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1818.

Tchaker Bey. Expédition contre les habitants du Mestaoua, dont on brûla les villages; leur chef, le cheikh el-Bey ben bou Aziz, est tué. Cette campagne dura quatre mois ; le Mestaoua, ayant perdu son kaïd, se soumit. 1820. — Ahmed Bey el-Mamelouk. Les Zemoul accompagnèrent ce bey dans ses expéditions contre l'Aurès, le Bellezma et le Souf, pour la perception des impôts.

1825.—El-hadj Ahmed bey; des coups de fusil furent échangés entre les Zemoul et les Segnia leurs voisins; plusieurs hommes furent tués de part et d'autre. Le bey se rendit aux Segnïa et leur fit beaucoup de mal avec l'aide des Zemoul.

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1830. Expédition à Alger, contre les Français débarqués à Sidi-Ferruch.

Les Zemoul accompagnèrent le bey contre les tribus des Oulad Abd en-Nour et des Telarma, révoltées après la prise d'Alger.

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1837. Domination française. Après la prise de Constantine, Si Ali ben Ba Ahmed, qui prétend descendre des Kermiche ben Selama, fut nommé kaïd des Zemoul par le maréchal Valée. L'armée manquait de vivres; on ne savait comment se procurer des bestiaux, les tribus s'étant repliées au loin. Le nouveau kaïd alla battre la campagne et rentra en ville, onze jours après, ramenant 800 têtes de bétail.

A la fin de 1837, le général Bernelle, qui avait été laissé à Constantine par le maréchal Valée, apprit qu'ElHadj Amed Bey avait réuni ses forces à Oum el-Asnam; il ordonna au kaïd Ali de marcher contre lui à la tête des Zemoul et des Segnia. Le bey prit la fuite à leur approche.

En janvier 1838, le général Négrier fut nommé au commandement de Constantine. Dans l'espace de quatre mois, i entreprit cinq expéditions dans le pays environnant ; les cavaliers des Zemoul l'accompagnèrent. La dernière expédition eut pour théâtre le territoire de Philippeville, possédé par les Kabiles. Ces montagnards étaient peu connus alors, et on ne se rendait point compte de leurs forces ni de leur audace opiniâtre. Battus au Fedj-Guendoul (le Kantour de nos rouliers) et près d'El-Harrouch, ils offrirent un nouveau combat le 11 avril, à l'endroit dit Cheikh ben Rohou. Si grand que fut leur nombre, la colonne expéditionnaire leur fit subir de terribles pertes. La colonne rentra à Constantine. Le kaïd Ali et ses Zemoul restèrent pour tenir tête aux Kabiles.

Dans toutes les expéditions que nos troupes firent dans la province, au commencement de l'occupation française, les Zemoul nous rendirent de grands services comme cavaliers auxiliaires, en éclairant la marche des colonnes, et plus tard, enfin, beaucoup d'entre eux, conservant leur esprit militaire, s'engagèrent dans nos escadrons de spahis.

LES BERRANIA

Un homme de cette tribu, quelque peu familiarisé avec la langue française, à qui on demandait l'origine de ses frères, fit cette réponse triviale et caractéristique:

<< Ma tribu peut s'appeler les Enfants ramassés. »

En effet, le nom de Berranïa, les étrangers, lui a été donné, parce qu'elle se compose de familles arabes et berbères, complètement étrangères les unes aux autres, que les beys ramassèrent sur tous les points de la province et groupèrent ensuite côte à côte sur le territoire. qu'elles occupent encore de nos jours.

Cette tribu est située à une cinquantaine de kilomètres au S.-O. de Constantine, entre les Telar'ma et les Zemoul. On y voit quelques montagnes boisées, puis de vastes plaines qui s'étendent jusque dans la région des Sebakh. Les terres y sont de très-bonne qualité, propres surtout à la culture des céréales. Le territoire de la tribu occupe une surface de 46,500 hectares, où vivent 7,500 individus.

