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Recherches sur la coopération de la Régence d'Alger

A LA GUERRE de l'indépenDANCE GRECQUE.

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Quant aux nouvelles qui sont parvenues dans notre ville, relativement aux événements maritimes et aux affaires de Moréc, voici ce que j'ai à dire.

Aujourd'hui est entré dans notre port, venant de Tsira, un navire qui a apporté au consul Hollandais une lettre dans laquelle se trouvent les nouvelles suivantes.

Une nouvelle escadre, portant douze mille hommes de troupes, est sortie d'Alexandrie à destination de Bali-Badra. Elle a joint des navires grecs, au nombre de quarante, qui bloquaient ce port, et il en est résulté un combat à la suite duquel les navires grecs ont été battus et dispersés. Les navires de l'Islamisme sont entrés à Bali-Badra et les troupes y ont débarqué.

Cette lettre annonce également que le Pacha de Chekoudra s'est transporté avec son armée à Ghestelan et s'est réuni à Youssef Pacha. Puisse le Dieu glorieux accorder aux peuples de l'islamisme une victoire éclatante. Amen!

Les navires grecs, après leur fuite, se sont mis à croiser sur les côtes de Morée et sur les côtes des lles de Sousam et de Sahez. Ils sont au nombre de 50 à 60. Sa Seigneurie, le très-fortuné Koptan pacha, est actuellement à Constantinople. La flotte de la Sublime-Porte est entrée à Techenok Kel'at pour se réparer. On travaille à ces réparations avec une grande activité, jour et nuit, et dès qu'elles seront terminées, mon seigneur le Capitan Pacha s'embarquera et reprendra la mer.

Nous n'avons aucune nouvelle de nos navires: Dieu permettra

que nous en recevions prochainement de bonnes, et les favorisera du salut, car il est généreux. Amen!

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27 de chaban 1240. (17 avril 1825).

Celui qui est tout dévoué à votre service, el Hadj Ali Koplan, habitant actuellement Smyrne. (Signature).

Le très-fortuné Mehemmed Ali pacha a envoyé à Youssef pacha 12,000 hommes, des munitions et du matériel. Ibrahim pacha est à Kalamata. Tous les navires égyptiens sont entrés à Navarin par ordre d'Ibrahim pacha, sous le commandement de qui ce point est placé, ainsi que Kalamata. Quant à lui, il n'est pas sorti, mais il a répandu ses troupes dans les villages, et elles s'en sont emparés et les ont incendiés. Les mécréants sont atteints par la destruction de toutes parts. Les navires qui formaient le premier convoi sont rentrés á Alexandrie. Une seconde escadre est partie pour Bali Badra, portant des troupes et des munitions. La flotte de la Sublime-Porte, commandée par le Réala-Bey (vice-amiral) est allé à Alexandrie avec les navires de Tunis, pour concourir à ces mouvements. Cette nouvelle nous a été donnée par un de nos marins qui arrive de l'ile de Candie et nous nous empressons de vous en faire part.

PIÈCE No 10.

Lettre adressée au Pacha d'Alger.

Nous avons quitté Alger le 4 jour du mois de Ramdan (mois de pardon !), et dix-huit jours après, nous étions arrivés sains et saufs à Navarin où nous avons rallié la flotte de la Sublime-Porte, commandée par le Koptana Mokhtar Bey, le Patrona Hassaïn Bey, et l'ex Reala, Khaled Bey, et une division égyptienne. Notre réuniona été facilitée par le Dieu glorieux. Le Général de la Morée, le très-fortuné Ibrahim-Pacha, mon Seignenr, bloquait la citadelle de Navarin par terre et par mer; jour et nuit les boulets et les bombes tombaient sans interruption sur cette forteresse, semblables à une pluie abondante. Notre premier soin en arrivant fut de faire de l'eau en toute hâte au port de Mtoun (Modon).

Le 25 du mois du Pardon, le vent s'étant mis à l'Est et la mer entrant dans le port de cette direction, nous aperçùmes au loin, vers le cap Mania, trente-deux navires de mécréants impurs, voués à la destruction. Immédiatement nous levâmes l'ancre, nous nous

mimes sous voiles et nous manoeuvrames pour sortir et nous porter à leur rencontre, scrrant le vent au plus près. Onze heures après notre appareillage, nous étions devant le détroit de Tar. Pendant cette manœuvre les mécréants impurs étaient arrivés à proximité de la forteresse de Mtoun sous laquelle se trouvaient mouillés une trentaine de navires musulmans, soit de guerre, soit de commerce, et ils lancèrent sept brûlots sur ces bâtiments. Les frégales égyptiennes Assia (Asie), commandée par le Koptan Fid'allah, et Asfidja, commandée par le Koptan Nour Allah, la corvette égyptienne Aboulebout, commandant Mohammed Koptan, ainsi que huit bâtiments marchands furent la proie des flammes. Le surplus échappa à l'incendie. Les navires des maudits étaient au vent et nous nous efforcions de nous élever dans leur direction en serrant le vent autant que possible, mais ils prirent la fuite après le préjudice notable auquel il faut ajouter le suivant. Lorsque le feu parvint aux soutes à poudre des navires qui brûlaient, ils sautèrent et leurs débris firent du mal à terre et causèrent l'incendie d'un grand nombre d'habitations. Le camp d'Ibrahim pacha était heureusement établi loin des constructions qui ont été endommagées, et, gråces à Dieu, il a été préservé de tout accident. Loin de se préoccuper de cet événement, le généralissime continua à bloquer la forteresse de Navarin de toutes parts, par terre et par mer, du côté d'Aski awarin et de Koutchek Djezira, et à faire tomber sur cette place une pluie de bombes et de boulets si abondante, que bientôt elle ne fut plus qu'un monceau de ruines. En cet état, les maudits, voyant que le plus grand nombre des leurs avait péri, demandèrent et obtinrent une capitulation et eurent la vie sauve. Cela se passait un lundi béni, sixième jour du noble mois de choual. Ce jour-là, l'idzan (appel à la prière) mahométan retentit sur les minarets de cette ville et les pavillons musulmans flottèrent sur les remparts.

