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• Grâce à sa persévérance, cet officier a découvert encore, à ⚫ hauteur du soubassement et vis-à-vis de l'entrée du caveau, une ⚫ plate-forme rectangulaire plus longue que large, adhérente • audit soubassement par un de ses petits côtés que j'appellerai le 4. Cette plate-forme, établie dans le roc, se compose de deux ⚫ assises de pierres de taille; la première a sur ses trois faces une largeur de 0 m. 30 centimètres de plus que la seconde et forme comme le commencement d'un escalier. Le dessus de cette ⚫ plate-forme est uni et recouvert, sur une épaisseur d'un centimètre, d'un asphalte rouge qui a conservé tout son éclat. Un fragment du bras d'une statue en pierre a été trouvé au même ⚫ endroit; il est également recouvert d'asphalte.

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Enfin, il existe, vis-à-vis du milieu de la face extérieure de la plate-forme, un trou dans le roc, de 0 m. 20 c. de diamètre sur 0 m. 80 c. de profondeur.

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Il est difficile de se faire une opinion sur l'usage de cette » plate-forme qui ne devait pas être sans importance, puisqu'elle » est elle-même au milieu d'une enceinte carrée dont le monu»ment forme la 4o face..

Nous avons tenu à reproduire tous ces détails, parce que nous avons trouvé dans la province de Constantine beaucoup de personnes qui révoquaient en doute les recherches faites au Medr'acen, dès 1850, et les résultats alors obtenus. N'ayant vu ce monument considérable qu'en passant et sans avoir le temps de l'étudier comme il serait nécessaire, ces personnes ont cru facilement, parce qu'elles n'avaient rien remarqué, que rien n'avait été fait.

Le renseignement très-officiel que nous venons de donner leur prouvera qu'elles se trompent et les engagera peut être à faire au monument numide des visites un peu plus sérieuses.

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Hamma de Constantine. On lit dans le Centre algérien (10 janvier 1857):

Une pierre épigraphique a été trouvée, vers le commencement du mois, à 12 kilomètres de Constantine (route de Philippeville), près des sources connues sous le nom de Hamma, qui en arabe signifie également eaux chaudes et fièvres. Ce document, qui est rédigé en langue latine, offre d'autant plus d'intérêt qu'il appartient à la catégorie des monuments géographiques. Les mots Lucius

Sittius Augustalis amator reg (ionis) suburbani sui Azimaciani ont permis à M. A. Cherbonneau, secrétaire de la Société archéologique de la province, de constater deux faits nouveaux 1° que le Hamma portait le nom d'Azimacia, sous la domination romaine; 2o que le mot Azimacia, d'origine numide, devait signifier sources chaudes, eaux thermales. Nous espérons avoir bientôt l'occasion de donner ici le texte et la traduction de cette curieuse inscription.

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-Dénominations arabes en Bourgogne. On lit dans le Bulletin du Comité de la langue, de l'histoire et des arts de la France (séance du 16 juin 1856) :

« M. Désiré Monnier fait hommage d'un exemplaire de l'An• nuaire du Jura, qu'il vient de publier, et appelle en particulier ⚫ l'attention sur un travail qu'il y a inséré et qui est intitulé : Éléments d'une carte sarrazine de la haute Bourgogne. C'est un ⚫ dictionnaire des localités dont les dénominations paraissent tirer leur origine de mots Sarrazins, Maures ou Berbers. • (T. 3, no 8, p. 381.)

Epigraphie africaine. La section d'archéologie du comité renvoie à M. Léon Renier diverses communications relatives à la première partie du Recueil des inscriptions de la Gaule. Ces communications ont été faites par MM. Chaudruc de Crazannes, Steiner, Germain, Cherbonneau, Berbrugger, l'abbé André, etc.

(Voir ibidem, p. 391 à 397.)- Le comité adresse des remerclments à ces correspondants.

