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Face. Tête laurée de l'empereur; autour, cette légende: IMP. CAES. D. CAEL. BALBINVS AVG., Imperator Cæsar Decimus Cælius Balbinus Augustus.

Revers. - Victoire debout, tenant une couronne et une palme; autour: VICTORIA AVGG., Victoria Augustorum.

AÏN EL DJENAN.

Sur le territoire des Oulad Zaïr (agalik des Douairs), entre Aïn Temouchent et Sidi bel Abbès, il existe près d'Aïn el Djenan des ruines que la tradition locale rapporte à l'époque romaine. Elles sont situées à une demi-journée an nord de la Mekerra, près d'une route de Tlemcen au Chelif, par le pied septentrional de l'Atlas.

La fontaine dite Aïn el Djenan est elle-même une construction romaine, mais fort endommagée par le temps. En octobre 1837, un arabe des Oulad Zaïr ayant cherché à enlever la vase qui s'était accumulée dans celle source, arriva jusqu'au fond où il trouva, incrusté entre deux pierres et de manière à être parfaitement garanti, un œuf d'autruche dans lequel vingt médailles romaines d'argent se trouvaient placées dans du coton. Les pièces, du module ordinaire, appartenaient aux empereurs Vespasien, Titus, Domitien, Trajan, Hadrien, Antonin le pieux, Marc Aurèle, sa femme Faustine et Commode, son fils; elles formaient, on le voit, une suite régulière de huit empereurs romains et embrassaient un espace de 123 ans compris entre 69 et 192 de J.-C.

Les ruines répandues auprès d'Aïn el Djenan témoignent de l'existence, en ce lieu, d'un centre de population antique.

PROVINCE D'ALGER.

MONUMENTS CELTIQUES DE DJELFA.

M. le Dr Reboud accompagne de la note suivante l'envoi qu'il fait au Musée d'Alger d'une hache celtique qui provient de Djelfa : . Cet instrument tranchant (en pierre), trouvé dans les environs du Bordj de Djelfa, n'aurait-il pas une grande valeur archéolo"gique? Que signifie cette dépression circulaire qui semble produite par un lien? Y aurait-il quelques rapports d'origine entre » cet instrument et les dolmen de l'Oued Djelfa; et ces dolmen » eux-mêmes ne seraient-ils pas les tombeaux de soldats celtes (Bretons ou Gaulois) campés au poste situé sur la rive gauche de » la rivière, entre Djelfa et le moulin? Autour du poste romain de Msad, on trouve des tombeaux analogues.»

Les réponses détaillées, à la plupart des questions posées par

M. Reboud, se trouveront dans un article sur les dolmen d'El Kalaa (près de Guyot-Ville), qui paraîtra dans notre troisieme numéro. Quant à l'instrument tranchant envoyé par notre honorable correspondant, et qui a la forme d'un coin terminé en pointe par le côté opposé au tranchant, c'est une véritable hache. celtique comme on en trouve souvent dans l'ancien territoire des Gaules.

La trace circulaire est probablement celle de quelque petite courroie par laquelle on la portait.

M. le docteur Reboud a aussi envoyé un fragment de couronne en terre cuite, provenant des ruines de Msad, à l'est de Lagouat, et quelques débris de poterics trouvées dans les ruines du poste romain de Djelfa.

MÉDÉA.

M. Pharaon, interprète de l'armée et correspondant, adresse une statistique des ruines romaines qui existent dans la subdivision. Nous engageons nos correspondants de Médéa à faire tous leurs efforts pour retrouver la pierre où, selon M. le général Duvivier, on lisait cette inscription: D. M.-M. Hepennio Cassiano - Midiœ Cic ad . Cia p.....X.

... cur III

Il serait intéressant aussi de retrouver la trace de deux épitaphes, l'une d'Aurelius, l'autre de Vipsindir, qui avaient été découvertes en faisant des fouilles pour construire l'hôpital et déposées dans l'ancienne maison du trésor.

Il faut signaler encore un fragment épigraphique qui a été employé, dit-on, dans la conduite d'eau de la pépinière.