Sous la domination turque, elle formait quatre circonscriptions appelées Kherareb el-Berranïa, les fractions des étrangers, relevant chacune d'une autorité différente, ainsi :

Oulad Yacoub, Oulad 'Anan, Oulad 'Adjez, placés sous les ordres du kaïd des Zemoul;

Achach, Oulad Yala, Oulad Zeïd, Oulad Belaguel, administrés par le kaïd el-Baroud (kaïd de la poudre);

Oulad Sellam, Oulad Imeloul, relevant du kaïd el-Ibel (des troupeaux de chameaux);

Allatfa, Oulad Aziz, compris dans le commandement de l'Agha ;

Oulad Hamla, sous les ordres directs du bey.

Les Berranïa, avons-nous dit, se composent d'éléments hétérogènes, formant plusieurs fractions qu'il convient d'indiquer séparément:

1o Les trois fractions des Oulad Belaguel Oulad Yakoub

et Oulad 'Adjez, se disent originaires des Oulad Saoula, tribu arabe du Sahara. Leurs ancêtres étaient trois frères, qui abandonnèrent leur pays pour venir s'établir au pied du djebel bou 'Arif, sous la protection de Khemari, cheikh des Haracta-Mader. A la suite d'un événement quelconque, l'un des trois Saouli fut mis à mort; ses frères, craignant le même sort, s'éloignèrent aussitôt et vinrent, ainsi que leurs familles, s'installer, avec la permission des Turcs, sur le territoire que leurs descendants occupent encore aujourd'hui.

Ces trois fractions habitent au nord de la montagne du Nif en-Neçer, dont le versant sud appartient aux Zemoul. Il y a chez elles quelques ruines romaines et plusieurs anciens puits;

2o Fraction des Oulad Zeid, qui viennent, les uns de la grande tribu des Nememcha, les autres des Oulad Cheliah, marabouts du pays de Batna.

La montagne dite Mimam, qui est au milieu de leur territoire, est entièrement dépourvue d'arbres. Ils ont deux belles sources et un puits;

3o Les Achach sont originaires des Oulad Saoula du Sahara. Ils ont une belle fontaine dite Aïn Haouch, près d'une grande ruine romaine nommée El-Ksar. Une autre ruine antique est située près d'une fontaine dite Aïn cl-Adjaïz, la fontaine des vieilles femmes ;

40 Oulad Yala. Ils proviennent d'une émigration de la tribu kabile des Beni Yala, des montagnes au-delà de Setif. Cette fraction occupe une plaine entièrement consacrée à la culture des céréales, dans laquelle sont plusieurs sources et puits auprès d'anciennes ruines.

Chez les Beni Yala, il existe une petite fraction dite les

Djellaba; ceux-ci sont en majeure partie originaires du Hamza, de la province d'Alger. Sous la domination turque, toutes les fois que, dans une razia, le bey s'emparait de troupeaux de moutons, de bestiaux ou de chameaux, il les répartissait sur le territoire des Zemoul, des Berrania, des Behira Touïla et des Haracta, et il préposait à leur garde des bergers pris un peu partout et qui s'appelaient indifféremment raïan ou djellaba, pasteurs, bergers.

Ces troupeaux, alimentés chaque année par de nouvelles razias, s'accrurent dans des proportions considérables, et, avec eux, augmenta le nombre de bergers. Il en résulta bientôt que les beys ne purent exercer aucun contrôle sur leurs bergers, et qu'ils furent même dupes de leur bonne foi. Hosseïn bey Azereg Aïnou, fut le premier qui songea à mettre fin à une pareille situation (1774). Il organisa tout un personnel administratif chargé de la surveillance et de la gestion des troupeaux et des bestiaux du beylik, ainsi que des terrains affectés à leurs pâturages, appelés Aguedel el-Beylik, réserve de l'Etat. Il eut alors des kaleb, sorte de comptables, qui curent pour mission d'enregistrer les augmentations ou diminutions survenues.

Les kateb furent placés sous le contrôle d'oukala (intendants), qui, à leur tour, relevèrent d'un fonctionnaire appelé kaïd tchencheri (kaïd des troupeaux). El-Hadj Ahmed, en 1826, licencia tout ce personnel de gardiens de bestiaux. C'est alors que les Djellaba quittèrent la tribu des Zemoul pour aller se fixer aux Berrania, où ils sont maintenant;

5o Oulad 'Anan. Nous avons vu, dans l'historique des

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