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ANSELIN, inspecteur des travaux civils; de ROUGEMONT, ingénieur de 1re classe des ponts-et-chaussées; SOLVET, conseiller à la cour impériale d'Alger; PORTMANN, artiste lithographe; SIMON, professeur de mathématiques au lycée impérial d'Alger; DEPEILLE, directeur d'une des deux écoles arabes-françaises; GORGUOS, professeur d'arabe au lycée impérial; LATOUR, artiste sculpteur.

On lit plusieurs lettres d'adhésion de personnes qui acceptent le titre de membres honoraires.

On procède ensuite à la nomination d'un bureau définitif qui est ainsi composé:

Président, M. Berbrugger;

1er Vice-Président, M. le baron de SLANE; 2e Vice-Président, M. le colonel de NEVEU; Secrétaire, M. BRESNIER;

Secrétaire-adjoint, M. CLERC;

Trésorier-archiviste. On ne vote pas sur cette fonction qui avait été déjà donnée, à titre définitif, à M. BERARD dans la dernière séance.

On discute sur les voies et moyens pour arriver à la publication des travaux de la Société. Le Président est chargé de suivre la réalisation du projet auquel la Société s'est arrêtée.

On décide qu'il y aura, sous le titre de Commission permanente du journal, une commission spécialement chargée de tout ce qui concerne la publication dela Revue africaine. On désigne MM. le colonel de Neveu, Solvet, de Slane, Béquet et Bresnier, pour préparer un projet de Commission permanente. Après avoir entendu plusieurs communications des correspondants, on s'ajourne au 6 juin.

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6e Séance, 6 juin 1856 (présidence de M. Berbrugger). — Les nouveaux membres présents sont: MM. VILLE, ingénieur en chef des mines; LIOGIER, artiste-peintre; l'abbé SUCHET, archidiacre; BARAT, professeur de physique au lycée impérial; VERDALLE, aide-major au 13e bataillon de chasseurs à pied. M. le docteur PERRON, membre correspondant du Caire, assiste à la séance.

On lit des lettres de personnes qui acceptent le titre de correspondants.

Le projet de Commission permanente du journal, préparé par la Commission désignée dans la dernière séance, est lu par le Président et adopté à l'unanimité. Il est décidé que les articles qu'il contient seront placés comme appendice à la suite des statuts.

Le Président donne ensuite lecture de nombreuses communica.

tions des correspondants. On décide qu'elles seront insérées dans la chronique du 1er numéro de la Revue africaine.

On reconnaît la nécessité de rédiger un programme des travaux de la Société et des instructions pour les correspondants. Le Président désigne une commission qui sera chargée de ce travail.

On s'ajourne au 4 juillet, le 1er vendredi de chaque mois étant adopté par la Société pour le jour de ses réunions ordinaires.

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7. Séance, 4 juillet 1856 (présidence de M. Berbrugger). M. ALPHONSE ROUSSEAU, premier drogman du Consulat général de France à Tunis, et correspondant de la Société dans cette résidence, assiste à la séance.

M. le Président annonce à la Société que la mission dont il a été charge, relativement aux voies et moyens de publication du journal, a pleinement réussi et qu'on pourra être en mesure de faire paraitre le premier numéro dans le commencement d'octobre. On nomme ensuite la commission permanente du journal, qui se composera de :

MM. BEQUET;

docteur BERTHERAND;

BRESNIER;

baron de SLANE;

VILLE;

le commandant GALINIER ;

CLERĆ.

Le Président lit un projet d'introduction pour le premier numéro du journal. Des membres indiquent quelques additions dont l'auteur prend note. Ce projet est adopté à l'unanimité.

Le Président fait observer que la réunion mensuelle du 1er vendredi du mois étant de principe et annoncée d'ailleurs dans la presse locale, il semble inutile d'adresser une lettre de convocation aux membres. On décide que dorénavant on ne recourra à ce dernier moyen que pour les séances extraordinaires.

