle qu'on vend dans tous les bazars d'Afrique et d'Asie est excellente) que l'on déchire par carrés de 20 centimètres (6 à 8 pouces), on la plonge en double dans la terrine; cette pâte absorbe beaucoup d'eau, et on l'applique rapidement sur toute la superficie du bas-relief, puis avec une large brosse de sanglier on frappe vigoureusement. Cette pâte de papier devient alors liquide et visqueuse comme une terre à potier: si la brosse découvre les parties les plus saillantes du bas-relief, il faut les recouvrir de papier collé, de pâte, el tamponner avec précaution; s'il se trouve des creux ou des dessous dans le bas-relief appliquez-y hardiment de la påte, et avec des ébauchoirs à modeler poussez-là dans tous les creux, puis avec les doigts pétrissez fortement vos contours. Quand ce travail préparatoire est fini, faites sur toute la surface de votre bas-relief une vigoureuse aspersion d'eau, évitant toutefois d'en introduire par le haut entre le marbre et la pâte, ce qui la ferait se détacher, puis prenez de la colle de farine trèscuite délayée avec de l'eau saturée d'alun, mêlez-y un peu de blanc d'Espagne, et, avec une large queue de morue enduisez tout votre bas-relief de ce mastic, appliquez ensuite par dessus une couche générale d'une feuille de papier bulle, et avec la brosse dure tamponnez fortement le bas-relief.

Cette seconde opération terminée, couvrez votre bas-relief d'un enduit de gélatine de pieds de mouton, de gazelle, de chevreau ou de celle de Givet commune très-chaude. Cette gélatine est facile à faire, même dans les déserts, puisque ces animaux sont la seule nourriture des voyageurs. Puis vous appliquez une nouvelle couche de papier bulle, vous tamponnez en ayant bien soin de ne laisser aucune partie du bas-relief à nu, vous collez ensuite les bords de votre enduit sur la pierre ou le marbre avec de la colle de pâte, afin que si une partie séchait avant l'autre, le vent ne détachât pas le bon creux, et l'opération sera terminée.

2e OPÉRATION.

Travail pour mettre le creux à l'abri de l'humidité.

Lorsque les moules sont bien secs, on les détache avec précaution; s'il y a encore de l'humidité dans les épaisseurs, on les met sécher à l'ombre, puis on fait fondre du suif de mouton ou de chameau, ou, à défaut, on prend de l'huile de sésame (kongit,

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