Les caractères de La Bruyère: suivis des Caractères de Théophraste, Volume 2

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Lefèvre, 1824 - 840 pages
 

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Expressions et termes fréquents

Fréquemment cités

Page 6 - ... après l'autre, dire que sa galerie est remplie, à quelques endroits près qui sont peints de manière qu'on les prend pour de vrais livres arrangés sur des tablettes, et que l'œil s'y trompe ; ajouter qu'il ne lit jamais, qu'il ne met pas le pied dans cette galerie, qu'il y viendra pour me faire plaisir ; je le remercie de sa complaisance, et ne veux non plus que lui visiter sa tannerie, qu'il appelle bibliothèque.
Page 24 - ... ménager sourdement ses intérêts : aussi ne se joue-t-il pas à la ligne directe , et il ne s'insinue jamais dans une famille où se trouvent tout à la fois une fille à pourvoir et un fils à établir ; il ya là des droits trop forts et trop inviolables, on ne les traverse point sans faire de l'éclat , et il l'appréhende , sans qu'une pareille entreprise vienne aux oreilles du prince, à...
Page 135 - Me rendant plus difficile, je suis allé plus loin : j'ai pris un trait d'un côté et un trait d'un autre; et de ces divers traits , qui pouvaient convenir à une même personne , j'en ai fait des peintures vraisemblables , cherchant moins à réjouir les lecteurs par le caractère ou , comme le disent les mécontents , par la satire de quelqu'un, qu'à leur proposer des défauts à éviter, et des modèles à suivre.
Page 155 - Il ne se décharge pas entièrement sur eux du poids de ses affaires ; lui-même, si je l'ose dire, il est son principal ministre. Toujours appliqué à nos besoins, il n'ya pour lui ni temps de relâche ni heures privilégiées : déjà la nuit s'avance, les gardes sont relevées aux avenues de son palais, les astres brillent au ciel et font leur course; toute la nature repose, privée du jour, ensevelie dans les ombres; nous reposons aussi, tandis que ce roi, retiré dans son balustre, veille seul...
Page 98 - ... est fondée sur la vérité même, c'est alors un épouvantable malheur pour l'homme vicieux ; l'idée seule des maux qu'il se prépare me trouble l'imagination; la pensée, est trop faible pour les concevoir, et les paroles trop vaines pour les exprimer. Certes , en...
Page 14 - Iphis voit à l'église un soulier d'une nouvelle mode, il regarde le sien et en rougit, il ne se croit plus habillé ; il était venu à la messe pour s'y montrer, et il se cache ; le voilà retenu par le pied dans sa chambre tout le reste du jour.
Page 186 - ... que les hommes n'ont point d'usages ni de coutumes qui soient de tous les siècles; qu'elles changent avec les temps ; que nous sommes trop éloignés de celles qui ont passé, et trop proches de celles qui règnent encore, pour être dans la distance qu'il faut pour faire des unes et des autres un juste discernement.
Page 146 - Celui-ci3 passe Juvénal, atteint Horace, semble créer les pensées d'autrui , et se rendre propre tout ce qu'il manie; il a, dans ce qu'il emprunte des autres , toutes les graces de la nouveauté et tout le mérite de l'invention : ses vers forts et harmonieux , faits de génie, quoique travaillés avec art, pleins de traits et de poésie, seront lus encore quand la langue aura vieilli , en seront les derniers débris...
Page 4 - Démocède l, voir mes estampes ? » et bientôt il les étale et vous les montre. Vous en rencontrez une qui n'est ni noire, ni nette, ni dessinée, et d'ailleurs moins propre à être gardée dans un cabinet qu'à tapisser, un jour de fête, le Petit-Pont ou la rue Neuve...
Page 3 - ... cette année, que les pêchers ont donné avec abondance, c'est pour lui un idiome inconnu, il s'attache aux seuls pruniers, il ne vous répond pas ; ne l'entretenez pas même de vos pruniers, il n'a de l'amour que pour une certaine espèce...

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