Douze cents mécréants, faits prisonniers avec armes et bagages, ont été embarqués sur des navires tributaires et dirigés sur Mania, à l'exception des fils du généralissime Manyout Bey et de plusieurs chefs infidèles qui ont été conservés dans cette ville. Ensuite l'escadre reçut l'ordre d'aller prendre des troupes à l'ile de Krit et de les transporter à Navarin. Le départ était fixé au huit choual. Une division composée des navires avariés et sur laquelle se trouvait Babay Khelil Bey reçut l'ordre de se diriger sur Alexandrie. Nous sortimes tous de Navarin, suivis par les mécréants maudits,

qui ne nous perdent jamais de vue. Leurs navires impurs étaient au nombre de trente-cinq. Trois fois le combat s'engagea entre nous, mais grâces à Dieu les mécréants impurs furent battus et mis en fuite dans toutes les rencontres. Nous étions, nous, au nombre de cinquante-deux navires, en comptant les bâtiments marchands.

Le seizième dudit mois, nous arrivâmes heureusement au port de Souda. A notre arrivée les troupes s'avancèrent de toutes les directions et se concentrèrent rapidement à Souda, afin de s'y embarquer. Lorsque cet embarquement sera terminé, nous retournerons en Morée et je m'empresserai de vous tenir au courant des événements.

27 de choual 1240. (13 juin 1825).

Hadj Abdallah chaouch, généralissime (saris Asker) actuel.
Mustapha Raïs, commandant actuel des navires.

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Le très-fortuné Khesraw pacha, capitan pacha, se rendait à Mchalounia, escortant, avec un brick, trois frégates et neuf corvettes, un convoi qui, tout compris, s'élevait à 63 voiles, et qui était chargé des munitions et du butin pris lors de la conquête d'Ipsara. En sortant du détroit, ils aperçurent l'escadre des mécréants maudits, sortant du détroit d'Audra et se dirigeant vers eux. Une mêlée s'engagea; les navires de la Sublime-Porte se trouvaient sous le vent et la violence de la houle les contrariait aussi et contribuait à retarder leur marche. La mer était si forte que les trois-mâts du navire portant le trésor cassèrent et tombèrent à la fois. Une corvette qui se trouvait dans ses eaux s'empressa de lui porter secours, mais les mécréants dirigèrent sur eux une grande quantité de brûlots. Ce navire fut consommé ainsi que la corvette et douze bricks de transport. Beaucoup de choses précieuses furent aussi perdues, les bâtiments qui les portaient ayant coulé sous le fort de Kosli-hassar. Cinq navires autrichiens, chargés de munitions et d'objets précieux, prirent, pendant le combat, le chemin de Djamlidja et y entrèrent. Le reste de la flotte fut dispersé. Ce qui a échappé, avec le capitan pacha, s'élève à 40 voiles, lesquelles sont heureusement entrées dans le port de Souda, le 29o jour du mois de choual (15 juin). C'est là que nous nous sommes rencontrés. Puisse Dieu, dont les œuvres sont magnifiques, nous être propice! Amen! (La suite au prochain numero.)

POUR TRADUCTION:

A. DE VOULX.

CHRONIQUE.

CARTENNE (Ténès). - M.... a fait remettre au Musée d'Alger un fragment de bas-relief tumulaire en marbre, haut de 0 m. 27 c. et large de 0 m. 25 c. Le sujet est un berger placé au-dessous d'un bouvillon qui descend d'un rocher. Ce débris antique a été trouyé à Ténés.

-JULIA CESAREA (Cherchel). M. de Lhotellerie, conservateur du Musée de Cherchel, vient d'adresser, pour être partagés entre le Musée d'Alger et la Société historique algérienne, cent vingt petits cubes plus ou moins réguliers, provenant de la mosaïque qui recouvrait les voûtes des salles du palais des Thermes de Julia Cæsarea. Ils sont, pour la plupart, en verre ; et leurs couleurs variées prennent une vivacité remarquable, lorsqu'on les mouille ou qu'on les frotte avec un linge légèrement imbibė d'huile.

- M. de Lhotellerie a fait rentrer récemment au Musée de Cherchel une épitaphe romaine trouvée à droite de la route de Cherchel à Novi, au lieu dit El Kantara. Ce monument funéraire en marbre blanc est malheureusement cassé en plusieurs morceaux; sur les quatre fragments qui ont été retrouvés, on lit, d'après M. de Lhotellerie :

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La voyelle V n'est pas exprimée à la fin du mot Maximus de la 1re ligne, par suite d'une contraction assez fréquente dans l'épigraphie africaine.

La première lettre du surnom Classicus manque au commencement de la 2e ligne.

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