MILIANA.

M. Julienne, interprète de l'armée et correspondant, vient d'adresser la statistique des ruines romaines de ce cercle.

M. Delaunay, commissaire civil de Miliana et correspondant, vient d'adresser au Muséc d'Alger un ossuaire en plomb, trouvé dans la concession Louislou. Ce petit monument, qui contient encore quelques ossements calcinės et une médaille, moyen bronze, de Faustine la jeune, mesure 0,36° de longueur, sur 0,19 de largeur et 0,26 de hauteur, y compris son couvercle en dos d'àne. Nous avons demandé des renseignements sur les circonstances de cette découverte et notamment si la médaille qu'on y a jointe s'y trouvait originairement.

CHERCHEL.

M. de Lhotellerie, directeur du Musée archéologique de

Cherchel, a fait rentrer dans cet établissement, entre autres objets, le cippe de Sextus Julius Julianus, dont l'inspecteur-général des monuments historiques avait signalé l'existence chez le colon Lebeau, dans le rapport sur sa tournée de 1855. (Voir au Bulletin bibliographique pour les découvertes faites par M. de Lhotellerie dans les Thermes de l'Ouest.)

TIPASA.

Le Musée d'Alger vient de recevoir de M. Rousseau, propriétaire, deux grands vases romains trouvés à Tipasa et dont l'un lui est destiné et l'autre doit être envoyé à l'Exposition permanente du ministère de la guerre. Ces vases sont d'une forme élégante et en très-bon état de conservation, sauf une légère cassure à l'orifice. TANARAMUSA (Mouzaïa-Ville).

Le Conservateur de la Bibliothèque et du Musée d'Alger a rapporté récemment de cette localité les ojets suivants :

1o Bague en or à chaton avec une pierre gravée représentant un cerf: elle est passée dans un petit anneau également en or, ce qui fait supposer qu'elle a pu être employée comme pendant d'oreille;

2o Un style en ivoire pointu par le bout (graphium) destiné à tracer les caractères sur des tablettes en cire et terminé en tête ronde de l'autre côté avec une face légèrement applatie, pour effacer l'écriture;

3o Ceps en fer, le cippus des anciens, avec lequel ils entravaient les condamnés et les esclaves. Par allusion aux deux anneaux qui en forment les extrémités, on appelait les esclaves annulati. Entre ces anneaux, est une espèce de large cadenas; on y voit l'ouverture par laquelle passait le boulon qui pouvait se river ou se fermer avec un plus petit cadenas, selon que l'on voulait entraver l'individu d'une manière permanente ou temporairement. Les instruments en fer sont très-communs à Tanaramusa, tandis qu'ils sont assez rares dans d'autres ruines romaines; cela tient, sans doute, à la proximité du fer dont on voit encore les traces d'exploitation antique sur la face méridionale du Mouzaïa; 4° Épitaphe de Donatus (?), évêque de Tanaramusa. Cette inscription qui a été expliquée dans le premier numéro de la Revue (p. 52, etc.), figure aujourd'hui au Musée d'Alger, sous le n° 194.

ALGER.

M. Picon, propriétaire à Alger, a fait remettre au Musée l'inscription turque gravée sur la frise de la grande porte en marbre de l'ancien palais des pachas (Jenina). Ce document épigraphique

indique que cette porte a été faite en 1227 de l'H. (1812-1813) par le dey El Hadj'Ali ben Khelil, qui a régné de 1224 à 1230, et dont l'épitaphe figure au Musée sous le no 7.

RUSGUNIA.

Un grand plat creux antique en terre, presqu'entièrement recouvert de concrétions marines et de coquillages, a été trouvé, il y a quelque temps, dans la mer, devant les ruines de Rusgunia. Cet objet, curieux à double titre, a été donné au Musée d'Alger par M. Louis Vacherot. Ceci nous rappelle qu'il y a plusieurs années, une petite amphore romaine, également recouverte de coquillages marins, fut trouvée devant le rivage de Guyol-Ville et que l'amateur, entre les mains duquel elle tomba, n'en demandait pas moins de 800 francs!

