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Les premiers se rencontrent pour le Haut-Pays, dans les assises crétacées calcaires de toutes les chaînes cénomano-turoniennes, telles que les Milok, les Dakla, les Ghoundjaïa, les M'daouer, la Ghelida, etc., qui forment en général des cuvettes immenses, de longs alignements synclinaux.

Là se montrent dans les couches calcaires des zones à rognons siliceux pouvant atteindre un très fort volume; à certains niveaux s'intercalent en outre des calcaires siliceux, en plaquettes d'épaisseur variable, quelquefois un peu schistoïdes, formant des bancs d'une grande étendue. Toutes ces assises à silex ou calcaire siliceux affleurent sur des surfaces considérables (la chaîne de la Ghelida, de Haouïta à la Chebkha Tamednaïa, a plus de 600 kilomètres), elles sont partout facilement accessibles.

Les silex calcédonieux ne sont pas rares dans ces formations, les calcédoines s'y montrent moins fréquentes; toutefois, en certains points de ces mêmes couches elles donnent naissance à de véritables bancs assez puissants comme sur le flanc nord du Kheneg-Arouïa.

Les mêmes roches siliceuses se rencontrent aussi dans l'ensemble des calcaires dolomitiques turoniens, mais en général elles y sont bien moins développées.

Tout au contraire elles abondent dans la formation tout-à-fait supérieure du crétacé, le sénonien, où particulièrement les silex noircis et les calcédoines forment des couches continues, répétées à plusieurs niveaux, et se maintenant en plateaux ondulés constituant une partie des plateaux des Chebak, du M'zab, du Tadmaït et du Tinghert.

On doit ajouter qu'à ces formations crétacées succèdent dans le Tadmaït au Nord-Ouest, et dans le haut Oued-Mya (Haci-Djemel, Haci-luifel) des terrains tertiaires (Suessonien) qui montrent également de nombreux rognons siliceux noirs (calcaires à silex); dans le Sud-Constantinois ces mêmes assises se développent sur tout le flanc Sud de l'Aurès, dans l'Est au delà de la frontière tunisienne (couches à phosphates), dans l'Ouest jusqu'au delà du Zab occidental.

Tout au Nord du Haut-Pays, dans les Hauts-Plateaux vrais (Tidernatin, Hassasna, El Oussekh), de même que dans les axes des chaînes du Djebel Amour, des Ksour, etc, des massifs de Figuig, on retrouve des niveaux à rognons siliceux abondants, gris et noirs (polypiers fossiles), dans les assises, liasiques, médio et supra-jurassiques, calcaires ou argilocalcaires.

5° GRÈS QUARTZITEUX.

6' QUARTZITES.

Ces deux roches se rencontrent dans les formations gréseuses des terrains primaires (Dévonien) et secondaires (Crétacé). Ces derniers

sont surtout développés dans le Haut-Pays (chaînes précitées), où ils constituent les puissantes assises de deux étages du Crétacé, le Néocomien et l'Albien; mais c'est surtout dans le Néocomien que se montrent les grès quartziteux; les grès albiens ne sont ordinairement bien cohérents que vers les axes des chaînes ou au contact des failles, par métamorphisme; les mêmes terrains se montrent dans toute la dépression du Méguidem et sur le flanc sud du Tadmaït.

Les petits cailloux roulés de quartz gras qui constituent les éléments des grès à dragées de l'Albien sont, le plus généralement, de trop faible volume pour avoir été utilisés pour la taille d'objets, au moins en ce qui concerne le matériel des stations du Haut-Pays, ils ne s'y rencontrent, taillés, en aucune station (1).

Les grès franchement quartziteux et les quartzites se développent surtout dans les divers étages du Dévonien; ils forment tous les abrupts et les surfaces des tassilis des Azdjer, du Mouydir, de l'Adrår-Ahenet, faisant face au Tinghert et au Tadmaït crétacés. D'abatage assez difficile et à grands éclats, les pièces taillées dans ces roches quartziteuses sont le plus ordinairement d'assez grandes dimensions.

7° QUARTZ ET VARIÉTÉS DE QUARTZ GRAS.

Le quartz hyalin (cristal de roche) limpide ou coloré existe en cristaux bipyramidės, purs ou avec inclusions, dans tous les pointetements triasiques du Haut-Pays (Rochers-de-Sel, désignés sous les noms de djebels Malah, Mouïlah, etc.); il s'y montre soit en géodes soit en cristaux isolés, très abondants dans les argiles bariolées.

On rencontre dans ces mêmes gisements, des calcédoines à colorations variées, des silicates: amphiboles, chlorites, prenhite, micas, et du fer oligiste en paillettes (2).

8° BOIS SILICIFIÉS.

Cette variété d'opale, parfois entièrement épigénisée et transformée en véritable minerai de fer, se rencontre assez abondamment dans les régions à affleurements de grés albiens, néocomiens, dévoniens. Dans le Haut-Pays, c'est vers Kralfallah, puis au Djebel Amour (Gadas), chez les Laghouat-Ksel, près Figuig (El Menasseub) que se rencontrent sur

(1) Contrairement à l'opinion émise par M. P. Pallary. Cf. L'Homme Préhistorique, p. 153 1904.

