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Diis manibus sacrum. Grania Victoria vixit annis viginli et quatuor. Cornelius Victor conjugi obsequentissime.

No 26.

DMS

IVLIAE GE

MELLAE VI

XIT ANNIS X
CRVSIVS FE

LIX CONIV
FEC

Pierre semblable à la précédente. Inscription assez difficile à lire, à cause des nombreux sigles qu'elle contient. Lettres liées à la 1re ligne, L et I, A et E;

A la 3, deux barres transversales indiquent le redoublement de L;

A la 4o, I et T, A et N, N et I.

A la 5o, R et V.

Diis manibus sacrum. Juliae Gemellæ, vixit annis sexaginta. Crusius Felix conjugi fecit.

A. POULLE.

INSCRIPTIONS DE CONSTANTINE

ET

DE LA PROVINCE.

Il eût été intéressant, au point de vue de l'épigraphie et de l'archéologie, de suivre d'un œil attentif les grands travaux de démolition et de reconstruction nécessités par l'ouverture de la rue Impériale à travers le quartier arabe de Constantine, depuis la place de Nemours jusqu'à la porte d'el-Kantara, et les déblais effectués par la compagnie du chemin de fer pour l'établissement de ses gares. On aurait pu savoir peut-être ce qu'il y a de vrai ou de probable dans cette croyance, que les monceaux de ruines que l'on voit aujourd'hui encore presque en l'air, un peu au-delà de la gare des voyageurs, sont les restes d'un hippodrome; peut-être aussi, après avoir suivi tous les coups de pioche qui ont attaqué les flancs du Mansourah, ne trouvant pas sa curiosité satisfaite, et la solution de la question restant suspendue au bout d'une foule de conjectures, se retirerait-on avec le regret que la compagnie ne pousse pas plus loin ses déblais, de manière à montrer à quoi se lient les blocs de maçonnerie qu'elle a mis à nu.

On ferait un tour sur soi-même et l'on irait visiter, sur un petit monticule situé entre la gare des marchandises

et le grand coude de la route d'el-Kantara au Bardo, et qui vient d'être attaqué par les terrassiers, l'emplacement sur lequel se dressait autrefois le Ksar-el-Ghoula, dont le voyageur Shaw nous a conservé le dessin. « C'était, dit Peyssonnel, un arc de triomphe à trois grandes portes, dont celle du milieu a vingt-cinq pieds de large; les autres sont proportionnées, mais plus petites. On n'y voit ni bas-reliefs ni inscriptions. >

Shaw nous a transmis quelques détails de plus : « Toutes les bordures et les frises sont enrichies de figures de fleurs, de faisceaux d'armes et d'autres ornements. Les pilastres corinthiens élevés des deux côtés du grand arceau sont moulés comme les piliers des portes de la ville, et d'un goût, autant que j'ai pu remarquer, qui est particulier à Cirta; mais les colonnes du même ordre qui soutenaient le fronton sont rompues et fort endommagées. »

Cela nous explique pourquoi Peyssonnel, venu après Shaw, n'avait pas trouvé d'inscription; il serait cependant assez insolite qu'aucune dédicace n'eût fait connaître la destination du monument. Aux époques où nos deux voyageurs le visitaient, la pierre sur laquelle elle avait été gravée était sans doute déjà par terre et, peut-être, grâce à cette circonstance, les déblais en cours d'exécution la rendront-ils à notre curiosité. Si cette espérance ne se réalise pas, il nous faudra renoncer à demander à l'épigraphie la solution du problème; on sait, en effet, que Salah Bey autorisa la démolition du Ksar-el-Ghoula, et qu'il en abandonna les matériaux à Don Bartolomeo, architecte de Mahon, chargé, en 1792, de la recons truction du pont dit el-Kantara, et que le service du

génie a employé aux fontaines du quartier les pierres qui restaient sur l'emplacement de cet antique monument. Les déblais que l'on exécute au moment où j'écris ces lignes montrent que le sol s'est exhaussé considérablement, et les énormes blocs taillés qu'on en retire prouvent que les fouilles antérieures n'ont pas été étendues, et que bien des matériaux importants restent encore ensevelis sous la terre.

Mais la Société archéologique a hâte de publier son Recueil, qui n'attend plus, pour prendre sa place à côté de ses aînés, que la série des inscriptions qui ont été découvertes depuis la publication de son dernier volume. J'ai été chargé par elle, au dernier moment, de les réunir, et je n'ai pas le temps de m'arrêter à tous les coins où le chercheur peut trouver matière à étude et à dissertation. Les inscriptions ont, d'ailleurs, été communiquées à M. L. Rénier, et le Secrétaire de la Société, M. Féraud, me montre une lettre du 22 novembre 1869, par laquelle l'éminent épigraphiste promet le commentaire de celles qui offrent un intérêt nouveau. Je n'aurai donc qu'à les transcrire et à indiquer leurs provenances, autant qu'elles me seront connues, en les accompagnant des courtes observations qui se présenteront naturellement au bout de ma plume.

La large trouée pratiquée dans les quartiers arabes pour le percement de la rue Impériale a fait ressortir ce fait, que la ville romaine occupait surtout la partie nord du rocher sur lequel est assis Constantine. Autour de la place de Nemours, principale entrée de la ville, les monuments étaient nombreux et importants, et les fouilles faites pour les fondations de l'hôtel d'Orient et de la maison

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