POUR LA CHRONIque et le BulleTIN :

A. BERBRUGGER.

CHEZ BASTIDE, LIBRAIRE-ÉDITEur, place du GOUVERNEMENT
SOUS PRESSE,

Pour paraitre dans le courant du mois de mars:

ÉPOQUES MILITAIRES DE LA GRANDE KABILIE

TABLEAU HIStorique de cETTE CONTRÉE

DEPUIS L'Époque romaine incLUSIVEMENT JUSQU'A NOS JOURS

Par M. A. BERBRUGGER

Un volume petit in-8° d'environ 400 pages.

1re Année.

N° 4.

Avril '1857.

Revue africaine

GÉNÉRALITÉS ARCHÉOLOGIQUES.

Pour peu qu'on tienne à ne pas être rangé parmi les antiquaires si plaisamment décrits par Walter-Scott, il faut se garder avec soin de certains écueils dont la carrière archéologique est semée; par exemple, de croire avec trop de facilité que ce qu'on observe pour la première fois n'a été vu par personne ; — d'observer à la hâle et de conclure trop vite d'après quelque fait isolé ; d'accepter sans contrôle les assertions des livres anciens et des modernes, ou de les rejeter trop précipitamment.

Quand on se sera bien pénétré de ces préceptes purement négatifs, on devra en méditer d'autres d'une nature toute positive. Nous nous expliquons.

Dans la recherche et la discussion des positions antiques, on a pour guides principaux les Tables de Ptolémée, la Carte de Peutinger et l'Itinéraire d'Antonin, qui sont à peu près les seuls ouvrages où l'on trouve des chiffres de distances. Mais ces documents nous sont arrivés par des copies d'une date bien postérieure aux originaux; de sorte que les fautes des scribes successifs se sont ajoutées à celles que les auteurs avaient pu commettre de leur côté. De là, des obscurités, des divergences, des contradictions mêmes qu'on ne peut éclaircir, expliquer et concilier qu'autant que l'on connaltrait cette géographie comparée que, précisément, l'on s'efforce d'apprendre. On se trouve donc, dès le début, enfermé dans un cercle vicieux dont il n'y aurait pas moyen de sortir, si l'expérience et la réflexion, opérant sur le terrain même des faits, ne fournissaient à la longue certains principes généraux peu nombreux, mais très-féconds en résultats utiles, parmi lesquels nous citerons ceux-ci:

1o La civilisation romaine a pénétré dans l'Afrique septentrionale, de l'Est à l'Ouest, et la dévastation vandale a procédé en sens Revue africaine, no 4.

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contraire. Aussi, les Romains ont plus fondé et construit dans la partie orientale que dans l'autre, et il s'y est moins détruit de leurs œuvres. Arrivés de ce côté, les Barbares de Genseric, déjà las de démolir, songèrent à se fixer dans le pays et se contentèrent d'abattre les remparts et les fortifications. Ces obstacles artificiels eussent pu, en effet, donner, plus tard, de l'embarras à ce peuple de cavaliers, étranger à l'art d'assiéger les places.

2o Les ruines antiques, situées à portée des centres de populations modernes, ont été et sont encore mises à contribution pour les matériaux de construction. De là, un déplacement de pierres, qui oblige l'archéologue à se tenir en garde, quant à la provenance des documents épigraphiques qu'il rencontre dans les cités arabes ou françaises. Ainsi, il y a une inscription de Rusgunia (Matifou), dans les magasins qui sont sous la Place du Gouvernement, à Alger; il y en a une de Tipasa (1) (Tfassedt) sur le rempart du Fort-de-l'Eau. Cependant, lorsque la ville moderne est très-petite et que la cité romaine dont elle occupe l'emplacement était fort considérable, comme Cherchel, par exemple, comparé à Julia Corsarea, on peut être certain que les antiquités qu'on y observe appartiennent au lieu même; car on a pu y prendre des matériaux, mais on n'a eu aucun besoin d'en apporter d'ailleurs.

