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détours compris

de

La distance entre Mina et Miliana est 186 kilomètres; l'Ilinéraire d'Antonin compte 133 milles romains (plus minus) qui équivalent à 197 kilomètres, à peu près; car l'expression latine placée entre parenthèses, et qui figure partout dans ce Routier impérial, indique suffisamment que ses évaluations ne sont qu'approximatives.

De Mina à Castellum Tingitii que l'on identifie ici avec Orléanville il y a, selon l'Itinéraire, 61 milles ou un peu plus de 90 kilomètres. Les cartes en marquent 90 entre la Mina et Orléanville.

De Castellum Tingilii à Malliana, il donne 72 milles équivalant à 116 kilomètres 1/2. Or, il y a 92 kil. d'Orléanville à Miliana; l'accord, comme situation moyenne, est assez approximatif.

Nous sommes partis de deux points connus pour déterminer la synonymie de Castellum Tingitii. Usons maintenant de cette der

(1) Les cartes n'indiquant pas la plupart de ces gisements de ruines, les chiffres de distances qui s'y rapportent ne doivent être considérés que comme des approximations.

(2) Ce paraît être la ruine désignée par Shaw sous le nom de Mejiddah (T. 1", p. 73).

nière position qui paraît acquise, pour fixer les intermédiaires à l'Est, senle direction dont nous ayons à nous occuper ici.

Tigauda, selon l'Itinéraire, est à 22 milles Est de Castellum Tingilii, c'est-à-dire à 33 kilomètres d'Orléanville. Or, précisément à cette distance, nous avons trouvé les ruines de Oued Taria el de Tmoulga qui se font face, ayant le Chelif entre deux.

A l'Est de Tigauda, il y a la Kheurba de Zedin, puis les ruines plus importantes d'Aïn Khadra qu'une inscription trouvée sur place identifie à Oppidum novum. La distance réelle n'est, il est vrai, que de 40 kil. au lieu de 47 qu'il fandrait pour répondre exactement aux 32 milles romains. Mais, quand nous n'aurions pas le document épigraphique déjà cité, l'importance relative des gisements de ruines nous aurait fait chercher ici l'emplacement de la colonie dont il s'agit d'autant mieux que Zedin, plus rapproché d'Orléanville, satisfait encore moins aux exigences du problême, sous le rapport des distances.

Les Tigava Castra se placent sur les ruines indiquées à côté du pont du Chelif dans l'article précédent. L'accord des distances est parfait.

Mais l'intervalle entre ce camp et Miliana est au-dessous du chiffre donné par l'Itinéraire ; cependant, il n'y a pas à hésiter, car la Malliana des Romains a conservé son nom presque intact jusqu'à nous et on ne saurait en chercher l'emplacement ailleurs qu'à Miliana.

Le lecteur familiarisé avec les études de géographie comparée, en Afrique, sera disposé à accueillir nos synonymies; car elles sont d'ailleurs fondées sur les seuls principes qui puissent guider sûrement dans les nombreuses incertitudes créées par l'altération des textes primitifs. Ces principes se résument surtout en ceci :

Rechercher la direction naturelle des lignes de communications antiques; et constater le nombre, l'importance et l'espacement des gisements de ruines qui les jalonnent pour déduire de ces éléments combinés le rapport des vestiges romains que nous avons sous les yeux avec les indications fournies par les anciens documents géographiques.

(A suivre.)

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NOTICE

Sur les découvertes qui ont été faites dans le Colombarium (1) de la . campagne Riffard, près de Cherchel.

A environ 1500 m. de Cherchel, au quartier Gauthrin, à droite de la route de cette ville à Zurich, dans une propriété appartenant au sieur Riffard père, entrepreneur de travaux publics, fut découvert en 1850, un tombeau de famille antique ou hypogée. L'hypogée était, on le sait, un réceptacle d'urnes cinéraires; ses murs intérieurs étaient percés de plusieurs étages de petites niches (columbaria) généralement cintrées. Le nom de columbaria venait de la similitude des niches avec les trous où les pigeons font leurs nids.

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La chambre sépulcrale dont nous parlons renferme aussi des niches sur deux rangs superposés; carrées dans l'étage supérieur, elles sont cintrées dans celui du bas. Le côté gauche ne possède que les niches inférieures.

Ce monument a été construit en maçonnerie ordinaire de moëllons et mortier; moëllons plats à la voûte et crépis avec enduit à l'intérieur.

Deux marches en pierre de taille, placées intérieurement en contrebas de la porte d'entrée de l'édifice, donnaient accès à cet hypogée dont le sol était pavé de morceaux de marbre irréguliers et de différentes couleurs.

M. Riffard père a fait hommage au Musée archéologique de Cherchel de six ossuaires en marbre blanc (2) qui ont été trouvés, à cette époque, dans ce pieux monument; ils étaient placés dans les niches désignées sous les numéros 1, 2, 3, 4, 5 et 67 au croquis, ci-joint, de cette construction funéraire.

Ces six coffres en marbre, renfermant des ossements calcinės, étaient maçonnés dans leur niches respectives et il n'y avait de visible que le côté de leur inscription. Ils avaient leur couvercle

(1) Quoiqu'il ne soit pas impossible de trouver quelques exemples de l'emploi du mot columbarium dans le sens d'hypogée ou chambre sépulcrale, nous croyons qu'il est préférable d'en restreindre l'emploi à l'acception la plus ordinaire qui est celle de niche on trou pratiqué dans une parol, comme celles que l'on voit ici dans les maisons mauresques. On a l'avantage d'empêcher ainsi que la partie puisse être jamais confondue avec le tout. N. de la R.

(2) On verra plus loin qu'il n'y en avait que cinq. Revue africaine, no 6.

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