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»O! mon Dieu, dirige-nous vers le bien et la voie droite! » Nous accordons à El-Hadj Ahmed ben Mohammed ben bel-Kheir, la faveur entière; nous lui conférons le diplôme authentique, complet, général, conformément à la règle du cheikh Abd el-Kader.

Nous l'élevons au rang de Mok'addem, de telle sorte qu'aucune main ne sera au-dessus de la sienne parmi les Mok'addem.

Il conférera l'ouerd, donnera le titre de naib (vicaire) à qui lui en fera la demande, et s'il le juge digne de recevoir cet honneur.

Les frères devront avoir confiance en lui, comme nous avons eu, nous-même, confiance; et quiconque parmi les frères lui obéira, obéira au cheikh Abd el-Kader; mais quiconque lui désobéira, se rendra criminel.

Il (El-Hadj Ahmed) se servira de ce pouvoir exécutoire comme il le voudra, dans l'intérêt de la vérité, de la loi, et de la secte.

Il ne fera pas de distinction entre les frères, qui devront tous être sur le même rang.

S'il est d'un avis contraire aux frères, ceux-ci ne devront pas le contredire.

Lorsque les frères auront résolu une entreprise, it faudra absolument qu'ils prennent son avis, et quiconque parmi les frères lui désobeira dans ce qu'il aura dit pour le bien, ne sera plus des nôtres.

O! frères, vous écouterez sa parole, et aucun de vous ne devra mettre opposition aux droits que lui confère son diplôme, lequel devra être lu publiquement, le jour du festin, afin de rehausser et de répandre la gloire du Mok'addem susdit!

O! enfants de la grâce, il faut absolument que vous obéissiez à notre Mok'addem El-Hadj Ahmed, et que nul de vous ne lui fasse obstacle dans l'accomplissement de la bonne œuvre, car il a été nommé par le Sid Mohammed Efendi, descendant des saints, le cheikh Abd el-Kader, - que Dieu nous fasse profiter, ainsi que vous, des faveurs, dont il est entouré, Amen! ô! maitre de l'univers! Salut!

Écrit dans les dix derniers jours du mois de Dieu, redjeb, année 1269 (du 29 avril au 9 mai 1853).

(Empreinte d'un cachet sur lequel on lit El-Hadj, plus bas Sid, ou peut-être Efendi, et au-dessous : Mohammed; ce qui donne: Sid El-Hadj Mohammed, ou ElHadj Mohammed Efendi).

Pour conférer l'alliance du cheïkh Abd el-Kader, vous prendrez la main du néophyte, et vous lui réciterez ce verset Je cherche, auprès de Dieu, un refuge contre Satan le lapidé (Coran). »

Puis, vous lui ferez prononcer ce serment: « Je m'engage envers Dieu, et je le prends à témoin, que je ne me détournerai ni ne me retirerai de la règle du cheikh Abd el-Kader! Cette phrase sera répétée trois fois.

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Vous lui direz ensuite, par trois fois : « Acceptez-vous, acceptez-vous? »

Il vous répondra: « J'accepte. >

Vous lui conférerez alors l'ouerd selon la règle.
Salut!

(Suit une prière.

Ici s'arrête le manuscrit dont nous venons de donner un aperçu. Les différents points, tant de dogme que de

rite, sur lesquels s'appuie la confrérie, y sont successivement traités, et en font une véritable monographie de l'ordre de Sidi Abd el-Kader,

Le lecteur pourra donc y prendre une idée assez précise de l'esprit et du but de cette secte, et comprendre quelle influence pernicieuse de telles associations peuvent avoir, dans le milieu de fanatisme et d'ignorance où elles exercent leur action.

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Le fils de Bou Hanck, doublement vengé de son long. exil et par la mort de son persécuteur, et par sa propre élévation au pouvoir, s'appliqua, dès son avénement, à faire oublier à ses administrés les rigueurs qui avaient signalé les dernières années du bey Salah.

Doué d'un esprit conciliant, il sut en peu de temps. rallier à lui tous les partis, en faisant un appel impartial à tous les hommes capables de le seconder. C'est ainsi que, pour composer le makhzen, il n'hésita pas, contrairement aux traditions de ses prédécesseurs, de maintenir dans leur poste ceux des fonctionnaires qui, sous Salah Bey, s'étaient fait remarquer par leur aptitude aux affaires.

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