PROVINCE DE CONSTANTINE.

M. L. Costa, correspondant à Constantine, nous annonce qu'on a trouvé au Kroub, sur la route de Batna, un vase en pierre verte présentant un très-beau poli à l'intérieur. Il a 0,22° de diamètre intérieur sur 0,12° de hauteur. Quatre appendices placés à égale distance l'un de l'autre, se détachent excentriquement de sa circonférence extérieure. Le plus allongè paraît avoir servi d'anse. M. Costa annonce en outre, qu'en creusant les fondements d'un moulin sur les bords du Reumel, il a trouvé des chambranles en marbre blanc très-bien sculptés. Ce correspondant possède une très-belle collection d'antiques trouvés à Constantine ou dans les environs.

THAGASTE (Souk Harras).

En faisant des fouilles sur la place Thagaste, dans l'établisscment nouveau de Souk Harras qui s'élève sur les ruines de la patrie de St-Augustin, entre Constantine et la frontière de Tunis, on a trouvé un beau tombeau antique en marbre blanc. Ce monument funéraire est orné d'un très-remarquable bas-relief qui ne comprend pas moins de seize personnages, hommes et femmes, à pied ou à cheval. La scène est limitée de chaque côté par un trophée qui se compose de casques, cuirasses et cottes. d'armes placés sur deux boucliers superposés. On voit que l'artiste a voulu décrire un combat: cinq de ces personnages, un homme et quatre femmes, sont à terrre dans des attitudes qui annoncent la mort ou des blessures. Sur les neuf femmes que l'on remarque dans ce tableau, il en est une qui lutte à cheval, le bouclier passé au bras gauche, une autre est étendue morte et trois paraissent blessées. Les autres ont des attitudes douteuses.

Leur costume à toutes est une double tunique tombant au genou, retenue sur une épaule et serrée au corps par une ceinture. L'artiste a toujours mis au moins un des seins en évidence, de peur, sans doute, qu'on se méprit sur le sexe de ces amazo ncs. Elles n'ont pas d'autre coiffure que leurs cheveux arrangés en rouleaux juxtaposés autour du front.

Les nombreuses mutilations que ce bas-relief a subics ne permettent pas de bien saisir tous les détails de la scène. Il est remarquable que parmi les guerriers un seul porte un costume, évidemment romain; les autres sont nus ou ont des vêtements qui semblent annoncer des Barbares.

Si le sujet est africain, comme tout porte à le croire, les femmes qui y figurent doivent appartenir à la race berbère.

Au reste, nous attendons de notre correspondant de Souk Harras quelques détails essentiels sur les circonstances de la découverte et qui pourront aider à expliquer ce bas-relief dont nous devons la communication à notre honorable vice-président, M. le colonel de Neveu.

Nous recevons, au moment de mettre sous presse, une communication très-intéressante de M. le capitaine d'état-major Lewal, commandant supérieur de Souk Harras. Nous la réservons pour notre prochain numéro.

FRANCE ET ÉTRANGER

On nous écrit de Paris, que M. Lemoce de Vandouard, employé au ministère de la guerre, est sur le point d'achever un grand ouvrage auquel il travaille assidûment depuis dix ans, sur les hommes et les choses de l'Algérie, et qui a exigé de longues et patientes recherches biographiques et bibliographiques.

Le Directeur du Musée australien de Sidney (Nouvelle Galles du sud) a écrit, à la date du 1er mai 1856, pour proposer au Musée d'Alger des échanges de fossiles. Cette proposition a dú être renvoyée à la Direction des mines, qui, par la nature de sa spécialité, est particulièrement appelée à lui donner suite.

M. le colonel de Vernon, ex-grand prévôt de l'armée d'Orient, a fait cadeau au Musée d'Alger d'ossements fossiles très-curieux trouvés en Crimée, et qui seront l'objet d'une note spéciale de la part de l'honorable membre auquel l'examen en a été confié.

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