On lit ensuite plusieurs communications de correspondants. L'insertion en est décidée dans la chronique du 1er numéro, sauf la communication de M. TISSOT, de Tunis, sur les inscriptions de l'amphithéâtre d'El-Djem, travail qui sera classé parmi les articles de fond.

Pour analyse reconnue conforme aux originaux :

Le Président,
BERBRUGGER.

Inscriptions de l'amphithéâtre d'El-Djem (")

(TUNISIE).

Tunis, 27 mal et 4 avril 1856.

Monsieur le Président,

De toutes les ruines romaines qui couvrent la Régence de Tunis, l'amphithéâtre d'El-Djem est la plus importante el aussi la mieux connue. Shaw, Peyssonel, Desfontaines, Sir Grenville Temple et le docteur Barth ont trop bien décrit ce magnifique monument pour qu'on puisse encore en parler après eux. Je ne me reconnais, pour ma part, que le triste droit de signaler la dégradation, de plus en plus rapide, d'un des plus beaux édifices que nous ait légué l'antiquité. Je me bornerai donc à vous entretenir aujourd'hui, d'une inscription gravée sur une des pierres de l'amphithéâtre, et qu'oucun voyageur, à l'exception du docteur Barth, n'a encore signalée. Lorsque je passai pour la première fois à El-Djem, au mois d'avril 1853, je remarquai, au premier étage de l'amphithéâtre, entre les deux arcades qui font face à la mosquée, une inscription en caractères inconnus. Je réussis, non sans peine ni danger, à atteindre l'arcade et à arriver jusqu'à l'inscription en cheminant sur la corniche: mais il me fut impossible, en l'absence de tout point d'appui, d'en prendre une copie. D'un autre côté, l'inscription était placée à une trop grande hauteur pour qu'on pût la lire exactement du bas de l'édifice. Je fus donc, à mon grand regret, dans la nécessité d'ajourner l'entreprise.

En lisant depuis les Wanderungen durch die Küstenlænder des Mittelmeere du docteur Barth, je reconnus que l'inscription, que n'avaient remarquée ni Shaw, ni aucun des voyageurs qui l'ont suivi, n'avait pas échappé au savant allemand (2). M. Barth suppose que l'inscription est en langue berbère et la fait remonter au temps où Kaliena-Damia, la reine de l'Aurès, occupait l'amphi théâtre d'El-Djem. En déclarant qu'il n'a pu prendre qu'une copie fort inexacte de l'inscription, ce savant ajoute:

a ledenfalls ist sehr zu wünschen, dass ein nachvolgender Rei

(1) Nous insérerons dans notre prochain numéro quelques observations sur ces inscriptions curieuses. Note de la Rédaction.

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(2) M. Grenville Temple en avait parlé avant le docteur Barth (voir ses Excursions dans la Méditerranée). — Note de la Rédaction.

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sende die freilich bei Mangel einer sehr hoben Leiter nicht angenehme Arbeit übernimmt, sie noch einmal treu zu copiren.. Si j'avais connu, lors de mon premier voyage à El-Djem, ce vœu du docteur Barth, j'aurais certainement fait en sorte de le réaliser; mais, comme lui, j'avais été pris au dépourvu. Plus heureux cette fois, j'ai pu relever, aussi exactement que possible, la mystérieuse inscription, et j'en joins la copie à cette lettre (n°1), ainsi que celles de deux autres inscriptions gravées sur les assises voisines, l'une à droite, l'autre au-dessous (Nos 2 et 3).

Les caractères de l'inscription no 1 n'appartiennent, à coup sûr, à aucune variété de l'écriture arabe. Deux ou trois lettres, à la rigueur, pourraient s'attribuer à l'alphabet hébraïque: l'une d'elles (2 el 6 de la 1re ligne, 8e et 15e de la seconde) ressemble tout-àfait au resch; d'autres, avec un peu de bonne volonté, rappellent le vau, le beth et le teth; et en regardant comme un jambage inachevé le point médial de la 10e, on pourrait y voir un schin ; mais ce point se trouve répété presqu'à chaque lettre.