(2) Cf. J. CURIE et G. B. M. FLAMAND. Étude succincte sur les roches éruptives de l'Algérie; Stratigraphie générale, etc. in-8°, p. 7, 8, 13, 16, 59, 61, 63, 74, 79, 1889; et in-4o passim 1890. Alger (Publication du Service géologique du Gouvernement Général de l'Algérie); G. B. M. FLAMAND, A. F. A. S., 1r partie, p. 166-168, Paris, 1900.

les plateaux ou dans les pénéplaines, de véritables petites forêts abattues de bois silicifiés. Au Sud, c'est dans le Tidikelt et vers les contreforts du Mouydir (El Khenig, Rhàba d'In-Salah, etc.) que nous en avons relevé des gisements très abondants, comprenant des troncs d'arbres entiers.

9° ROCHES VERTES.

Les roches vertes dans lesquelles sont taillées, les haches néolithiques polies, appartiennent soit: a) à des roches ou tufs ophitiques des gisements triasiques ci-dessus signalés; soit : b) à des diorites ou à des amphibolites, gneiss amphiboliques; soit: c) à des diabases ou à des pyroxénites, gneiss pyroxéniques; ces deux dernières séries constituées par des éléments sporadiques parfois volumineux amenés au jour dans le magma gypso-salin-ophitique. -Les pointements de ces roches sont nombreux dans le Haut-Pays, l'un de nous a recueilli sur place une ébauche d'arme polie laissée sur la roche même d'où elle avait été extraite. Au-delà de la chaîne atlantique sud, à ce jour, on n'en connait pas de gisements, mais, çà et là (au moins pour le Sud-Oranais) on trouve des roches ophitiques à l'état de cailloux roulés dans les poudingues quaternaires des hammad et des terrasses des oueds (1).

-

Les échantillons lithologiques rapportés par les diverses missions qui ont parcouru le Pays des Touareg Ahoggar, F. Foureau, Laperrine, Guillo Lohan, Besset. etc.. indiquent de grands développements de roches gneissiques à bisilicates, qui ici sont in situ.

Dans ces massifs cristallins, le quartz gras en filon ou substratifié abonde.

A ces gisements - origines de roches et de minéraux utilisés, quelquefois très éloignés des stations de taille ou d'habitation, il faut ajouter les blocs et cailloux roulés des mêmes substances, transportés au loin, par les crues des cours d'eau aux époques antérieures, et formant aujourd'hui, ainsi que nous l'avons dit plus haut, des poudingues plus ou moins cohérents, ou des amoncellements cahotiques dans le lit desséché des oueds.

On voit que contrairement à l'opinion, la plus ordinairement répandue au sujet des gisements des matériaux lithologiques utilisables (roches siliceuses et minéraux divers) (2), le Haut-Pays et le Sahara présentaient, des ressources inépuisables, qui pour beaucoup de régions étaient, on peut dire, à pied d'œuvre ; bien découverts en des affleurements très

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accessibles, ces matériaux variés ont dû être partout ici facilement exploités.

Laissant de côté, les formes déjà citées, plus particulièrement dans les mémoires de Rabourdin, de MM. le D' Weisgerber, Foureau, le D' E.-T. Hamy et le D' R. Verneau, et publiés par eux dans les Documents des célèbres missions Flatters, Choisy et Foureau-Lamy,

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Fig. 1. HACHE A TAILLE CHELLÉENNE à grands éclats,

à talon réservé (2/3 gr. nat.). Gassi-Touil (Sahara constantinois).

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nous allons

ou, qui existent dans quelques collections françaises, maintenant brièvement indiquer les types les plus remarquables que nous possédons, ceux qui présentent des formes nouvelles, peu connues encore, ou peu répandues. Voir APPENDICE B. la nomenclature des stations où 'ont été recueillis les éléments de nos collections.

Patine désertique.

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Le mode de la plupart de ces gisements explique la patine désertique caractéristique qui recouvre la plupart des outils des stations sahariennes, et qui est due aux actions éoliennes.

HACHES DITES COUPS DE POING (de taille chelléenne et acheuléenne). On ne connaissait à ce jour qu'un nombre très restreint de ces instruments de provenance saharienne ou du Haut-Pays. (Rabourdin, loc. cit., pl. vi; Foureau, loc. cit.), nous en avons recuelli quelques-unes de formes

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Fig. 2.

1

HACHE A TAILLE ACHEULÉENNE (2/3 gr. nat.), en silex gris foncé,
du Gassi-Touil (Sahara constantinois).

M. Ferrand, ad. nat. et phot. del'.

Collection L.

variées depuis la plus fruste éclatée dans un grès quartziteux très dur (Gassi-Touil), dans un porphyre pétro-siliceux (limite nord des HautsPlateaux, Ain-Sultan, Saïda), jusqu'à l'amygdaloide de type classique. L'une d'elle (Gassi-Touil) est une véritable massue à extrémité sub-aigue, du type classique à talon réservé des gisements de l'Ile-de-France et de la Somme. (Fig. 1).

De la même région une magnifiqne hache taillée et retouchée sur les deux faces, dans un silex gris foncé, forme amydaloïde des plus régulières.

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