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Florins. Sous. Deniers.

Futaines, canevas et toiles, la balle de deux cent cin

quante livres. . . . . .

Draps de soie sans or et cramoisis, à quatre ducats la livre, par chaque cent.

Draps cramoisis et or sans duvet, damas, brocarts, à cinq ducats la livre, par chaque cent.

Draps d'or et brocarts avec duvet, à six ducats la livre,

par chaque cent. . . .

Argent et or, or filé et argent filé, à la valeur, par cent.
Papier, la balle de douze lismes. .

Papier royal, la balle de douze lismes.

Vieux papier (carte di stracci), la balle.

Gomme, soufre, le quintal de cent cinquante livres.
Céruse, le baril.

Huile, vin de Malvoisie (Malvagie), le tonneau.
Vins d'autres pays, le tonneau.

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Noix de galle?.. et cuivre (ghalla et rami), le
quintal.

Berrets, bonnets et mercerie, le cent en poids
Kermès, le cent (en poids?).

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Soie, le quintal de cent cinquante livres.

Cire .

Cuirs de Barbarie, par neuf cuirs.

Cuirs de Galice, par huit pièces.

Cuirs de Portugal, par sept pièces.

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Nolis de retour, de Cadix et de toute la Barbarie jusqu'à Porto-Pisano.

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Peaux d'agneau et autres peaux, la balle de deux cent cinquante livres.

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Le commerce florentin se maintint ainsi pendant longtemps, régulier, actif, prospère partout, en Afrique et dans toute la Méditerranée, partout envieux du commerce vénitien, comme la politique des deux États se trouvait partout opposée et rivale.

Il existe un monument curieux de cet antagonisme presque général et de cette jalousie quelquefois mesquine qu'expriment tant d'autres écrits du temps. C'est une spirituelle épître adressée aux Vénitiens par Benedetto Dei et insérée ensuite par lui dans sa Chronique même, à l'année 1473. Il y a beaucoup de vrai dans cette satire d'ailleurs injurieuse et passionnée, dont un extrait fera juger le fond et la forme. « Je ne vous dis << rien de la Catalogne, de l'Espagne, de la Barbarie, et << de Séville, ni du Portugal, ni de bien d'autres lieux « de ces côtes où Florence possède des banques, des «< fondoucs, des consuls et des églises; où nous fai<< sons tant et tant de commerce d'étoffes de soie, de << cochenille, de cire et de soie, comme le savent fort << bien vos galéasses qui chaque année vont en ces pays; << nous y faisons un plus grand négoce que vous, et je << vais vous le faire toucher du doigt, sots Vénitiens, << en vous disant que votre seigneurie croit qu'on ne << se procure l'épicerie et le coton qu'à Alexandrie, tan<«< dis qu'il nous est bien facile de trouver toutes ces <«< choses d'un autre côté, par la voie de Brousse. Et vous << ne me direz pas le contraire, à moi qui ai demeuré << pendant douze ans de suite à votre Venise, sur le <«< grand canal, dans la maison de messer Marino Ca<< pello. >>

Toutefois des événements imprévus, l'union momentanée des Vénitiens et des Florentins contre le pape et le roi Ferdinand, de l'an 1475 et 1477, vinrent de nouveau ralentir ou suspendre même tout à fait le commerce de Barbarie. Avant la pacification complète de l'Italie, Florence, où l'insuccès de la conjuration des Pazzi avait accru l'autorité des Médicis, nomma de nouveaux capitaines pour les galères d'Afrique et de Ponant. Un ordre du 22 janvier 1479, en notifiant aux commandants l'ordre de reprendre la mer, leur prescrit de se tenir sans cesse en éveil, et prêts à répondre à une attaque toujours possible de la part du roi de Naples.