Lorsque je vis l'inscription pour la première fois, je supposai, comme le docteur Barth, bien que je n'eusse par la moindre notion de l'alphabet berber, ou peut-être parce que je l'ignorais, que ces deux lignes dataient de l'époque où les Berbers défendaient ElDjem contre l'invasion arabe. Uu passage d'Et-Tidjani, qui appelle l'amphithéâtre le Château de la Kahena et raconte le siége qu'elle y soutint, donnait une certaine vraisemblance à cette supposition. L'examen attentif de l'inscription m'a inspiré bien des doules à cet égard. Il n'y a ancun rapport, en effet, entre les caractères dont il s'agit et l'alphabet berber, tel qu'on croit l'avoir retrouvé chez les Touareg. Je ne saurais admettre, d'ailleurs, avec le docteur Barth, que l'inscription, qui aurait été, selon lui, une formule magique, un talisman, soit complétée et pour ainsi dire expliquée par les grossières figures de poignards gravées au-dessous. Ces figures sont d'une date évidemment postérieure, car les lettres de l'inscription offrent dans leur creux la même teinte que les pierres de l'amphithéâtre, tandis que les trois qui représentent ces emblêmes guerriers sont d'une teinte plus claire. En outre ces figures sont reproduites à plusieurs autres endroits de l'amphithéâtre.

Je laisse à votre sagacité, monsieur, le soin de résoudre cette énigme épigraphique. Le seul fait que je puisse affirmer, c'est que l'inscription a été gravée postérieurement à la construction de

2

l'amphithéâtre. La convexité, bien que peu sensible, de la pierre qui la supporte, ne permet pas d'admettre qu'elle ait été encastrée dans l'édifice.

L'inscription n° 2 est évidemment arabe, et pourrait se transcrire par

صنع بن عبد

الله جنير

Il ne faut pas attacher une grande importance aux points distinctifs des lettres, le luxe de ponctuation qu'on y remarque devant être attribué aux balles dcs Arabes, dont l'amphithéâtre porte plus d'une trace. Ces deux lignes paraissent avoir été gravées en même temps que les deux ou trois poignards à lames recourbées, et à la garde surmontée d'un croissant, que mon dessin reproduit.

L'inscription no 3 a la physionomie beaucoup plus berbère que la première. Quelques-unes des lettres qui la composent sont identiques à certains caractères de l'inscription de Tougga, retrouvés dans l'alphabet des Touareg. Mais beaucoup d'autres peuvent passer pour des signes numériques arabes.

Les dévastations journalières opérées par les Arabes dans l'amphithéatre d'El-Djem m'ont fourni l'occasion de remarquer que la face interne de la plupart des pierres porte ces quatre lettres peintes en rouge:

DPSC

Ce tétragramme servirait-il à opérer la pose des pierres? Il n'existe, d'ailleurs, ainsi que vous le savez, monsieur, aucune inscription latine dans l'amphithéâtre d'El-Djem.

CH. TISSOT,

Attaché à la Légation et Consulat-Général de Tunis.

M. Tissot a adressé tout récemment à la Société ces explications complémentaires.

Monsieur le Président,

J'arrive aux questions que me pose votre lettre, relativement à la principale inscription d'El-Djem. Grâce à l'exactitude de mon croquis, je suis en mesure d'y répondre.

1o Il n'y a aucune différence de ton entre les lettres de l'inscription no 1 et la pierre sur laquelle elle est gravée. Mais ce fait ne me parait pas suffire pour autoriser à affirmer que l'inscription soit contemporaine du monument. En outre, d'autres raisons tirées des détails que réclame votre troisième question, prouveraient qu'elle lui est postérieure ;

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