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PUBLIÉ PAR ORDRE DU MINISTRE DE LA GUErre.

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BERBERES

ET DES

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R.312353

La notice sur la langue et les origines berbères se trouve à la fin du quatrième volume.

R.1106

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DYNASTIES MUSULMANES

ET DES TRIBUS ARABES ET BERBÈRES.

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Depuis l'époque où le partage de l'empire hafside en deux principautés, celle de Tunis et celle des provinces occidentales, eut empêché l'autorité impériale d'étendre plus longtemps, une ombre tutélaire sur le Djerîd, les habitants de cette région se laissaient gouverner par une junte composée de leurs cheikhs. Quelquefois, même, l'un ou l'autre de ces chefs essayait d'usurper le commandement, ainsi que cela avait déjà eu lieu avant l'arrivée des Almohades. En effet, quand Abd-el-Moumen entra en Ifrikïa, il trouva les Beni-'r-Rend exerçant la souveraineté dans Cafsa et Castilia, pendant qu'Ibn-Ouatas gouvernait à Touzer et Ibn-Matrouh à Tripoli.

Notre seigneur, le sultan [Abou Yahya-] Abou-Bekr, étant demeuré l'unique représentant de la monarchie hafside, ne pouvait d'abord s'occuper du Djerid, à cause des embarras que lui suscitèrent les princes de Tlemcen st des expéditions que les troupes

T. III.

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abd-el-ouadites, secondées par Hamza-Ibn-Omar, ne cessaient d'entreprendre contre ses états. Mais, maintenant que le sultan Abou-'l-Hacen se tenait en observation et empêchait les BeniAbd-el-Ouad de faire le moindre mouvement,- que les troupes de cette dynastie étaient rentrées dans leur nid, après avoir plané sur les provinces de l'empire hafside,

que la ville de Bougie, délivrée de leur présence, commençait à respirer, que les contrées voisines étaient délivrées de leur oppression, que l'agitation causée par les insurgés s'était apaisée et que les cris de la sédition ne retentissaient plus dans le pays, le sultan put enfin diriger ses regards vers les frontières de son royaume et prendre des mesures pour faire disparaître jusqu'aux dernières traces de l'esprit d'insubordination. Il ambitionnait surtout l'honneur de soumettre le Djerid et d'arracher les habitants de ce pays lointain aux griffes de ces loups toujours hurlants, de ces chiens toujours hargneux, les chefs de leurs villes et les Arabes de leurs déserts.

En l'an 735 (1334), il marcha sur Cafsa, ville dont Yahya-IbnMohammed avait usurpé le commandement. Ce chef appartenait à une des premières familles de l'endroit où il gouvernait alors en maître son aïeul, Ali, étant fils d'Abd-el-Djelîl-Ibn-Abedes-Cherîdi. Le sultan livra plusieurs assauts à Cafsa et foudroya la place avec ses catapultes, sans pouvoir s'en emparer; mais, ayant commencé à faire abattre les palmiers et arracher les plantations des alentours, il obligea les habitants à implorer sa miséricorde. Dans le mois de Rebiâ second (décembre) de la même année, le petit-fils d'Abd-el-Djelil sortit de la ville, se livra au sultan et fut conduit à Tunis avec plusieurs autres membres de la même famille. Le reste s'enfuit à Cabes, afin de se mettre sous la protection d'Ibn-Mekki.

Le peuple de Cafsa rentra de cette manière sous l'ombre bienfaisante du gouvernement hafside, après être resté, pendant un temps, au grand soleil de l'indépendance, et ils recurent du sultan un accueil plein de bonté et d'indulgence. Ce prince étendit sur eux le manteau de sa justice et accorda à leurs pauvres des portions de terre, soit en don, soit en fief. Il renou

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