Il semblait qu'on inaugurât un nouveau commerce, tant la suspension des communications paraît avoir été complète entre Florence et l'Afrique durant ces quelques années. Les magistrats florentins en font euxmêmes la remarque. Peu après, en 1481, la république, voulant donner à ses relations avec le Magreb la régularité qu'elles avaient autrefois et renouveler ses anciens traités, envoya un ambassadeur à Tunis, ou régnait toujours le vieux Abou-Omar Othman. Nous avons dit que Jean Strozzi, ambassadeur de la seigneurie, reçut à cette occasion, pour son instruction principale, l'ancien traité conclu par Baldinaccio degli Erri en 1445, ce qui laisse à supposer que la mission de Guglielmino en 1460 ne s'était pas terminée par un traité formel. On n'eût pas manqué, ce semble, d'en donner le texte au nouveau négociateur, avec la copie du traité de 1445.

La brièveté exceptionnelle de la lettre de créance et

des instructions remises à Strozzi nous permet de citer en entier les deux documents:

Au roi de Tunis. « Sérénissime et très glorieux prince, << notre père et notre bienfaiteur particulier, salut. << Jean Strozzi, notre noble concitoyen, remettra à Ta << Majesté nos présentes lettres de créance. Tu enten<«<dras de lui ce que nous l'avons chargé de te dire. « Nous prions Ta Majesté de l'accueillir avec bonté et << de lui accorder, avec la bienveillance à laquelle tu << nous as accoutumés, ce qu'il te demandera en notre << nom. Salut et bonheur. Du palais de Florence, le « 2 août 1481. »

Instructions du conseil des Huit à Strozzi. « Tu re<< cevras avec cette lettre de créance pour la Majesté du <«< roi de Tunis copie des articles (capitoli) de paix con«< clus autrefois par Baldinaccio degli Erri avec Sa Ma«< jesté. Dès que tu seras arrivé au lieu de sa résidence, << tu demanderas audience à Sa Majesté, et tu lui feras << nos salutations. Tu diras ensuite que notre cité et << notre peuple, toujours dévoués et pleins de respect << pour Sa Majesté, désirent obtenir de sa bonté le re<< nouvellement du traité (la pace) que fit autrefois Bal<«< dinaccio. Tu diras que tu as devers toi une copie des << articles de ce traité et que nous tenons beaucoup à << renouveler les mêmes capitulations. Tu mettras donc << tous tes soins à les obtenir et à en faire dresser des « écritures publiques, que tu porteras à la seigneurie <«< et à son chancelier. En demandant le traité, tu t'oc<< cuperas aussi des prisonniers de notre nation qui sont <«< à Tunis, et tu feras tout ce qui sera en ton pouvoir << pour les ramener avec toi. Le 2 août 1481. »

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On ne sait quels furent les incidents des relations de la république de Florence avec Tunis, jusqu'à la conquête turque. En 1512, la seigneurie se louait des dispositions bienveillantes d'Abou-Abd-Allah Mohammed, second successeur d'Abou-Omar, son grand-oncle, et lui recommandait un de ses nationaux à qui le directeur de la douane de Tunis redevait diverses sommes d'argent. La révolte de Pise dut nuire cependant à la navigation d'Afrique, et il nous paraît douteux que les Florentins, alliés avec la France contre l'Espagne et Naples, eussent conservé la paisible possession de tous leurs comptoirs barbaresques, comme les Vénitiens et les Génois, quand Barberousse vint poser en Afrique le fondement de la puissance turque en s'emparant d'Alger.

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Le commerce génois, en décadence dans la Méditerranée orientale, se soutient en Afrique.

Dès l'époque où les Génois perdirent leurs colonies de la mer Noire et virent leurs franchises de Galata méconnues par les Turcs eux-mêmes, dont ils avaient imprudemment favorisé les intérêts, beaucoup d'armateurs avaient préféré diriger leurs opérations vers l'Afrique. Le commerce génois au Magreb, développé momentanément par ces circonstances, ne tarda pas cependant à souffrir comme toutes les affaires de la république des commotions incessantes que provoquait le protectorat de la France, tour à tour sollicité ou rejeté par le peuple et la noblesse. Les décisions du sénat et de la banque de Saint-Georges, chargée de la

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