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3o Quant aux ruines situées dans la région de la tente et du gourbi, loin des villes actuelles, elles sont toujours aussi intactes que les ravages du temps ont pu le permettre. On n'y a rien pris, encore moins apporté; on n'y a même presque jamais rien dérangé. Quelques faibles fouilles pour la recherche des trésors, un petit nombre de dégradations commises pour arracher le métal qui scellait des pierres; à cela se bornent les actes de vandalisme qu'on peut reprocher aux Indigènes (2).

(1) Il y a deux Tipasa en Algérie: la plus connue ici est entre le Kobeur Roumia et Cherchel; l'autre, appelée aujourd'hui Khemissa, est à l'Est de Constantine.

(2) Les Arabes et surtout les Vandales sont journellement accusés de certains actes de destruction auxquels ils nous semblent être fort étrangers. Si par exemple, l'on découvre une statue mutilée, on s'en prend aussitôt aux compagnons de Genséric ou de Sidi-Okba; on ne réfléchit pas que les chrétiens, dans leur zèle à effacer les traces matérielles du paganisme, ne leur avaient pas laissé grand'chose à faire en ce genre. Suum cuique: les Vandales et les Arabes ont bien assez de répondre des dévastations et des destructions dont ils sont réellement cou. pables, sans qu'on leur attribue celles des autres.

4o Il y a des signes naturels ineffaçables qui précisent plusieurs localités et offrent de précieux jalons pour déterminer celles qui les environnent. Par exemple, Salinae Tubonenses, Salines ou Chot de Tobna dans le Hodna.

Aquae calidae, Ad aquas, Ad piscinam, Ad duo flumina, Ad calceum Herculis, Ad plumbaria, Flumen salsum, etc., expriment également des particularités physiques qui, à toutes les époques, ont frappé les habitants du pays, et ont déterminé l'imposition de ces noms caractéristiques. Les Romains, en appelant Flumen salsum le Souf melleh des Berbers, les Arabes, en le nommant Oued el malah, et les Espagnols Rio salado, se sont traduits les uns les autres, ou, pour mieux dire, ils ont obéi au même instinct qui pousse les hommes à désigner les localités par les circonstances remarquables qu'elles leur présentent.

5o Les caractères naturels du sol ne servent pas seulement à déterminer des points isolés, ils indiquent aussi des lignes entières. Sur un terrain aussi fortement accentué que celui de l'Algérie, ces lignes sont faciles à reconnaître, et on peut désigner à priori le passage des grandes voies romaines, quand on a attentivement exploré le pays; car ce passage est presque toujours obligé, au moins sur un ou plusieurs points qui déterminent fatalement tous les autres. Ainsi, la belle vallée du Chélif, depuis son confluent avec la Mina jusqu'à sa rencontre avec Oued-Harbel, puis le plateau des Beni-Sliman qui la continue à l'Est entre Berrouaguïa et Aumale, constituent une excellente ligne militaire, politique et agricole, qui a été appréciée par les Romains, comme elle le méritait. Nous-mêmes y avons rencontré leurs traces sans les chercher, lorsque nous avons fondé Orléansville et la Zmala de Berrouaguïa. Tout peuple intelligent sera conduit aux mêmes résultats dans des circonstances analogues.

La connaissance de ces grandes lignes obligées, conséquence naturelle de l'étude directe du terrain, écarte bien des obstacles dans l'examen des questions de géographie comparée.

6o Ces grandes lignes, indiquées par la nature du pays, sont aussi jalonnées par des gisements de ruines qui offrent un excellent moyen de contrôle, si l'on en mesure l'espacement avec exactitude, si l'on en apprécie bien le caractère; car, dans les contradictions si fréquentes entre les textes anciens qui, souvent, ne donnent que des évaluations approximatives, ce sont autant d'éléments de solution qu'il faut soigneusement recueil

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