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Diis manibus sacrum. Lucius Caelius Gallosus vixit annis septuaginta quinque. Nicidia Veneria conjugi pio mirenti (pro merenti) posuit.

Consacré aux dieux mânes. Lucius Caelius Gallosus a vécu soixante-quinze ans. Nicidia Veneria a élevé (ce tombeau) à son digne époux.

Sur un cippe en marbre blanc, découvert dans la tranchée des Arènes, le 30 novembre 1865, donné par M. Chandessais, ingénieur des chemins de fer, et transporté au Musée par les soins de M. Roger.

La légende, d'un style commun, genre byzantin, est inscrite dans un cadre refouillé de quelques millimètres et bordé d'un double rang de moulures. On remarquera le nom de l'épouse qui est le même que le surnom de Rusicada. On sait que cette ville avait pour patronne la déesse Vénus.

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No 109. Aux dieux månes de ma sœur Fabia qui a

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vécu dix-sept ou dix-huit ans. Elle gît ici.

Marbre blanc à deux parements de sciage, découvert sur le mamelon Négrier, donné par M. Magnerre.

No 110.

Fragment d'épitaphe découvert avec un escalier romain conduisant aux cryptes sur lesquelles le théâtre actuel est bâti.

SIGUS (Segnia).

Cet immense amas de ruines qui s'étendent au milieu de la plaine des Segnia, entre Constantine et Aïn-Beïda, provient d'une antique et célèbre cité que les rois numides ont rendue mémorable par le séjour qu'ils y ont fait à différentes époques. Sous la domination romaine, cette localité portait le nom de Sigus, comme le prouvent plusieurs monuments lapidaires au bas desquels. on lit très-distinctement Respublica Siguitanorum.

Il n'a encore été recueilli jusqu'ici que de rares inscriptions qu'on a trouvées à la surface de ces débris. séculaires; mais quand la pioche, dirigée par une main intelligente, aura pénétré dans leur profondeur, il est certain qu'on y découvrira des monuments importants, qui nous donneront des détails d'un grand intérêt sur la ville et les grands personnages qui l'ont habitée.

Voici cinq épitaphes qui ont été découvertes à peu de distance des ruines, par M. Costa, dans le courant du mois de novembre dernier.

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No 111. Aux dieux månes. Publius Navius Catule

a vécu cinquante ans et cinq mois.

Sur une belle stèle carrée, bon style. Le monogramme de mensibus est représenté par deux M.

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No 113. Julia Manilla a vécu quarante-cinq ans.

Mauvais style.

No 114. Diis manibus sacrum

Fadilla? decessit octava (dies) idus octobris...

Julia

Consacré aux dieux mânes. Julia Fadilla est décédéc

le huitième jour des ides d'octobre.

Sur une pierre très-fruste.

No 115. La pierre sur laquelle est gravée cette épitaphe, qui est rongée par le temps, est mutilée aux deux extrémités.

Sans sortir des limites proprement dites du territoire de Constantine, c'est-à-dire dans un rayon de 25 à 30 kilomètres, on trouve, disséminées sur le sol d'une manière plus ou moins compacte et confuse, plusieurs agglomérations de ruines qui ont dû appartenir, si l'on en juge par leur masse et leur étendue, à des centres populeux et prospères des siècles passés.

Il en est d'autres moins considérables, que l'on rencontre dans le voisinage des sources, sur le bord des ruisseaux, dans une plaine féconde et sur les pentes fertiles d'une montagne ou d'un monticule, qui semblent être les restes informes de quelques jolies villas, de riches

métairies, praedia, et peut-être aussi de villages jadis florissants, pagi, dont l'existence s'est probablement évanouie à la suite des révolutions sociales qui ont ébranlé le monde au cinquième siècle. Tout à côté de ces vestiges grandioses d'une civilisation éteinte, l'Arabe insouciant alanté sa tente vagabonde ou construit son gourbi couvert de chaume, dont l'aspect disgracieux contraste péniblement avec les riantes images qu'on se crée de ces antiques résidences. Malgré la faible distance qui les sépare de Constantine, la plupart de ces ruines n'ont encore été explorées que très-superficiellement, et nous ignorons aujourd'hui encore les noms que beaucoup d'entre elles ont autrefois portés.

Quand la colonisation prendra un essor plus rapide, et que des centres agricoles viendront s'établir sur l'emplacement même de ces débris séculaires, il en surgira de précieux documents qui viendront grossir le domaine de l'histoire et de la géographie anciennes de la plantureuse Numidie.

JULES MARCHAND.

SUR LA DETERMINATION

ET LE SENS DE PLUSIEURS MOTS

DE L'ANCIENNE LANGUE NUMIDE

Etudier la composition des mille noms anciens de villes et de peuplades d'Afrique qui nous ont été conservés par les géographes, par les itinéraires et par les procès-verbaux des conciles, - déterminer les radicaux qui ont formé ces noms, comparer ces radicaux, lesquels peuvent monter à environ deux cents, aux mots des dictionnaires chaldaïques, hébreux, hymiarites, ethiopiens, arabes, touaregs et kabiles; en retrouver ainsi la signification, et établir, par ce dépouillement, de quelle langue sémitique l'ancienne langue numide se rapproche le plus, tel est le travail auquel j'ai résolu de me livrer. C'est une étude qui ne demande ni grand temps, ni beaucoup d'intelligence; mais qui exige malheureusement une réunion de documents telle, qu'on ne peut la trouver que dans les bibliothèques des grandes villes.

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